LE MYANMAR ET LA CRISE DES ROHINGYAS
Analyse sectorielle : LE MYANMAR ET LA CRISE DES ROHINGYAS. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar mariolle • 28 Mars 2021 • Analyse sectorielle • 815 Mots (4 Pages) • 503 Vues
Arrivée au pouvoir en avril 2016, la Ligue nationale démocratique (LND) marque l’espoir de la fin de la dictature militaire. Lauréate d’un prix Nobel, fille d’un symbole de l’indépendance birmane et cofondatrice de la LND, Aung San Suu Kyi était alors une figure mondiale de paix et de démocratie. Trois ans après sa promotion, la Conseillère spéciale d’État n’a pas su répondre aux atteintes déposées sur ses épaules. Une croissance économique lente due à des années d’autorité militaire, peu d’évolution démocratique ainsi qu’une concentration du pouvoir critiquée ne donnent pas l’avantage à Aung Suu Kyi. La dictature militaire qui a duré des décennies ainsi que l’autorité militaire omniprésente peut expliquer la lenteur du processus néanmoins la crise des Rohingyas rappelle les nombreuses impasses faites aux droits de l’homme.
Si Aung San Suu Kyi a condamné ces nombreuses violations lors de son exil, elle reste silencieuse face à une crise qui s’est accélérée sous son mandat. Les Rohingyas sont une minorité ethnique birmane de confession musulmane et décrite, par l’Organisation des Nations Unies, comme « l’une des ethnies les plus persécutées du monde ». La première enfreinte aux droits humains a eu lieu en 1982 lorsque, suite à une nouvelle loi sur la nationalité birmane, les Rohingyas se retrouvent apatrides. Une tension déjà présente par le favoritisme britannique envers la minorité, la décision s’ensuit d’une propagande importante : les Rohingyas sont désormais des étrangers, le résultat de la colonisation.
Le droit à la nationalité présent dans la Déclaration universelle des droits de l’homme permet l’accès à des droits élémentaires. C’est ainsi que le manque de nationalité sera accompagné d’une incapacité de voter, d’occuper certaines fonctions ou tout simplement le droit à la propriété. Les tensions continuent durant de nombreuses années et se matérialisent par des persécutions et de nombreuses altercations de l’armée et des groupes armés. Au-delà du conflit ethnique se dessinent des enjeux territoriaux ; le conflit se base principalement en Arakan, une grande région aux nombreuses ressources et richesses.
C’est en aout 2017, soit un an après la prise de pouvoir limitée du LND que la situation s’endigue. Le 25 août, un groupe armé rohingya a attaqué une trentaine de postes de l’armée birmane causant une nouvelle vague de persécutions en réponse. C’est l’entièreté de la population rohyngya qui pâtit dans l’État d’Arakin. C’est à partir de ce point que les persécutions se transforment en un « nettoyage ethnique ».
Premièrement, Amnesty International recensera plus de 80 incendies de grande envergure dans la région dans les semaines suivant le 25 août. La politique de la terre brulée oblige les populations à fuir les villages qui se retrouvent calcinés et résultants en une migration de masse. D’après les estimations de l’ONU le 14 septembre ce serait près de 370 000 personnes qui fuiraient le Myanmar. Ils se réfugient désormais au Bangladesh dans l’un des plus grands camp de réfugiés de monde qui abrite près de 600 000 personnes dans 13km2. Les infrastructures et les services sont
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