La Cisjordanie, un territoire morcelé

PB : La solution de deux Etats, un Etat israélien et un Etat Palestinien vivant côte à côte est-elle encore possible du fait de l’avancée de la colonisation ?

I) L’inexistence d’un Etat Palestinien viable encore aujourd’hui :

A) L’échec des accords d’Oslo :

- 1993, Les accords d’Oslo : Une rencontre a lieu entre les représentants de l’OLP et Israël. Une reconnaissance mutuelle des deux Etats est établie.

Mais ces accords prévoient des mesures destinées à ramener la paix entre les deux peuples. Ils prévoient ainsi la rétrocession de Gaza aux Palestiniens, ainsi que l’octroi d’une zone palestinienne de 62 km2 autour de Jéricho.

- Cet accord fait état de 3 zones distinctes : la zone A, (18%) est placée sous autorité administrative et sécuritaire de l’autorité palestinienne. Elle comprend Gaza, et les villes de Ramallah, Bethléem, Jéricho, Jénine, Naplouse, ou encore Hébron. La Zone B, (18%) est placée sous contrôle administratif de l’autorité palestinienne mais sous contrôle sécuritaire israélienne, et la Zone C (60%), sous contrôle sécuritaire et administratif d’Israël. Cette zone comprend notamment les colonies israéliennes.

- La déclaration de principe est signée en présence de Yasser Arafat, président de l’OLP, Bill Clinton, président américain, et Yitzhak Rabin, premier ministre israélien.

- Le 1 er juillet 1994, Yasser Arafat jusqu’ici en exil est autorisé à revenir en Palestine. Mais le 4 Novembre 1995, le premier ministre israélien est assassiné par un extrémiste israélien ce qui entraine l’enlisement du processus de paix.

- A l’été 2000, lors d’un sommet à camps David Bill Clinton tente d’obtenir un nouvel accord de paix celui-ci échoue et la violence reprend poussant les israéliens à voter pour Ariel Sharon en 2001. Opposé aux accords d’Oslo, il démonte point par point l’accord tandis que le terrorisme du Hamas reprend à une échelle significative.

- En 2002, la ligue arabe propose un plan de Paix en échange de la reconnaissance de l’Etat d’Israel par les pays arabes, l’Etat hébreu se retire des territoires pour permettre la création d’un Etat palestinien. La proposition reste sans réponse.

- L’évacuation unilatérale de la bande de Gaza où vivent 7000 colons israélien entourés de 1 400 000 n’empêche pas la poursuite de la colonisation en Cisjordanie.

- Ce blocage pousse les palestiniens en 2006 à voter majoritairement pour le Hamas, opposé aux accords d’Oslo et considéré comme une organisation terroriste par les pays occidentaux et Israël.

- L’Occident coupe les ponts le gouvernement palestinien de Gaza.

Les palestiniens sont divisés géographiquement entre Gaza et la Cisjordanie et politiquement par le Hamas qui tient Gaza et la Fatah.

- Gaza a été évacué mais est soumise à un blocus auquel les palestiniens répondent par des tirs de roquette sur les villes israéliennes. Cela entraine une nouvelle intervention sur Gaza qui font 1400 morts en décembre 2008 janvier 2009, et conduit en février 2009, à l’élection du gouvernement le plus nationalistes de l’histoire d’Israël.

- La Palestine n’acquiert jamais de réelle autonomie, aucun Etat palestinien viable n’a vu le jour aujourd’hui et le territoire reste sous occupation militaire, l’accord d’Oslo est un échec seul le découpage du territoire perdure encore aujourd’hui.

B) La colonisation israélienne illégale des territoires palestiniens occupés : CONTRAIRES A TOUTES LES RESOLUTIONS DE L’ASSEMBLEE GENERAL ET DU CONSEIL DE SECURITE.

- A partir de 1967, naissent des colonies de peuplement israéliennes établie à partir de 1967 notamment en Cisjordanie. Le nombre de Colons n’a cessé d’augmenter ces dernières années atteignant aujourd’hui le nombre de 450000. Le droit international condamne l’existence de colonies à travers divers résolutions voté depuis 1967.

- Or les colonies, où vivent plus de 450.000 Israéliens, et la vallée du Jourdain, langue de terres agricoles entre le lac de Tibériade et la mer Morte qui compte pour près de 30 % de la Cisjordanie, se situent essentiellement dans cette zone C.

- En 2009, le Président Obama tente timidement d’exiger, l’arrêt de la colonisation par Israël. Mais le premier Ministre Benyamin Netannyahou, tout juste élu n’en tient pas compte et la poursuit. Il est soutenu par le Congrès américain.

- En Novembre 2012, la Palestine a été élu « Etat, non membre observateur de l’ONU » après un votee à l’Assemblée génrale (138 voix contre 9 et 41 abstention). Mais cela ne change rien sur le terrain.

- En 2016, l’ONU a encore condamné ces colonies en exigeant « de nouveau d’Israël qu’il arrête complétement et immédiatement toute ses activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé ».

- En effet celles-ci enfreignent la résolution 242 prise au lendemain de la guerre des 6 jours du fait de l’occupation de Jérusalem-Est, Cisjordanie et Gaza, le Sinaï Egyptien et le Golden syrien. Cette résolution proclame l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre.

- Cependant en droit israélien la plupart de ces implantations sont légales. Seules un petit nombre de ces colonies sont qualifiée d’illégales et sont appelés « avant-poste » et font parfois l’objet de démantèlement par les autorités israéliennes.

- Le plus choquant est encore la différence de traitement entre les colons et les palestiniens en territoire occupé. Alors que les colons dépendent de la juridiction civile israélienne, les palestiniens eux sont jugés par la juridiction militaire, par un tribunal militaire israéliens.

- Aujourd’hui encore beaucoup d’ONG telle Amnesty international condamne la situation en Cisjordanie et déplore le silence de la communauté international.

II) Vers une éventuelle annexion de la Zone C soutenue par les Etats-Unis et les difficultés d’entrevoir un Etat Palestinien viable dans un avenir certain:

A) Hébron, lieu emblématique du conflit israélo-palestinien :

- Depuis l’installation des premiers colons dans la vieille ville en 1968, Hébron est la seule localité de Cisjordanie sous occupation palestinienne à être divisée de l’intérieur.

- Cette ville renferme un lieu saint de première importance pour les juifs et les musulmans le tombeau des Patriarches et ou mosquée Al-Ibrahimi.

- En janvier 1997, suite au massacre de 29 palestiniens dans ce lieu de culte, le premier ministre Benyamin Netanyahou signe le protocole d’Hébron pour diviser la ville en deux zones.

- La partie H1 (80%) réservé au Palestinien contrôlé par l’autorité palestinienne et la partie H2 (20%) qui comprend le quartier historique juif, le tombeau des patriarches, la colonie de Kiryat Arba, le tout contrôlé par l’armée israélienne.

- Le protocole prévoit la mise en place d’observateur internationaux dans la ville. Mais