La Conscience
Note de Recherches : La Conscience. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresmédiatité ». Alors que les autres espèces ont un rapport immédiat au monde et à eux- mêmes, l'homme est ce seul être pour qui tout rapport se trouve nécessairement médiatisé par le fait même d'être conscient. Dès lors, Hegel distingue le vivant, qui est simplement " en soi ", de l'homme qui est essentiellement un être " pour soi ".
La difficulté de l'analyse commence à se préciser à partir du moment où Hegel nous dit que l'homme " a une double existence : il existe d'une part au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part, il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi ". Comment doit-on entendre cette " double existence " ? Comment doit-on interpréter le " d'une part ", " d'autre part ", " aussi ", ici employés par Hegel ? Doit-on y voir une simple juxtaposition, mais dans ce cas n'est ce pas scinder le sujet humain et lui enlever toute unité véritable, ou bien doit-on voir dans cette conception additionnelle la marque plus profonde d'une prise en considération de la nature totale de l'homme, c'est-à-dire à la fois sa nature spirituelle en tant que sujet conscient et sa nature corporelle en tant que vivant inscrit dans un règne naturel dont il ne peut par aucun moyen s'affranchir ?
La réponse à une telle interrogation semble pouvoir recevoir une réponse dès lors qu'on analyse le sens très précis qu'Hegel donne à l'expression " pour soi ". En effet, l'homme n'accède à son humanité - et quitte par conséquent le règne animal - qu'à partir du moment où il existe non en tant que simple corps mais essentiellement en tant qu'esprit. Par conséquent, définir l'humanité n'a de sens que si on prend exclusivement en compte le statut conscient de son être. Cependant, cette restriction ne peut totalement occulter le côté purement animal et par là-même naturel de notre être : par notre corps nous existons de la même manière que tous les autres vivants. Nous sommes, par conséquent, inscrit dans un monde dont nous subissons les lois à la manière de n'importe quelle autre espèce nous sommes en effet soumis à la gravitation, à la maladies à la mort, aux besoins fondamentaux de notre corps ( boire, dormir, respirer, manger. Cependant, cette inscription dans une nature qui nous rend semblable à n'importe quelle autre espèce, et que nous ne pouvons pas nier, ne doit pour autant nous faire oublier ce qui nous en distingue radicalement. En cela, notre existence en soi, c'est-à-dire purement corporelle, n'a aucune réelle incidence sur la manière dont l'homme doit s'appréhender lui-même. En tant qu'homme, par essence un être pensant, c'est-à-dire un être conscient. Mais quel rapport l'homme entretient-il à sa conscience ? Si elle est une donnée présente en lui dès son origine, cela implique-t-il que le savoir dont elle est porteuse lui soit présent de façon nécessaire ? L'homme subit-il sa conscience ou bien est-il celui qui a le devoir d'actualiser sa conscience, c'est-à-dire qu'il ne dépendrait que de lui d'accéder à un savoir éclairé et précis de lui-même et de l'environnement dans lequel il évolue ? 2 - Acquisition de la conscience de soi.
Que la conscience soit une faculté dont l'homme doit exploiter les potentialités, cela nous est clairement indiqué par Hegel lui-même lorsque celui-ci écrit que " cette conscience de soi, l'homme l'acquiert de deux manières ". Un contre-sens doit toutefois être ici évité : la conscience n'est pas en elle-même à acquérir. En soi, elle est donnée à tout individu. Ce que l'homme a à acquérir c'est la connaissance que la présence même d'une conscience rend possible. La conscience est donc pour l'homme qu'une faculté, qu'une potentialité qu'il se doit d'actualiser, de réaliser. Et c'est pourquoi, parvenir à la conscience de soi demande un effort, un travail sur soi par lequel seul la conscience peut se constituer un contenu de connaissance. Par conséquent, être conscient et savoir ne sont pas des termes synonymes. Ce n'est pas parce qu'il bénéficie d'une conscience que l'homme accède immédiatement au savoir. La connaissance se fonde donc sûr la médiate d'un vouloir qui fait que tout savoir sera toujours un savoir acquis par l'intermédiaire de l'analyse, de la réflexion, de la pensée.
La première forme d'acquisition de la conscience de soi semble la plus directe et c'est pourquoi Hegel la propose en premier. C'est une connaissance théorique. Il s'agit pour l'homme de se voir à travers ce qu'il est. La conscience apparaît ainsi sous la forme d'un miroir elle est la saisie réflexive, c'est-à-dire réfléchie, de ce que je suis. On pourrait parler d'introspection. Il s'agit de voir directement à l'intérieur de soi-même pour chercher son " essence " qu'est-ce que je suis fondamentalement ? Qu'est-ce qui pourrait le mieux me caractériser ? Lors de cette étude théorique deux niveaux d'analyse semblent se dessiner : le niveau générique, ou encore essentiel, et le niveau individuel. En effet, en se représentant " ce que la pensée lui assigne comme essence ", l'homme accède à la connaissance de ce qui le spécifie comme humanité ; en d'autres termes, il accède à la connaissance de soi en tant qu'être pensant, il prend conscience de cette spécificité de l'espèce humaine à établir un rapport conscient et à soi et au monde. Mais, ce stade général une fois acquis, l'homme prend aussi conscience qu'il est certes un individu semblable aux autres de par sa capacité à penser, mais qu'il est aussi différent de par son caractère. Il prend donc conscience de sa singularité en se reconnaissant dans " ce qu'il tire de son propre fonds ". L'homme apprend donc à se connaître et lors de cette connaissance, il apprend aussi à se différecier des autres. Il se constitue ainsi comme sujet autonome et singulier. Est-ce à dire pour autant qu'il se coupe ainsi radicalement des autres ? Telle ne semble pas être la pensé de Hegel. En effet, si c'est par une introspection que l'homme parvient à la connaissance de soi, celle-ci ne semble pas être suffisante pour garantir le sujet dans la connaissance à laquelle il peut parvenir de lui-même. En effet, Hegel rajoute que l'homme doit aussi prendre en compte " les données qu'il reçoit de l'extérieur ". Cela revient à dire que le jugement que les autres peuvent porter sur moi importe dans le savoir que j'acquiers de moi-même. Les renseignements qu'ils nous dorment sont parfois précieux.
Cependant, un tel ajout, loin de simplifier le problème, semble plutôt le compliquer. Le rapport que l'homme entretient à lui-même ne semble en effet pas totalement transparent. Une connaissance sûre et assurée de soi paraît donc compromise. Comment rendre compte de la présence d'une telle incertitude ? 3 - Acquisition utile de la conscience de soi.
La réponse à une telle interrogation se trouve dans le second aspect que doit prendre en compte la connaissance de soi : à savoir son aspect pratique. Alors que l'aspect théorique nous présentait une conscience n'ayant qu'à enregistrer des données déjà contenues en elle comme si ces dernières y étaient inscrites de manière innée, c'est-à-dire nous présentait une conscience sous forme purement passive ; l'aspect pratique de la conscience nous montre celle-ci comme fondamentalement active dans sa participation à la constitution d'une identité.
Dès lors, ce qu'est l'homme quant à son être singulier ne peut se comprendre que par ce travail sur soi impliquant une constante évolution de soi par soi. Se connaître exige donc que soit pris en compte ce changement, implique donc que ce que l'home est n'est jamais totalement achevé et que la connaissance qu'il a de lui-même se doit de suivre l'évolution de son histoire personnelle.
L'homme n'est donc pas un être déjà constitué qu'il suffirait de reprendre, tel un miroir.
L'homme est
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