La Conscience
Commentaires Composés : La Conscience. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresconnaît que des objets n'est-il pas paradoxal de transformer une existence libre, un acte qui s'accomplit, en objet? Ne risque-t-on pas d'inscrire en lui le déterminisme et de faire dépendre l'action de conditions déterminantes antérieures? Si oui, ne faut-il pas en déduire que la conscience ne peut pas me faire connaître que je suis libre, mais simplement me donner l'idée, comme pensée intérieure, de cette liberté, sous réserve d'une enquête?
II. Si on dérive la connaissance "je suis libre" de la conscience intentionnelle (toute conscience est conscience de quelque chose Husserl), qu'est-ce qui nous assure qu'un processus inconscient (= qui n'apparaît pas) ne nous aliène pas?
Dans ces conditions, la liberté ne serait pas un donné mais une conquête.
Mais si la liberté n'est pas une donnée de l'existence, un absolu, comment pourra-t-on être certain d'y avoir accédé réellement et non par une construction de l'imagination, ou une conception de l'esprit? Comment sera-t-on sûr que toute aliénation a été exclue, en particulier celles qui n'apparaissent pas?
III. Il faut donc que la liberté soit un don de l'existence ou ne soit pas.
La conscience est existence, mémoire et anticipation, ouverture à la chose et mise à distance de la chose: je suis libre parce que je ne me confonds pas avec le monde.
Si l'existence est une donnée immédiate, l'immédiateté du sentiment de liberté ne peut que donner "l'idée" que la liberté existe:
Descartes: "La liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule expérience que nous en avons
"Rousseau: "un raisonnement a beau me prouver que je ne suis pas libre, le sentiment intérieur, plus fort que tous ces arguments, les dément sans cesse"
Bergson: "Si l'on convient d'appeler libre tout acte qui émane du Moi, et du Moi seulement, l'acte qui porte la marque de notre personne est véritablement libre..."
MAIS, (= transition) est-ce que la pensée que la liberté existe est l'existence de la liberté, si l'existence n'est pas un prédicat? (lire le texte KANT: Critique de la raison pure page 429 PUF).
Parce que le sentiment ne donne que "le soi" et qu'une expérience est la découverte d'un fait, celui qui se fie au sentiment de liberté doit relier le fait au sentiment par une analyse de la conscience -(Maine de Biran: Essais sur la fondements de la psychologie, PUF chapitre IV, Des idées de liberté et de nécessité)- qui découvrirait la liberté comme fait.
L'intentionnalité de la conscience, cet acte de transcendance, ce "trou de lumière" (Michel HENRY), se perdrait dans l'inconscience (ce qui n'apparaît pas) s'il ne s'éprouvait, ne s'apparaissait à lui-même: cette certitude de soi comme épreuve de soi, essence de la manifestation, est-elle aussi certitude que je suis libre? Cette conscience de soi ne saurait pourtant jamais être connaissance de soi car elle "accompagne" l'acte de libération sans jamais pouvoir être regardée, être objet de cet acte.
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