La Perception

on est sujette aux illusions psychologiques, qui sont des perceptions dérivées du désir: je perçois ce que je crois ou ce que je désire.

Bilan: La perception est une condition nécessaire, mais non suffisante de la connaissance.

Définitions

• Comme adjectif, l'inconscient est tout ce qui n'est pas conscient. Par exemple, les mécanismes réflexes du corps (absence de conscience), l'état de l'évanoui (perte de conscience) ou l'état de folie (manque de conscience). Au XVIII e siècle, Leibniz dira en ce sens que les « petites perceptions » (perceptions confuses et inconscientes) s'intègrent dans les « aperceptions » (perceptions claires et conscientes) : on entend le bruit global de la mer, mais pas celui de chacune des vagues vagues ( Nouveaux essais sur l'entendement humain , 1704-1765, Préface).

• Comme substantif, l'inconscient est ce qui est conditionne la conscience à son insu. L'inconscient a ici un sens dynamique (c'est une force).

1) C'est d'abord l'inconscient biologique : tout ce qui dans le corps, et notamment dans notre patrimoine génétique, conditionne notre esprit.

2) C'est ensuite l'inconscient psychique : les processus mentaux profonds qui échappent à la conscience, mais qui structurent fortement la vie du sujet (voir Freud).

3) C'est enfin l'inconscient social : cette seconde nature que la société a profondément incorporé en nous.

L'inconscient psychique selon Freud

• Pour Freud, l'inconscient est la partie non consciente de l'esprit. C'est l'ensemble des processus mentaux profonds qui échappent à la conscience, mais qui structurent fortement la vie du sujet.

• Pour Freud, l'inconscient a trois composants :

1) le Ça, qui contient les pulsions qui visent à se décharger dans le plaisir immédiat ;

2) le Surmoi, qui résulte de l'intériorisation des exigences morales et sociales, et qui a une fonction de censure ;

3) le moi, qui est la face consciente du psychisme, en rapport avec la réalité.

• L'inconscient a un fonctionnement très dynamique et conflictuel. Les désirs (souvent infantiles) et les pulsions (souvent sexuelles) inconscients cherchent à se réaliser. Ils forment le contenu latent de la vie psychique. Cependant, le mécanisme de défense du refoulement les empêche de surgir dans la conscience et de passer à l'acte. L'expression directe leur étant interdite, les éléments latents vont revenir perturber la vie consciente sous des formes déguisées (rêves, émotions, comportements…). Ce contenu manifeste de la vie psychique sera décodable comme l'expression d'un contenu latent inconscient.

L'inconscient contredit-il la liberté ?

• On peut répondre que oui, puisque l'inconscient brise la souveraineté du sujet conscient. "Le moi n'est pas maître dans sa propre maison" (Freud, Essais de psychanalyse appliquée , 1917). Au XVII e siècle, Spinoza avait déjà compris que si nous nous croyons libres, c'est simplement parce que nous avons conscience de nos désirs et de nos volontés, mais pas de ce qui les cause en réalité.

• On peut cependant contester cela, en soutenant que l'inconscient psychique n'existe pas. C'est ce que fait Alain, pour qui la croyance en un tel inconscient est une erreur théorique, mais aussi une faute morale. Une erreur, car c'est croire en un sujet (un autre moi), là où il n'y a que le mécanisme insignifiant du corps. Une faute, car c'est renoncer à sa volonté et à sa responsabilité. De même, Sartre liberté ( L'être et le Néant , 1943, I, 2) niera l'inconscient, puisque selon lui seul le sujet conscient peut donner du sens. Dès lors, l'inconscient n'est que la mauvaise foi