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La Poésie N'A D'Autres But Qu'Elle Même

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a un manifeste proclamant « l'autonomie de l'art », le culte de l'esthétique pure, dans lequel se reconnurent le Parnasse, puis d'autres poètes comme Baudelaire et Mallarmé.

Pour Gautier, l'artiste doit travailler sur la forme et la force de son poème, plutôt que sur son sens social, politique ou historique. Le poème devient alors objet fini, jeu poétique, parfois acrobatique, et le poète, magicien du verbe et de la forme, artisan funambule.

La critique contemporaine, tout en saluant les prouesses tech­niques des poètes de « l'art pour l'art », a mis en cause l'idée qu'une expression poétique puisse n'être qu'esthétique, tout choix poétique renvoyant nécessairement au « moi » du poète.

La beauté est vitale. En perse, un poème dit : « Si tu me donnes deux pains, j’en vendrai un pour acheter des jacinthes pour nourrir mon âme ».

La poésie séduit le lecteur depuis l’antiquité avec Orphée jusqu’au temps plus moderne comme la Parnasse et Théophile Gautier. Son pouvoir séducteur s’explique par l’exploitation du langage, matière artistique.

Le poète cherche à renouveler la langue et transforme la poésie en art du langage plutôt que genre littéraire. Un certain nombre de pratiques textuelles la caractérisent. L’envie de s’éloigner de la norme prosaïque : tous les moyens mis en œuvre par les poètes, des plus classiques aux plus modernes, cherchent une autonomie radicale vis-à-vis de la prose.

La poésie s’est incarnée en formes fixes traditionnelles. Elles organisent le texte en vers et strophes. L’ode est une structure héritée de l’antiquité tandis que le sonnet d’origine Italienne fut introduit en France par les poètes de la pléiade au XVIe siècle comme du Bellay. La mesure des vers a permis l’explosion du lyrisme. Les rimes pauvres, suffisantes ou riches permettent de renforcer la musicalité du texte.

Des formes plus contemporaines prennent jour au XXe siècle. Le Calligramme permet aux mots d’épouser une image. Dans le poème « Onde » d’Apollinaire les vers se lisent de haut en bas comme la pluie qui coule. L’image prend donc une place plus importante dans l’art poétique.

Le poète utilise ses contraintes pour réparer les mots. Un mot est définit par deux faces : signifié/signifiant. Le signifié est le sens du mot tandis que le signifiant rassemble la sonorité ou longueur du mot. Mallarmé regrette que les langues soient si mal assorties aux sons des mots. Par exemple le couple de mots nuit/jour a été mal choisi car le mot nuit qui devrait être sombre garde un timbre clair. Le mot jour plus gai a un timbre foncé. Les sons ne sont pas cohérents avec le sens des mots. Le poète doit rémunérer le défaut des langues. Il rapproche le mot des sens.

Le poète est donc un magicien des mots. Les sons du poète révèlent nos sentiments les plus forts. L’art poétique a une fonction expressive.

L’amour voyage à travers la poésie de Ronsard au XVIe siècle qui s’inspirait de sa muse Cassandre. En 1545, alors qu'il a vingt ans, Ronsard rencontre une jeune fille de treize ans, Cassandre Salviati. Elle va devenir l'amour 'inaccessible' car elle se marie l'année suivante avec le seigneur de Pré. Elle sera à Ronsard, ce que Beatrice a été à Dante et Laure à Pétrarque. Cassandre va lui permettre de célébrer l'amour platonique. Son recueil « Les amours de Cassandre » rédigé en 1552 est consacré à elle. D’autres poètes ont pris des muses. Au XXe siècle, Apollinaire écrit le recueil « poèmes à Lou » en 1947. Aragon aime Elsa et écrit lors de la seconde guerre mondiale « Les yeux d’Elsa ».

La poésie permet au poète de libérer toute sa souffrance. Dans « Les contemplations », Hugo médite sur la misère et la souffrance, la vanité des biens terrestres, le destin de l'homme, la fatalité, l'immortalité de l'âme, l'infini et le sens de l'univers. Les morts prématurées et tragiques de sa fille et de son gendre auront un très grand impact sur l’œuvre et la personnalité de Victor Hugo. L’écrivain n'apprendra la mort de sa fille que 5 jours plus tard par la presse. Il ne pourra venir sur sa tombe qu'en septembre 1846 et consacrera à la mémoire de sa fille de nombreux poèmes.

D’autres émotions comme l’angoisse, la nostalgie ou la pitié sont aussi transmises dans des recueils tels que « Les regrets » du Bellay ou « Le spleen de Paris » de Baudelaire. Au XVème siècle François Villon écrit dans « L’épitaphe Villon », le poème Ballade des pendus marqué par les épisodes noirs de sa vie. Villon s’adresse à la société au nom des prisonniers de prison. Il cherche à susciter la miséricorde des villageois. Il utilise une stratégie argumentative en ne niant pas ses fautes. L’appel au champ lexical de la religion renvoie une vision pathétique du monde. Le réalisme de ses propos accentue la compassion du lecteur.

Comme le dit Baudelaire, l’art poétique rend au langage toute sa beauté et transmet les émotions du poète. Mais la poésie peut aller jusqu’à créer un monde. Un monde où le poète peut assouvir ses fantasmes.

Le pouvoir créatif de la poésie a pût s’exprimer dès l’arrivée des romantiques. Le romantisme apparaît au XIXème siècle. En réaction au triomphe de la science et de la raison, le Romantisme s’attache à l’individu et sa subjectivité, trouvant dans la poésie une forme d’expression privilégiée. Le monde est décrit à travers les sentiments et les questionnements du poète, qui chante ses « méditations » (Alfonse de Lamartine). Ennuie, inquiétude, mélancolie, goût de la nature caractérisent l’âme romantique envahie par le « vague des passions ». La nature prend une place primordiale dans les poèmes romantiques. Dans Le lac, Lamartine parle au lac du Bourget de son amante Julie Charles. Le passé ressurgit grâce au lac qu’il définit comme gardien du souvenir. La thématique de la fuite du temps est très présente. Ce recours à la nature permet l’émergence des souvenirs de Lamartine. Le poète s’évade ainsi de sa vie citadine.

Plus tard dans l’histoire, la vision du poète a bouleversé notre quotidien. Selon Jean Cocteau dans « Le rappel à l’ordre », la mission du poète est de « dévoiler, montrer nues les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement ». Francis Ponge est un poète français du XXe siècle. « Le Parti pris des choses » tente de rendre compte des objets de la manière la plus précise et la plus rigoureuse possible, cherchant en particulier à exprimer leurs qualités caractéristiques. Ce compte-rendu porte sur les qualités physiques de l'objet (Ponge recourt volontiers au vocabulaire technique des sciences expérimentales ; il insiste sur la parenté entre son travail et la recherche scientifique), mais aussi sur les qualités linguistiques du mot désignant l'objet, en particulier l'étymologie, mais aussi le choix et l'ordre des lettres qui composent le mot. Dans Le Pain, il compare la surface du pain dans le four et la terre dans le système solaire. Mais il n’oublie pas de rappeler le véritable objectif du pain qui est de nourrir l’homme.

Jacques Réda écrit dans son recueil « Retour au calme », le poème La bicyclette. Ce poème marque par le titre même du recueil la rupture nécessaire avec l’agitation quotidienne. Le poème intitulé La bicyclette impose précisément un changement de rythme qui permet l’observation attentive de la métamorphose opérée par la lumière du soir sur le vélo. Cette mutation spectaculaire s’effectue cependant dans une atmosphère sereine et harmonieuse. Sous les yeux du lecteur s’effectue la métamorphose d’un objet du quotidien.

Enfin, le poète souhaite s’approcher de l’inconscient vers la dimension onirique de la réalité. L’onirisme est l’étude du rêve. En 1924, un nouveau courant né, le surréalisme qui exprime à travers la poésie, l’inconscient du poète. L'essentiel du surréalisme concerne alors l'exploration passionnée de tous les mondes inaccessibles au réalisme et à la doctrine de l'expression : expérience des sommeils (la pensée parlée sous état d'hypnose), phrases au moment où le dormeur va glisser dans le sommeil. Il s'agit de saisir en écrivant le plus vite possible sous cette dictée de l'inconscient. La logique de ce fonctionnement est d'une autre nature que celle qui fonde le système social : à nouveau poésie et politique se rencontrent, abolissant les frontières habituelles comme dans une autre expérience, celle de la simulation des délires. Eluard et Breton écrivent L’immaculée conception en 1930 à l’image de cette doctrine surréaliste. Dès lors, la création lucide et réfléchie est rejetée au nom de l'écriture inspirée, que Breton et Tzara rapprochent du « penser non dirigé » des sociétés africaines et océaniennes. Cette défense de l'inspiration n'a cependant rien de spiritualiste : le pouvoir visionnaire est dans le langage – singulièrement dans la poésie –, auquel Breton se confie sans retenue. Ce langage-là est une pratique des mots en liberté, qui n'exprime pas un déjà-là, mais crée : ainsi, dans Point du jour (1934), Breton se propose de « brouiller l'ordre des mots » pour attenter à celui des choses. Gérard de Nerval a écrit : Seul le poète peut franchir ce seuil qui sépare la vie réelle

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