Le Point De Vue De Jean Monnet Sur La Situation Internationale En 1948.
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Jean Monnet donne ici une image très positive des États-Unis, au faîte de leur puissance et
animés par un profond dynamisme: « l'Amérique est en marche », écrit-il avec une sincère
admiration.
Les États-Unis ont en effet retrouvé au sortir de la guerre une pleine confiance en eux et
dans le mérite de leur système économique. Le volontarisme que souligne Jean Monnet en
est une parfaite illustration: « l'Amérique est animée essentiellement par une volonté
d'action ».
La puissance américaine, autant militaire que économique, apparaît, par effet de miroir, dans
la situation que connaissent les pays européens à leur égard: « Il n'est pas possible [...] que
l'Europe reste « dépendante » très longtemps et presque exclusivement, pour sa production,
des crédits américains et, pour sa sécurité, de la force américaine ».
Les États-Unis font ainsi figure de modèle. Ils oeuvrent pour la paix et assurent ainsi la
protection de l'Europe: « empêcher la guerre »; ils sont le moteur du redressement de
l'économie européenne: « aider l'Europe de l'Ouest à se reconstruire ». Ils sont ainsi les
leaders du bloc de l'Ouest.
Le plan Marshall représente pour les E.U un effort économiquement difficile, une « charge
énorme » dit-il, dont « l'aspect financier [est] redoutable ». S'il s'agit bien d'un plan
ambitieux et impressionnant (180 Milliards de $ d'aides diverses jusqu'en 1962), il ne faut
pas y voir un sacrifice pour les États-Unis comme l'auteur semble le croire. Il s'agit
également d'un moyen pour les Américains d'échapper à la crise de surproduction inévitable
pour une économie entièrement tournée vers l'effort de guerre. D'ailleurs, les E.U réalisent,
depuis la guerre, 42% de leurs exportations avec l'Europe: ils ont économiquement besoin
d'une Europe reconstruite et solide.
Ce plan représente en revanche une rupture importante dans l'histoire diplomatique des
États-Unis. En faisant le choix d'intervenir en Europe afin d'empêcher l'extension du
communisme à d'autres pays, ils font le choix de rompre avec leur isolationnisme
traditionnel en temps de paix. Les « débats difficiles » qui animent le Congrès en sont très
certainement le motif principal.
Jean Monnet salue dans le plan Marshall la coopération des Européens qu'il nécessite. Leur
union est en effet voulue et souhaitée par les Américains: ils ont besoin de pouvoir compter
sur une Europe qui retrouve une certaine puissance économique et, partant, militaire.
L'OECE (organisation européenne de coopération économique), créée en avril 1948, sous
impulsion américaine, a pour but de faire travailler ensemble les Européens autour de la
répartition des aides du Plan Marshall.
Jean Monnet pense que l'union des Européens doit prendre la forme d'une « Fédération de
l'Ouest » (par opposition à l'Europe de l'Est). C'est à son avis le seul moyen de répondre au
défi américain et au contexte international de la Guerre Froide pour redonner à l'Europe une
place
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