Marie-Antoinette
Mémoire : Marie-Antoinette. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresnEpouse longtemps négligée par un mari « empêché », mère affectueuse, elle joue un rôle politique important dès le début de la Révolution. Incarcérée au Temple avec sa famille après l’effondrement du régime puis enfermée à la Conciergerie après l’exécution de Louis XVI, elle est guillotinée le 16 octobre 1793 à l’issue d’un simulacre de procès.
Pourtant, cette princesse issue de la première famille souveraine d’Europe et reine du plus grand pays, a connu le bonheur et la paix en ces jours insouciants de Versailles et de Trianon.
Cette douceur de vivre de la cour la plus voluptueuse du siècle alla pour elle jusqu’à une véritable fureur, aux heures des plaisirs et des jeux. Elle oubliait alors l’ennui d’une existence qui ne trouvait son équilibre ni dans son union avec le roi, ni dans son rôle de reine.
En effet, cette jeune princesse, légère et distraite, quand elle devient reine de France, est bien mal préparée à une charge aussi lourde, en un temps où la France porte dans ses flancs l’une des plus formidables révolutions de l’Histoire.
Elle luttera farouchement contre un mouvement irréversible, cherchant la solution des problèmes dans l’utopie de l’absolutisme et noyant, dans la vanité des plaisirs, le souci permanent du royaume. A l’heure de l’adversité, on est frappé par la noblesse de cette nature qui se révèle à elle-même.
Au Temple, à la Conciergerie, devant ses juges, Marie-Antoinette trouve toute sa dimension spirituelle : elle a su porter le poids des événements et de son sacrifice avec une force et une dignité qui contrastent avec tout ce que son existence avait eu d’insignifiant.
Chapitre 1 : Les négociations entre l’Autriche et la France.
Le 16 mai 1770, dans la chapelle royale de Versailles, l’archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche est unie à l’héritier du trône de France, le futur louis XVI. A eux deux, les époux ont juste trente ans et ne semblent guère faits l’un pour l’autre. Peu importe, il s’agit là d’un mariage politique qui scelle l’alliance des deux Etats et dont Marie-Antoinette est le gage innocent.
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Depuis François 1er et Charles Quint, soit depuis deux cent cinquante ans, les rois de France et la maison d’Autriche se faisaient la guerre. Coup de tonnerre et véritable coup de force de l’impératrice Marie-Thérèse : le 1er mai 1756, afin de contrecarrer l’Angleterre et surtout la Prusse, force montante du continent européen, Paris et Vienne nouent une alliance défensive qui a été préparée par Choiseul pour la France et Raunitz pour l’Autriche. Le roi Louis XV abandonne ainsi la politique traditionnelle de ses aïeux qui visait à l’abaissement de l’Autriche. Quatorze ans plus tard, Louis 15 et l’impératrice Marie-Thérèse concluent ce rapprochement par le mariage du dauphin de France et de l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette.
Celle-ci avait été choisie pour ce destin par sa mère qui entendait souder définitivement l’alliance de l’Autriche et de la France, ce qu’elle considérait comme le chef-d’œuvre de sa politique. Préoccupée par l’avenir de ses Etats, Marie-Thérèse considérait que ses enfants étaient voués au service de la dynastie. Les archiduchesses devaient servir à nouer ou renforcer des alliances susceptibles de profiter à la maison de Habsbourg : peu importait la personnalité du prince qu’on leur destinait.
Dès l’âge de neuf ans, Antonia, la future Marie-Antoinette, fait partie intégrante de la politique matrimoniale de sa mère qui caresse pour elle un projet qui sera, pour sa politique, un véritable couronnement : épouser le dauphin de France. Très attachée à ce lieu qui a servi ses intérêts au détriment de ceux de la France, notamment par le Traité de Paris de 1763, l’impératrice voit dans ce mariage le moyen d’en assurer la durée. Mais pourquoi Antonia ? Tout simplement parce que son âge est assorti à celui du dauphin Louis-Auguste qui succèdera à Louis XV, son grand-père, qui frise la soixantaine. Marie-Antoinette est, d’ailleurs, fort attachée à l’impératrice, cette mère autoritaire et grondeuse qui veut faire de sa fille un agent dévoué de la monarchie autrichienne. Marie-Thérèse ira jusqu’au chantage affectif pour parvenir à ses fins mais finalement, elle compromettra sa princesse sans pour autant obtenir ce qu’elle souhaite.
Les premiers pourparlers ont été engagés dès 1764, mais depuis lors, Louis XV se fait prier. En effet, l’alliance avec l’Autriche reste impopulaire depuis le désastreux Traité de Paris et, au sein même de la famille royale, on voit d’un mauvais œil une Habsbourg s’unir au futur monarque.
Enfin, le 13 juin 1769, Marie-Thérèse reçoit la demande officielle du roi de France. La date du mariage est fixée au 16 mai suivant : Antonia aura quatorze ans et demi et le dauphin, Louis-Auguste, né le 23 août 1754, n’aura pas encore seize ans.
Louis XV s’étant enfin décidé à envoyer un précepteur pour parfaire l’éducation de la future dauphine, contrairement à toute attente, l’archiduchesse et l’abbé de Vermond s’entendent à merveille. Ainsi, l’archiduchesse grandit et se développe harmonieusement. Elle participe d’ailleurs à toutes les manifestations de la cour.
Après un mariage par procuration célébré à Vienne, Madame la Dauphine entreprend un long et épuisant voyage vers la France, ponctué par d’innombrables fêtes à chaque étape. C’est à Strasbourg, le 7 mai 1770, que Marie-Antoinette prend contact avec le sol français, ville aux abords de laquelle deux régiments de cavalerie sont rangés en bataille. Une triple décharge salue son arrivée tandis que les cloches carillonnent à toute volée et que la foule est enthousiaste. Le carrosse, couronné de bouquets de fleurs, s’arrête au pied d’un magnifique arc de triomphe où M. d’Antigny qui commence une harangue en allemand, se voit prier par la Dauphine de s’exprimer en français, seule langue qu’elle entend maintenant. Un concert d’acclamations accueille la jeune fille qui s’avance, souriante, vers le vénérable cardinal Constantin de Rohan chez qui elle doit descendre. Après un dîner, elle accepte de recevoir les députés du grand chapitre puis participe à une représentation théâtrale, à un souper et enfin à un feu d’artifice. Elle sera enfin autorisée, toujours souriante, à gagner sa chambre au palais épiscopal.
Enfin, Madame la Dauphine est accueillie par sa nouvelle famille et fait la connaissance du Dauphin à Compiègne, le 14 mai. Le surlendemain se déroulent les somptueuses noces des deux jeunes gens, dans le mystique château de Versailles. Marie-Antoinette est émerveillée par le luxe qui l’entoure et par le cérémonial dont elle est la vedette. Elle conserve un air radieux, même au moment du coucher public dans le lit conjugal béni par l’archevêque de Paris comme le veut la tradition.
Plus de cinq mille invités assistent aux festivités du mariage, les 16 et 17 mai à Versailles. Le dîner somptueux commence à 10 heures du soir le 16 mai : soudain un terrible orage éclate, le tonnerre lançant d’effrayants roulements. Comme l’orage se prolonge, on décide alors de ne pas tirer le feu d’artifice, spectacle pourtant très prisé à l’époque.
Les fêtes du mariage se poursuivirent jusqu’au 30 mai, jour où est tiré à Paris un grand feu d’artifice : des centaines de milliers de Parisiens sont présents sur la place Louis XV, actuelle Place de la Concorde. Les premières fusées sont tirées dans le calme mais soudain l’une d’elles retombe sur un groupe de spectateurs. La panique s’empare de la foule : la mêlée est indescriptible et le lendemain on comptera plus de cent trente morts : mauvais présage ?
Chapitre II : Un début de règne difficile.
Comme nous venons de le voir, les pourparlers entre l’Autriche et la France pour préparer le « Renversement des Alliances » ont débuté en 1755 mais la nouvelle alliance a malgré tout amené la guerre.
Le désastreux Traité de Paris de 1761 n’a rien arrangé et il s’avère nécessaire de renforcer l’union des deux Etats de manière significative. C’est ainsi que le mariage du dauphin et le l’archiduchesse a été décidé.
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Marie-Antoinette a 15 ans et les recommandations de sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse lors de son départ d’Autriche sont assez révélatrices : « Soyez juste, humaine, pénétrée des devoirs de votre rang. Vous avez le don de plaire, mettez-le en usage pour le bonheur de votre époux. Soyez persuadée que nous ne sommes pas en ce monde pour nous divertir seulement. » Elle lui écrivit d’ailleurs le 1er novembre 1770, la veille de ses quinze ans : « Dieu vous a comblée de tant de grâce, de tant de douceur et de docilité que tout le monde doit vous aimer : c’est un don de Dieu, il faut le conserver soigneusement pour votre bonheur et pour celui de tous ceux qui vous appartiennent. » Ce charme indicible, Marie-Antoinette le conservera jusqu’à la fin de sa vie.
Elle, qui s’imagine vivre un véritable conte de fées, ne sait rien du dauphin à qui la nature semble avoir tout refusé, comme l’écrit le prince de Starhemberg, ambassadeur d’Autriche à Versailles, à l’impératrice Marie-Thérèse. Et il ajoute : « Ce prince, par sa contenance et ses propos n’annonce qu’un sens très borné, beaucoup de disgrâce et nulle sensibilité. » L’archiduchesse ne sait rien de tout
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