Otto Dix Les Joueurs De Cartes
Note de Recherches : Otto Dix Les Joueurs De Cartes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresémotions.
Atmosphère de révolte et malaise. Sensations extrêmes et brutales. Chaos.
La Nouvelle Objectivité
Otto Dix fut une figure centrale du courant artistique de la Nouvelle Objectivité qui s’attacha
à porter un regard réaliste, souvent acerbe, sur la société de l’entre-deux-guerres en proie à un
profond malaise et pessimisme : les aspects les plus banals mais aussi les plus crus de la vie
urbaine sont traités dans une tradition picturale classique incorporant les innovations
formelles des avant-gardes.
Il montre la laideur de l’humanité : femmes immondes et difformes, personnages misérables
Groupe à Mannheim.1925. Retour à l’ordre, à la rigueur, réalisme corrosif. Peindre le laid.
Crudité. Vérisme. Dénoncer les problèmes de la république de Weimar.
Victime du nazisme
1933 destitué de son poste d’enseignant à Dresde. Interdit d’expos, oeuvres confisquées et
retirées des musées. « Art dégénéré ». 1936 s’exile en Suisse.
En 1938, Dix est arrêté et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. Il participe par
obligation à la Seconde Guerre mondiale. Il sert sur le front occidental en 1944-1945. Il est
fait prisonnier en Alsace par les Français.
Après la 2eme guerre il poursuit sa vie en peignant des paysages, se tenant à l'écart du monde
artistique
2/ L’EPOQUE
Années vingt en Allemagne. Une jeune république fragile et troublée : la république de
Weimar. Affrontements, menaces de coups d’état et de révolution. Otto Dix dévoile la
décadence d’une société, la décomposition d’une collectivité, dévoile les bas-fonds et les
univers en marge. Déclin des valeurs humanistes. Montée des nationalismes
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Allemagne connut une ère de créativité
artistique inégalée en Europe. Cette période de festivités joyeuses et débridées, celle des
Années folles, fut aussi marquée par la violence, la pauvreté et la décadence générées par une
situation politique et économique désastreuse dont Otto Dix fut témoin.
3/ QUELQUES OEUVRES SUR LE SUJET DE LA 1ereGUERRE MONDIALE
Dans ses oeuvres, Otto Dix ne fait preuve d'aucun respect pour les combattants, ses anciens
camarades. Loin d'exalter l'héroïsme, il dénonce la sauvagerie destructrice. L'artiste ne cesse
de témoigner des effets de la guerre sur l'homme, la nature et le patrimoine.
« Les joueurs de skat »
« Invalides de guerre jouant aux cartes » 1920. Constance. Coll privée. Huile et collage sur
toile mesurant 110×87 cm. conservée à la galerie Nationale de Berlin. Satire amère du célèbre
tableau de Cézanne « les joueurs de cartes ».
Au second plan on trouve sur la droite un porte manteau , au dessus des trois hommes sont
affichés des articles de journaux allemands qui font référence au conflit Franco-Allemand
pendant la première Guerre Mondiale et en haut à gauche du tableau un lampadaire où l'on
distingue une tête de mort éclaire la scène. Au centre de son tableau on peut voir les trois
personnages principaux jouer aux cartes assis autour d’une table à la terrasse d'un café le soir .
Le premier personnage, celui de gauche est un homme. On ne peut pas lui donner d’âge
tellement sa peau est abîmée. Cet homme est disproportionné, il a une jambe de bois et joue
aux cartes avec le pied qui lui reste. Le joueur dont la manche droite est vide, sort de sa
manche gauche une main articulée avec laquelle il pose ses cartes sur la table. De son oreille
part un tuyau qui lui permet d’entendre la conversation. Il doit avoir perdu l’audition lors de la
guerre.
Le second personnage, au centre, joue aussi aux cartes. Il lui manque une partie de la peau
de la tête: il a été scalpé. Il a deux moignons à la place des jambes qu’il a perdues à la guerre.
Si on regarde son corps on voit qu’il n’est fait que d’os, il n’a pas de peau. Ce personnage a
un oeil de verre et n’a pas d’oreille.
Le troisième personnage n’a pas de jambe , il est posé sur une sorte de socle en fer.
Contrairement aux deux autres personnages il a ses deux mains mais l’une des deux est
articulée comme un robot et l'autre est aussi une prothèse. Sur son veston il porte une croix
germanique: signe de ralliement des Allemands.
Les mutilations renvoient bien sûr à la violence subie pendant la guerre mais aussi de
l’impuissance des médecins à réparer les corps dont témoigne le recours à l’appareillage
prothétique. Celui-ci s’apparente à une forme de camouflage ou de cache misère : il s’agit de
tenter de rendre invisible les destructions subies. Ainsi, chez le joueur de droite, au-dessus de
son col officier, une prothèse tente de combler l’absence de mâchoire inférieure. Son
articulation repose sur un système de poulies qui masque en partie, une large cicatrice de la
joue gauche. Un assemblage de pièces en aluminium soutient sa lèvre inférieure fournie.
L’extrémité du nez du joueur de droite est recouverte d’un bandeau en cuir noir noué autour
de sa tête. La coiffure est soignée, l’oeil et le sourcil du côté apparent semblent avoir été
épargnés. Sur sa prothèse, Dix a apposé une inscription. Le joueur du centre a posé une partie
de ses cartes sur la table, les maintenant droites par le biais d’un support en argent. Il tient le
reste de sa donne dans la bouche. Son visage, comme celui de son voisin de gauche, porte une
prothèse qui remplace sa mâchoire inférieure sans parvenir toutefois à dissimuler une perte de
substance importante de la joue gauche. Il porte une demi-moustache noire relevée. Son oeil
gauche est fixe, artificiel.
Si on s’intéresse aux couleurs on voit qu’il n’y a pas de couleurs vives. Toutes les couleurs
tournent autour du verdâtre, noir, et bleu foncé. On voit aussi que les lignes du tableau sont
très confuses. Elles sont toutes cassées. Il n’y a pas d’équilibre dans le tableau. Ces lignes
confuses et ces couleurs froides mettent le spectateur très mal a l’aise tout en l’amenant à
accepter les idées du peintre. L’utilisation du clair/obscur nous révèle les corps d’anciens
soldats démembrés. On note ainsi l’absence quasi-totale de membres inférieurs, remplacés par
des pilons ou des jambes de bois articulées. Ces trois caricatures sont donc vraiment
exagérées. Ils sont difformes , estropiés, affreux. Peut être qu’Otto Dix les a peints de telle
sorte qu’ils fassent peur aux gens ?
Les Joueurs de Skat mettent en exergue à la fois la violence nouvelle infligée aux corps des
combattants par la guerre moderne et les tentatives de reconstruction des corps par la
médecine. Le corps se pose ici en trait d’union entre la guerre et la médecine. Dans les
Joueurs de Skat, Dix concentre toute son attention sur les dégâts faits aux corps. D’ailleurs la
minutie avec laquelle il s’applique à représenter les mutilations
...