Rue Prada

t tombée. J’entends une balle siffler à coté de mon oreille gauche. Je sais que si je ralenti, je vais surement être abattu. Je décide alors de tourner dans la petite ruelle du restaurant. Je connais bien cet endroit. C’est celui où je me cachais quand j’étais plus jeune pour manger des bonbons volés à la boulangerie. Je prends alors le virage en glissant, de peur de ralentir. Je commence à m’enfoncer dans le noir de la nuit malgré moi et mes peurs. Mais à ce moment, je n’ai plus aucune crainte des monstres qui ont bercés mon enfance. Je dois absolument éviter cet homme, ou cette femme, qui m’en veut. Je traverse la ruelle et je me retrouve au bord du canal. Je le longe, en évitant les canards endormis au bord de l’eau. Je passe sous le pont, et je me dirige vers la forêt. A cet instant, le temps d’une seconde, j’hésite à entrer dedans. Soit je continu en lisière et je peux rencontrer quelqu’un, soit je m’enfonce dans la forêt où je serais sûre de semer cette personne qui continu à me poursuivre malgré mes efforts, mais je risque alors de me perdre à l’intérieur.

Le choix me semble impossible. Je peux continuer en lisière, car les rues sont éclairées. Je sais où je vais. Les maisons sont éteintes, à part quelques exceptions. Ces personnes pourraient m’ouvrirent leurs portes. Ou bien appeler la police. Ils pourraient aussi me prendre pour quelqu’un qui a perdu la tête, voire pire… Si je vais dans les rues, je pourrais aussi croiser des enfants. Je leur ferais prendre le risque de croiser la personne qui me poursuit. Il pourrait les blesser. Il se pourrait même que cette personne qui me poursuit tire sur les passants. Hommes, femmes, ou enfants. Dans un autre sens, je peux m’enfoncer dans la forêt. Elle est très sombre. Il n’y a que la lueur de la lumière de la lune, qui éclaire entre les arbres. Cette forêt est très dense. Mais à cette heure, on ne peut apercevoir que des formes sombres. Cette forêt est très inquiétante la nuit. On peut entendre des bruits qui donnent la chair de poule. J’ai l’impression de me trouver dans un film d’horreur. Pourquoi cela m’arrive t il a moi ? Pourquoi pas à ma voisine qui est si peu sociable et vraiment très mal polie ? Quoiqu’il en soit, je me sens dans le passage du film où les personnages principaux savent qu’il va y avoir quelque chose de terrible qui va leur arriver. Juste avant qu’il leur arrive vraiment un truc qui va bouleverser la suite de l’histoire. Je sais alors ce qu’il me reste à faire. Je décide de me retourner et je vois enfin mon tortionnaire : c’est ma voisine de palier…

Voilà, j’ai enfin ma réponse. Je sais qui m’en veut. Mais cela me ramène à beaucoup d’autres questions. Pourquoi elle ? C’est une jeune femme d’une vingtaine d’années. Dès qu’elle m’aperçoit dans notre bâtiment, elle se précipite dans son appartement. Elle semble pleine de mystères. La nuit, elle met de la musique classique assez longtemps, comme toutes les nuits. Mais ce qui est étonnant c’est qu’après ça elle devrait être détendue. Au lieu de ça elle se met à vociférer d’un ton étrange, comme si elle voulait que tout le monde l’entende. C’est surprenant de la part d’une femme si belle d’être aussi méfiante et anti sociale. Et là c’est encore plus incroyable qu’elle essaye de me tuer ! Cette femme est une petite bonne femme d’environ 1m50. Elle a de jolies formes féminines. Des hanches larges et une taille de guêpe. Ses cheveux blonds brillent avec le reflet de la lune, et cela fait ressortir ses yeux bleus. Je n’avais jamais fait attention à sa auparavant. Ses yeux en amande sont d’un bleu azur, on pourrait se noyer dedans… Elle porte une robe blanche, assortie de fleurs noires. Cette robe ressemble aux rideaux de la maison de retraite de ma grand-mère. On dirait qu’elle ne sait pas que de nos jours les jeunes femmes sont extravagantes, et savent user de leurs charmes. Mais que cherche-t-elle ? Elle semble si naïve avec ses deux couettes et ses grosses lunettes rondes. Ce personnage ne va pas avec l’image que je m’étais faite de mon agresseur… Je décidai alors d’entrer dans la forêt. Je vois tout autour de moi des formes étranges qui m’entourent. Ces formes commencent à tourner, et plus je m’enfonce dans cette forêt, plus j’ai l’impression que ces formes se rapprochent. Je me sens complètement perdu et étourdi, et je sens que ces choses ne me lâchent plus. C’est comme si elles essayaient d’entrer en moi ; dans ma tête et mon esprit. Je suis pris de panique, mais à ce moment je trébuche sur quelque chose et je perds connaissance. Quand je me réveille, tout d’abord je ne sais plus où je suis. Puis je me rappelle que je suis poursuivi. Pourtant, il n’y a personne. J’entends des bruits qui me semblent étranges. Ce ne sont pas des bruits d’oiseaux ou d’animaux mais cela ressemble à des bruits que je ne connais pas. De plus, les formes qui sont tout autour de moi sont là. Elles m’observent. Elles semblent m’attendre. Mais que me veulent-elles ? Et pourquoi ces bruits m’embrouillent les esprits ? Je crois devenir fou. Je décide de me concentrer sur tout ce qui m’entoure. C’est quand même très beau, même si je vois mal dans le noir. J’ai envie de les toucher, de les sentir. Je veux savoir pourquoi cette ivresse entre en moi, et pourtant j’aime ça. La folie me poursuit. Elle m’aime, me caresse, comme une femme qui aurait envie d’être avec moi. J’oublie tout, car une nouvelle