Individu-morale-société

Chacun de ces textes peut être mis en rapport avec le thème de la séquence : « Individu-morale-société » : de quelle manière ? Vous répondrez de façon développée en vous appuyant sur des citations tirées des textes. Observez les figures de style majeures présentes dans ces textes et indiquez-les.

Les textes à notre disposition sont tous forts de sens. Ecrit pour le plus ancien en 1832 et pour le plus récent en 2004, chacun raconte l’attitude d’un homme ou d’une femme face à différentes situations.

Dans Eugénie Grandet de Balzac, l’auteur raconte l’obsession d’un homme pour l’argent jusqu’au moment de sa mort. « Il tournait aussitôt vers la porte du cabinet où gisaient ses trésors. » (L-16). Cette obsession est telle qu’il était anxieux au moindre bruit. Il passait ses journées à observer la porte en fer où son or était stocké. C’est un homme avec des tocs qui le poussent à vérifier plusieurs fois si la clé du coffre était « toujours placée dans la poche de son gilet. ». C’est une monomanie qui l’affecte au plus haut point. Ici le rapport avec le thème de la séquence est la notion d’individu. L’homme est dans une folie qui le pousse à surveiller son argent au détriment de sa vie « où toute sa vie s’était réfugiée, il les tournait aussitôt vers la porte du cabinet où gisaient ses trésors en disant à sa fille » (L-15/16). Dans sa folie il entraine sa fille qui elle aussi doit vérifier qu’aucune pièce ne manque.

Dans le deuxième texte à mettre en relation avec le thème de la séquence, il s’agit de l’extrait écrit par Fédor Dostoïevski « Le joueur ». Ici nous sommes face à la prise de risque d’une vielle femme russe qui par une soudaine passion pour les jeux et de ténacité est prête à parier une certaine somme d’argent « elle tira de sa poche une bourse bien garnie » (L-18). Malgré les avertissements du narrateur qui lui déconseille de parier sur un chiffre déjà sortie, elle ne voulut pas quitter l’établissement avant que le zéro ne ressorte. Grâce à la description de l’écrivain, nous voyons que la femme est encore une fois absorbée par le jeu cette fois-ci. « La babouchka ne tenait pas en place. » (L-28). Encore une fois, le personnage n’est plus maître de lui-même et trouve une nouvelle activité qui le fait frissonner. La détermination et la folie prennent le dessus et occupent toute la place. Ici c’est encore une fois la question de l’individu et de la morale dont il est question.

Dans « Bel ami » de Maupassant, un homme accomplit une ascension fulgurante dans le monde du journalisme. C’est un homme charmant qui en a conscience et s’en sert afin de servir son arrivisme. Ici, c’est le moment du mariage de Georges Duroy et de Suzanne (union qui va placer Georges à la tête de la rédaction). Georges est un homme fier « d’un pas calme, la tête haute, les yeux fixées sur la grande baie. » (L-12) et il est tellement imbu de lui-même qu'il ne doute pas un seul instant de son succès « Il ne pensait qu’à lui » (L-35). Il se pense roi d’un peuple venant acclamer son union « Se croyait un roi » (L-4). Mais l’homme reste le même, celui qui collectionne les liaisons afin de parvenir à sa réussite, et croise Mme de Marelle avec qui il a eu une liaison. Il pense qu’elle ferait une bonne maitresse et par un échange de regard et de sympathie lui fait comprendre ses intentions malgré qu’il soit à son mariage « Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d’amour. ». Les trois adjectifs qualifiants la séquence appuient ce texte car du point de vue de l’individu : c’est un homme imbu de sa personne qui ne fait les choses qu’avec un certain objectif en tête. D’un point de vue moral même le jour de son mariage, il pense déjà à sa future maitresse et ne faisant que les choses avec intérêt, sa morale peut être expliquée comme douteuse. Et le troisième adjectif de la séquence société : car il aime paraître et être vu par la société.

Dans la ronde de Nuit de Modiano, le personnage principal membre de la Gestapo, est amené à s’infiltrer dans un réseau de la résistance. Dans l’extrait, Lamballe rencontre un homme qui lui propose de rentrer dans la résistance et ce geste ne doit pas être hésitant.