Composition d'Histoire : « Expérience combattante et Guerre totale 1914-1918 »
Commentaires Composés : Composition d'Histoire : « Expérience combattante et Guerre totale 1914-1918 ». Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresnse ; on recense 8 millions d'invalides et d'infirmes, dont les gazés, les mutilés et les blessés de la face ou « gueules cassées ». Jamais les soldats n'avaient été aussi vulnérables dans les conflits précédents. Les bombardements d'artillerie occasionnent environ 75 % des pertes directes. Les éclats d'obus tuent, mutilent et défigurent. Sous le feu des canons, des mitrailleuses, des mortiers, on se terre au fond des tranchées, dans les trous d'obus. On s'enferre dans les réseaux de barbelés du no man's land (voir le schéma ci-dessous). Il est alors impossible de se présenter le corps droit et dressé face au feu comme jadis, on ne voit plus l’adversaire. Responsables de souffrances intenses, les gaz horrifient, même s'ils n'ont tué que peu d’hommes mais aussi redoutable car invisible. À ces souffrances s'ajoutent la vue insoutenable des morts et des blessés, mais aussi, la chaleur, le froid, la boue, les parasites, l'épuisement, l'éloignement des êtres chers. Les soldats développent donc des troubles psychiques pendant et après le conflit.
La ténacité des combattants, voire leur consentement au conflit s'expliquent par un ensemble de contraintes et de représentations qui imprègnent et modèlent leurs comportements, d’où le nouvel aspect de l’expérience combattante. Appelé par l’Etat au nom du patriotisme, sous peine de lourdes sanctions en cas de refus du combat, les soldats font aussi preuve d’un devoir moral, de solidarité vis-à-vis de leurs camarades. Face à l'isolement et à la peur, la solidarité des soldats est essentielle au front. Les liens avec l'arrière sont rares, et censurés, avant la mise en place tardive des permissions. La plupart des soldats ont, de plus, le sentiment de mener une guerre défensive pour sauver le sol de la mère-patrie, de défendre la civilisation contre la barbarie, la paix universelle, mais aussi leur famille. Les défections au combat se produisent mais sont rares et les mutineries de 1917 ne relèvent pas du pacifisme (idéologie ou ensemble d'actions qui ont pour objectif de défendre la paix et donc de refuser la guerre.).
La brutalité des combats et la place grandissante de la propagande développent rapidement une image très négative de l'adversaire, qui est relayée par la Culture de guerre (ensemble d'idées, de représentations et d'attitudes que les belligérants ont de la guerre, de ses violences, de ses souffrances ; elle contribue à entretenir la haine de l'ennemi et à justifier la guerre). Généralement anonyme, donnée à distance par les artilleurs, la mort est aussi donnée de près lors des passages des « nettoyeurs de tranchées », faits rarement avoués et narrés par les combattants. Ainsi les soldats auraient subi une Brutalisation. Confrontés à une violence intense et dans un contexte de levée de l'interdit de tuer, certains soldats ont pris parfois plaisir à combattre. Ils livrent alors de leur expérience du front pendant et après le conflit, une vision héroïsée, mythifiée de la guerre, vécue comme une expérience virile, régénératrice, dont les idéologies totalitaires ont pu se réclamer.
La Première Guerre mondiale constitue une rupture dans ses modalités de combat avec les guerres qui l’ont précédé. La violence sans précédent qui s’y exprime brutalise les hommes durablement.
Ainsi cette guerre Totale touche aussi les civils, endeuillés et traumatisés. La séparation entre combattants et civils s'estompe pendant cette guerre. Des violences ont été infligées aux civils. Même si inférieures à la masse des victimes militaires. Des massacres, des viols, des déportations de populations civiles accompagnent néanmoins la progression des armées allemandes en Belgique, au Luxembourg, dans le nord de la France en 1914. Des milliers de civils meurent dans les premiers bombardements urbains qui touchent des villes à proximité du front, victimes des canons à longue portée et des premières escadrilles aériennes. La guerre sous-marine « à outrance » a causé la mort de milliers de marins et de passagers. Enfin, la Grande Guerre comporte aussi des violences contre des peuples entiers, le samedi 24 avril 1915, à Istanbul, capitale de l'empire ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C'est le début d'un génocide, le premier du XXe siècle. Il va faire environ 1,2 million de victimes dans la population arménienne de l'empire turc.
Sur le plan technologique et industriel, la guerre de tranchées met en œuvre une puissance de feu plus perfectionnée et plus dévastatrice que dans les conflits précédents. Les systèmes industriels performants des belligérants permettent la production massive et standardisée, sous contrôle de l'État, d'armements redoutables : canons qui envoient des obus à plusieurs kilomètres ; fusils à répétition, mitrailleuses qui envoient 600 projectiles par minute ou encore chars et avions, qui sont des armes nouvelles. La combinaison d'effectifs nombreux et des « batailles de matériel » rend compte des pertes immenses. Contrairement aux prévisions des états-majors, la guerre est une guerre de positon (guerre au cours de laquelle les deux armées se font face sur un front immobile. Cette expression s'oppose à « guerre de mouvement ») en raison du blocage des belligérants, aux forces plus ou moins équivalentes en hommes et en matériel, sur le front principal, le front Ouest, qui court de la mer du Nord à la frontière suisse. De la fin de 1914 jusqu'au printemps 1918, les tentatives de percée du front et de reprise de la guerre de mouvement, extrêmement meurtrières, se soldent pour chaque camp par des pertes immenses. Le refus des décideurs militaires et politiques de reculer accroît en outre l'hécatombe.
L’armistice est signé le 11 Novembre 1918. Sur 67 millions de soldats mobilisés, 9 millions ont trouvés la mort et plus du double ont étés blessés. Le déficit des naissances
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