Fiche Technique De Méthodologie De La Recherche
Commentaires Composés : Fiche Technique De Méthodologie De La Recherche. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresqui révolutionne les systèmes de pensée,le relativisme émerge de cette diversité des hommes et des coutumes.
Dans les Essais, Montaigne nous dresse un portrait de ce qu’on appellera par la suite le « bon sauvage » en nous vantant les mérites de ces peuples pures et innocents,à l’inverse des Européens,vils et cruels.Il fait l’éloge de leurs qualités aussi bien morales,la loyauté,la franchise, le courage,la constance ,leur bon sens .Ils n’attachent qu’une importance esthétique à l’or et aux pierres précieuses (servant à embellir leurs villes).Ils ne connaissent ni l’envie ni la jalousie et ne recherche pas les conquêtes.La propriété privée n’existe pas plus que la notion de classe sociale . A la sagesse des « sauvages » vivant tranquillement au sein d’une nature luxuriante, il oppose la cruauté des Européens qui ne pensent qu’à s’enrichir, détruire et asservir.Il accuse les conquistadors de pervertir ce « monde enfant » , ce qui représente une remise en cause de la colonisation au seizième siècle, une sorte de procès des civilisations policées.
Au dix-huitième siècle, outre le récit de Bougainville,on peut citer : Les six voyages de Jean-Baptiste Tavernier qui retracent ses voyages en Turquie, Perse, et en Inde ; Nouveaux mémoires sur l’état présent de la Chine de Louis Lecomte ; Voyage en perse et en Inde orientale de Jean Chardin ;Dialogue de monsieur le Baron de Lahontan et d’un sauvage de l’Amérique, de Louis Armand de Lahontan.
Ces récits, à l’époque très appréciée du public, véhiculent l’image idyllique du « bon sauvage » et leur bonheur semble incontestable : vigoureux, obéissant à la nature, généreux, libres de toute contrainte sociale ou politique, ignorants de la corruption, des sciences et des civilisations, ils respectent une morale naturelle qui leur dicte le respect d’autrui.En aucun cas, leur morale n’est subordonnée à l’idée de religion, ils croient en une volonté suprême qui dirige l’univers et la nature.
Le dix-huitième siècle utilise la notion de « bon sauvage » pour donner une leçon de relativisme.
Le tahitien de Diderot ou le huron de Voltaire,par leurs modes de vie différents de ceux des Européens,nous présente une autre façon de vivre et d’être heureux.La diversité des attitudes et comportements permet un élargissement de la pensée et engendre une réflexion sur le sens de la vie.Dès lors l’esprit critique se développe, amenant à s’interroger sur la base de quelle légitimité l’Européen se fonde pour vouloir imposer ses façons de penser.En effet les pays découverts,libres de toute convention sociale,politique,ou religieuse,vivant en toute quiétude,sont l’occasion de dénoncer le poids de l’ absolutisme royal,du conformisme social et religieux.Ainsi les philosophes de ce siècle,s’interrogeait déjà sur certaines conséquences du progrès,tel un nouvel asservissement de l’homme.
II. Problématique et cadre théorique :
1. La visée de la démonstration :
Le « sauvage » symbolise les aspects de la condition humaine, en traduit les aspirations à savoir : la quête du bonheur et d’une vie harmonieuse.
En proposant une vision idyllique du primitif naïf, bon vivant, en osmose avec la nature qui le fait vivre, le dix-huitième siècle exprime son désir d’un bonheur simple et traduit aussi ses angoisses.
Ce siècle dit des « Lumières » s’interroge sur les fondements de la société dans laquelle ils vivent, il remet en cause certains de ces principes, fustige l’ethnocentrisme.
Par ethnocentrisme, on entend un préjugé qui consiste à ne juger une autre culture que par référence à la sienne, sous la forme de projection de jugements de valeur.
2. Les hypothèses connexes
Cette vision du « sauvage » permet à ces deux auteurs de critiquer leur société contemporaine, aussi bien sur le plan des préjugés sur lesquels elle se fonde (l’homme civilisé par nature meilleur que le bon sauvage car instruit et raffiné), que sur le plan idéologique par une prise de conscience de l’Altérité,le monde occidentale n‘étant plus le seul modèle existant,la seule référence , grâce à la découverte d’autres civilisations par le moyen des grands voyages ayant aboutis à ces découvertes.
Cette prise de conscience de ces auteurs va aller jusqu’à une remise en cause de la hiérarchie sociale, de la religion, dans la société occidentale en se basant sur une comparaison avec les autres civilisations rencontrées.
Diderot et Voltaire opte pour la théorie du relativisme, qui consiste à prendre en compte la diversité des attitudes, des comportements des autres peuples afin d’aboutir à l’élargissement de leur esprit et engendrer la réflexion sur le sens de la vie, développer leur esprit critique vis-à-vis de la société européenne dans laquelle ils vivent.
3. Le cadre conceptuel et thématique
Par cette opposition entre l’homme « sauvage » et l’homme « civilisé » ,ces deux auteurs dénoncent
Les méfaits de la colonisation, la fausse légitimité qui lui était attribuée, ainsi que l’ethnocentrisme
Sous-jacent à cette conception philosophique.
III. La méthodologie :
1. le modèle global d’analyse
Cette méthode va combiner celle de l’induction (on part du texte pour arriver à des lois générales) /
Déduction (on part des idées pour parvenir à l’objet littéraire) à celle de la dialectique (la confrontation des idées)
2. les outils d’analyses
IV. LA présentation du corpus :
1. les œuvres étudiées
- Diderot : Supplément au voyage de Bougainville ,édition Gallimard, 1996.
-Voltaire : L’Ingénu, édition Gallimard, 1979.
Ces œuvres portent un regard critique sur les méfaits de la colonisation européenne dans les régions colonisées ,aussi bien dans le Pacifique que dans le Nouveau Monde.
2. l’analyse des œuvres
* Supplément au voyage de Bougainville de Diderot :
Ou le dialogue entre A et B sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n‘en comportent pas.
L’œuvre se décompose en 5 chapitres distincts :
- Le Chapitre 1 : Jugement du Voyage de Bougainville
Le dialogue se présente comme la suite d’une conversation en cours, les deux personnages attendant que le brouillard se lève pour continuer leur périple . B est en train de lire le Supplément au voyage autour du monde de Bougainville et A qui ne l’a pas lu, l’interroge sur la personnalité de Bougainville ainsi que sur son voyage.
Ce qui permet à B de rappeler les grandes étapes de son périple.
Ensuite les difficultés rencontrées sont invoquées :les éléments naturels, les maladies, les dégâts matériels, la difficulté d’avoir des secours.
Puis ce sont des considérations sur des évènements particuliers : l’attitude colonisatrice des Jésuites en Uruguay et leur expulsion ; la remise en cause du gigantisme des Pentagons selon la description de Magellan ; la sagesse et la qualité de vie des « sauvages », tant que leur sécurité n’est pas remise en cause ; Aotourou nous est présenté, le tahitien qui accompagna Bougainville à Paris ainsi que des remarques sur la difficulté de rendre compte des mœurs européennes tant elles diffèrent des leurs .
Le chapitre se termine sur la levée du brouillard qui permet aux deux compagnons de continuer leur balade.
Devant la curiosité de A, B l’encourage à lire la suite du récit de Bougainville, alors la suite du récit va se présenter comme un extrait du récit de Bougainville
- Le Chapitre 2 : Les Adieux du Vieillard
Au moment du départ des Européens, le vieillard , celui qui s’était retiré et enfermé dans un mutisme total à l’arrivée de ceux-ci, figure emblématique de la sagesse, adresse un discours, d’ abord à ses compatriotes : leur reprochant de s’ émouvoir du départ de ceux qu’il considère comme des envahisseurs, leur rappelant que c’est plutôt leur arrivée sur l’île qu’il faut déplorer . Il les met en garde contre leur éventuel retour, qui serait fatal pour chacun d’eux, il leur prévoit un avenir sombre.
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