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Galeries des vues de la Rome antique de Giovanni Panini

Commentaire d'oeuvre : Galeries des vues de la Rome antique de Giovanni Panini. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  6 Novembre 2024  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 459 Mots (10 Pages)  •  49 Vues

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Galerie des vues de la Rome antique

Introduction :

Le tableau est une peinture à l’huile de Giovanni Paulo Panini réalisée en 1758, intitulée Galerie

des vues de la Rome antique et aujourd’hui conservée au musée du Louvre. La toile est de

format rectangulaire allongé horizontalement et mesure 2,24 mètres de haut par 3,03 mètres de

long. Giovanni Paulo Panini est un artiste italien du XVIIIè siècle installé à Rome en 1711 en

tant qu’architecte, marchand-expert, metteur en scène de décors éphémères, peintre

d’évènements historiques qui lui sont contemporains, et surtout peintre de vues architecturales.

Formé à plaisance par Giuseppe Natali et Andrea Galluzzi, il conserve son goût scénographique

et acquiert une renommée internationale. Panini monte un atelier où il peint différents types

d’œuvres, mais c’est surtout au travers de ses vedutes qu’il se fait connaître. La Galerie des

vues de la Rome antique fait partie d’une commande qui regroupait par ailleurs une Galerie des

vues de la Rome moderne. Les deux ont été commandées par l’abbé de Canillac, ancien

ambassadeur du roi Louis XV auprès du Pape Benoît XIV. L’œuvre représente donc le

commanditaire en habit de prêtre dans une galerie d’œuvres de l’époque antique de Rome.

Derrière lui se trouve le peintre lui-même et devant, des architectes.

➢ Comment par sa maîtrise du capriccio Panini flatte-t-il le commanditaire des Galeries

de vues de la Rome antique en sa qualité de fin connaisseur, tout en illustrant sa plus

grande ambition ?

I. Une maîtrise de la représentation architecturale

A/ Un contexte propice

Ce tableau représente les monuments emblématiques de la Rome antique comme le Colisée, le

Panthéon, des colonnes ou encore des arcs de triomphe, il a été peint en 1758. C’est l’époque

des fouilles archéologiques. Le site d’Herculanum commence à être fouillé en 1738 et celui de

Pompéi en 1748. La société contemporaine, notamment les intellectuels, et Panini lui-même

vont donc s’intéresser aux vestiges de l’Antiquité romaine. Le mouvement des Lumières est en

pleine effervescence à ce moment-là et on constate la récurrence du thème des ruines dans

l’imaginaire des Lumières. La mise en scène des ruines devient essentiellement au XVIIIe

siècle, un genre pictural en soi. On peut prendre l’exemple de la Fantaisie architecturale avec

deux arches de Viviano Codazzi ou encore Le triomphe de Vénus de Magnasco qui représentent

des paysages de ruines et des scènes tirées de l’Antiquité. Panini offre à la vue du spectateur un

ensemble imaginaire dans lequel il peut admirer les ruines de la Rome antique. Le contexte

dans lequel Panini peint cette galerie est donc favorable à la réalisation d’une représentation

antique.

B/ Inspiration des peintres flamands

Dans les différentes versions de la Rome antique et de son pendant montrant la Rome moderne,

Panini a repris la formule flamande, du paysage urbain. Cette galerie est donc une vedute par

son aspect de représentation urbaine. Le védutisme est un genre pictural basé sur la

représentation par la perspective de paysages urbains. Les peintres flamands sont les premiers,

un siècle plus tôt, à restituer l’architecture urbaine dans leurs peintures avec notamment

l’exemple de Jan van Der Hayden. Ce genre prospère d’abord aux Pays-Bas au XVIIe et en

Italie au XVIIIe siècle. Panini se distingue de ses prédécesseurs par l'usage de la perspective et

par sa maîtrise du trompe-l'œil. Le trompe-l'œil n’a jamais atteint le statut d’une réalisation

artistique importante. Mais les peintres européens, dès les débuts de la Renaissance, ont

encouragé l’illusionnisme en peignant de faux cadres pour faire ressortir une nature morte, un

portrait, ou en créant des fenêtres. Ils veulent créer des images qui suggèrent de véritables

ouvertures dans le mur ou le plafond. Le trompe-l'œil englobe tous les dispositifs artistiques

illusionnistes : la peinture, la sculpture, l’architecture et les arts décoratifs. Il induit le spectateur

en erreur. La peinture architecturale (quadratura) crée l’illusion optique des plafonds les plus

élevés.

C/ Récurrence de l’architecture et des paysages urbains dans son œuvre

Le thème de l’architecture est récurrent dans l’œuvre de Panini. L’artiste se présente comme

maître de la veduta. Il s’agit d’une vue peinte très détaillée, en général de grand format, d'un

paysage urbain ou de panoramas qui reproduit ce que le regard saisit. Par la rigueur des lignes

tracées, l'exactitude topographique, le peintre restitue le cadre avec précision. La galerie est

également un topos très présent dans les compositions de Giovanni Panini. Cette galerie de vues

de la Rome antique va de pair avec une galerie de vues de la Rome moderne. Il y a 3 versions

de cette galerie de vues. La plus aboutie est celle conservée au Louvre, c’est l’objet de notre

étude. Dans les différentes versions de ces vues de Rome, Panini s’inspire de la galerie du

Cardinal Silvio Valenti Gonzaga.

Ce qui frappe au premier regard dans ce tableau, c’est l’effet de profusion et l’abondance

d’œuvres. Le regard et toute l’attention du spectateur sont sollicités. La juxtaposition des

œuvres fait de la composition un caprice architectural ou capriccio. C’est-à-dire la

représentation d’un décor imaginaire fait d’un assemblage de ruines, de bâtiments et autres

éléments architecturaux. L’artiste peint de vrais monuments ou caprices identifiables dans la

mise en scène et les compositions imaginaires et pittoresques. Nous sommes ici dans le registre

des scènes d'intérieur. Dans le cadre des capricci, on peut voir des musées imaginaires ou des

vues majestueuses de l'intérieur des grands édifices religieux. Ces compositions supposent un

travail sur l'espace et l'agencement de nombreux éléments sur des toiles pouvant atteindre de

grandes dimensions. Le tableau est de grandes dimensions : 2m24 de hauteur et 3m de large.

Giovanni Paolo Panini est un important représentant de ce courant du caprice architectural où

la recherche du pittoresque empiète souvent sur le souci réaliste, les monuments, même réels,

étant parfois rassemblés arbitrairement au même endroit dans une logique de musée imaginaire.

II. Une œuvre qui flatte le commanditaire en sa qualité de fin connaisseur

A/ Cadrage au service de ses qualités

Panini met en place un cadrage particulier qui lui permet de flatter son commanditaire. Tout

d’abord on peut remarquer que celui-ci se trouve au centre de l’attention du spectateur qui a le

regard directement attiré vers lui, et lui offre donc une place de marque parmi les personnages.

On identifie aujourd’hui le commanditaire comme étant l’abbé de Canillac même si les

première

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