L'apothéose d'Homère
Analyse sectorielle : L'apothéose d'Homère. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lesnympheas • 22 Décembre 2020 • Analyse sectorielle • 618 Mots (3 Pages) • 1 279 Vues
L'Apothéose d'Homère est une oeuvre de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Peinte en 1855, la toile est faite de peinture à l'huile et mesure 386 cm X 512 cm. Elle fut commandée par l'État pour orner le plafond du musée Charles X au Louvres, actuellement remplacé par les salles égyptiennes, et se trouve encore au musée du Louvres à ce jour.
Comme l'indique le titre, le tableau représente Homère, un aède grec antique. Ce dernier est notamment célèbre pour ses épopées L'Odyssée et L'Iliade, qui figurent comme de véritables piliers de la littérature européenne. Ingres se consacre par ailleurs à le diviniser. Celui-ci se retrouve alors devant un temple, un bâton à la main, « trônant au-dessus de ses héritiers, peintres comme écrivains » sur un siège surélevé où ses pieds ne touchent pas terre et où il incarne « le géni accompli, déifié par la Renommée. » Autour de lui, d'autres figures importantes des mondes des arts se rassemblent pour lui porter allégeance : qu'il s'agisse de Molière, Corneille, Racine, Shakespeare... Le tout au terme d'un anachronisme se confondant avec L'école d'Athènes de Raphael ou encore l'Enfer de Dante, où ce dernier amène pareillement de grands écrivains tels qu'Homère et.Virgile à se côtoyer malgré la diversité de leur époque et de leur origine. Au-dessus de lui, un personnage ailé, soit la représentation de la déesse de la Victoire Niké, pose une couronne de laurier sur sa tête.
Ingres dépeint une composition symétrique où les héritiers d'Homère se serpentent de part et d'autre en forme de pyramide, à l'image d'une hiérarchie. Cette image n'est par ailleurs pas sans rappeler la divinisation de l'aède, qui la surplombe.
Les couleurs qui composent le fond de la toile, soit le temple ou les escaliers, sont sombres. Mais le rouge, le bleu, le vert, le blanc et le jaune des tuniques sont clairs. Cette clarté est toutefois atténuée par la froideur de l'arrière-plan, qui attribue globalement un caractère terne à la toile.
À l'aube du renouveau romantique, L'Apothéose d'Homère démontre plutôt la foi classique et traditionnelle d'Ingres. En effet, lorsque l'oeuvre est présentée, c'est une froideur, un classicisme et un dogmatisme qui en transparaît d'emblée. La précision minutieuse des traits des figures jure, à l'aube où c'est la couleur qui remplace la touche. Si la peinture est jugée belle par certains, elle est ainsi critiquée et jugée trop froide par les autres. Son austérité la plonge aux premiers abords dans une critique peu élogieuse, où elle est attribuée à un classicisme éculé et aride. La nature sérieuse de son exécution se confond elle-même au sérieux de sa conception. En effet, l'oeuvre illustre l'amour du peintre pour la tradition. À travers la déification d'Homère et l'allégeance de ses héritiers, à travers cette image pyramidale anachronique, c'est donc un souci pour l'héritage et la tradition qui anime le grand peintre. Partant d'une célébration d'Homère, c'est la continuité entre les personnages qui module le sens profond de l'oeuvre, en présentant une modernité fidèle et intangible aux précepteurs antiques.
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