Le Survenant
Mémoire : Le Survenant. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresr l’emporte et il peut faire mourir quatre bons hommes rien que d’une bourrée. » (p. 36)
* La description de la nature, des saisons idéalisent la vie sédentaire.
«Enfin, un matin, le printemps éclata. Un duvet blond flotta sur la campagne plus blonde elle aussi. L’eau du chenal redevint claire et verte. Par moments, ses courtes vagues scintillaient, telles des écailles d’argent.» (p. 150)
«Puis il harcela la rivière qui écumait moutonneuse, et colla les embarcations à la grève, ébranla les toits des vieux bâtiments, ouvrit les portes à deux battants et courut aux champs coucher un dernier regain : un vent du diable, hurlant à la mort.» (p. 33)
Le Survenant, dernier grand roman du terroir de la littérature québécoise, nous présente la vie sédentaire sous un œil idéalisé. En effet, l’idéologie du terroir est bien caractérisée par les personnages du livre dans leurs sentiments, leurs descriptions et leurs présentations. Pour commencer, analysons ce que le survenant ressent dans cet extrait : « Quelque chose de grand et de nostalgique, quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti auparavant remuait en lui » (p. 65). Cette nouvelle émotion déclenchée par la beauté de la nature s’apparente à idéologie du terroir. En effet, cette émotion en est une d’appartenance à un territoire et il souhaite la partager avec des gens qu’il aime et qui l’entoure. Par ailleurs, l’éloge de la terre y résonne fortement, l’auteur emploie une métaphore : «Quand il avait pris possession de la terre ancestrale, […] un sentiment de durée, de plénitude […] [comme] la force tranquille de l’arbre qui, à chaque heure, à chaque instant, enfonce ses racines plus avant dans le sol » (p.80). Dans l’idéologie de conservation, la terre est sacrée, la transmission de celle-ci, de père en fil, était le cadeau le plus précieux, elle est une grande partie de notre patrimoine. De ce fait, on peut comprendre pourquoi l’auteur compare le sentiment de Didace qui tel un arbre s’enracine de plus en plus à la terre. Par la suite, on remarque que l’auteur donne au survenant presque toutes les qualités du cultivateur idéal ; la vaillance, la force, l’adresse manuelle il connaît plusieurs métiers et son amour pour la terre et la nature. Angélina le vois aussi comme un mari idéal en regardant ces mains elle déclare : «, une main adroite à façonner de fins ouvrages, » et « une protection pour la femme qui y enfermera sa main. »(p. 60). Didace décrit les femmes de la famille Beauchemin : « de vrai belles pièces de femmes, fortes, les épaules carrées, […] donner un coup de main aux hommes quand l’ouvrage commande dans les champs. Et un enfant à faire baptiser presquement à tous les ans. » (p.28). Cette description est celle de la femme du cultivateur idéal. Effectivement, elle se doit de travailler rigoureusement et sans relâche Angélina fait partie de ces femmes comme le fait remarquer l’auteur : « Levée avec le jour, Angélina travaillait durement. […] Elle savait prendre naturellement l’ouvrage dans le droit sens.»(p.54). Ce régionalisme permet de rajouter au récit cette touche d’authenticité des grands romans du terroir de la littérature québécoise.
En conclusion, ont peut affirmer que, dans Le Survenant, la vie sédentaire est idéalisée. En effet, l’idéologie du terroir, transparaît dans les personnages. La présentation, la description, les émotions et sentiments des personnages sont ceux des habitants sédentaires idéals. La description de la campagne, de la nature et de ces habitants est celle de la campagne traditionnelle fondée sur les valeurs du patrimoine, du dur labeur. Ce roman de la littérature réaliste est la mise en scène d’une tension grandissante entre deux ordres de valeurs (sédentarité/nomadisme, campagne/ville) symbolisée par des oppositions omniprésente (stabilité/mouvement)
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