Mrs Kane's Boarding House

Analyse Citizen Kane

« Mrs Kane’s boarding house »

Mr Thompson est en quête de sens pour les dernières paroles de Charles Kane, ‘’Rosebud’’, après avoir fait choux blanc au près de l’ex femme de ce dernier il demande  à consulter les mémoires de Mr Tatcher coffrés a sa bibliothèque.

La séquence commence avec la statue imposante de Mr Walter Parks Tatcher en forte contre plongée, et une ambiance sonore presque épique, qui nous fait ressentir son pouvoir et son emprise, accrue de par la forme du dôme en arrière plan, ressemblant a une toile.

Dans ce premier plan la grande profondeur de champ nous permet d’apprécier les lieux qui a l’image de la vie de Mr Tatcher, sont démesurés et instaurent une atmosphère stricte et oppressante (renforcée par les mouvements de caméra lents),  et appuyée  par l’architecture de la salle, imposante, constituée de longues lignes épurées et un marbre aux détails complexes.                                                                                                Des les premiers plans on se sent surveillés, encadrés, une sensation qui reviendra tout au long de la séquence ; ici tout d’abord sonore, avec la réceptionniste (qui coupe souvent la parole à Mr Thompson et l’ignore), rappelant les règles émises par la direction de la bibliothèque, puis avec les immenses colonnes qui bordent la porte de la salle des mémoires (et la façon de suivre les deux personnages), salle ou on ne trouve qu’une table une chaise, et le vaillant gardien Jennings apportant le graal du coffre fort, la lumière offre un beau contraste et délimite la surface ou est autorisé Mr Thomson, et enfin la secrétaire lui donne une limite de temps et une plage stricte de consultation puis sort en fermant l’immense porte. (Faux raccord sa sortie n’est pas réaliste elle se prend le mur).                              Mr Thompson peut enfin se concentrer sur les mémoires de Tatcher concernant sa rencontre avec le sombre aventurier et sa mère en 1871.

 Commence alors le flashback sur ce fameux jour ; où on voit Charles glissant sur une dune de neige, jeune aventurier intrépide qu’il était, tête la première sur sa luge. A ce moment on sent un lien fort (avec la boule de neige en verre) avec ses dernières pensés,  sur son lit de mort seul dans son château, second plan du flashback, oui ! Le chalet de la boule de neige en verre ! La ‘’Mrs. Kane’s Boarding House ‘’, le raccord avec la boule de neige lancée sur le panneau attire bien l’œil, on imprime d’amblé l’absence du père, puis revient le même plan de dehors mais un peu plus tard, Charles a fait un bonhomme de neige et peut être clairvoyant ou faute a un scénariste un peu sadique, il joue en criant ‘’Union Forever ‘’, c’est alors que tout d’un coup entre dans le champ Marie Kane, (comme pour lui dire non) bienveillante et douce avec son fils et en même temps avec un beau travelling arrière on se rend compte qu’on regardait par la fenêtre depuis l’intérieur.

Orson Welles aime changer nos repères, et nous fait comprendre subtilement la situation en un coup d’œil à la position des personnages, notamment de la Mère interposée entre le père et le fils, couplé aux dialogues, l’air résigné de Marie a signer et la froideur manifeste de cette dernière envers le père.  Des cette entrée certains ont d’ores et déjà compris que la mère éloigne son fils d’un père en faute, qui semble ne pas s’en rendre compte, ou n’en fais pas cas.                                                                                                          Il rechigne à laisser son fils à un banquier, essaye en vain de convaincre Marie qui l’ignore et lui demande d’arrêter ses bêtises, encore une fois par la position des personnages, mais aussi le ton de chacun et le cadre et les légers recadrages qui semblent donner raison a Marie en se concentrant sur elle, on comprend que mr kane sénior n’a aucun poids dans cette maison  (((peut être que ceci est ce qui le fera se défouler sur son fils ?!))) et que rien ne changera cette décision l’avenir de Charles est scellé . Mr Tatcher fait taire l’ultime jérémiade du père en annonçant le prix qu’ils percevront de la vente de la mine et de Charles, il voit l’échange d’un tout autre œil et renonce subitement à ses arguments alors que le cadre lui prête pour une fois plus d’attention, (A cet instant là en arrière plan, on entend Charles qui joue toujours dehors et qu’on entendait à peine jusqu’ici, dire distinctement son slogan ‘’Union Forever’’, la première fois il le dit quand sa mère accepta de signer et maintenant quand son père s’aligne enfin) mr kane part baragouiner dans le salon et ferme la fenêtre, agacé par les joies de son enfant , la caméra se re-concentre sur Marie Kane qui finit de signer.