Niki de Saint Phalle, femme artiste
Commentaire d'oeuvre : Niki de Saint Phalle, femme artiste. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Honorine Charbonnier • 9 Novembre 2020 • Commentaire d'oeuvre • 1 237 Mots (5 Pages) • 597 Vues
Exposition : Niki de Saint Phalle
- lieu, dates, type, présentation générale
Exposition du 17 septembre 2014 jusqu’au 2 février 2015 au Grand Palais, dans les galeries nationales à Paris.
Elle présente les œuvres de Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, appelé Niki de Saint Phalle par le grand public. Niki de Saint Phalle naît le 29 octobre 1930 à Neuilly-sur-Seine et termine sa vie 21 mai 2002, à 71 ans, à San Diego, Californie.
À 1 an, ses parents l'amènent en France où elle vit à la campagne, chez ses grands parents paternels jusqu'en 1933, sans sa mère qui est repartie aux États-Unis. En 1933, elle rejoint ses parents aux États-Unis, à Greenwich.À 3 ou 4 ans, sa maman lui donne un nouveau prénom, Niki qu'elle gardera toute sa vie.
Niki de son nouveau nom est une artiste autodidacte et n’a suivit aucun cours d’art, à part quelques cours de théâtre dans son adolescence. L’artiste Niki de Saint Phalle a su tout au long de sa vie toucher à plusieurs types de créations manuelles. Pour cela, on peut retrouver dans cette exposition une grande réserve de celles-ci. Notamment, des dessins, des écrits, des sculptures, et un ensemble de ce que l’on nomme « tableaux-tirs ».
- Problématique scientifique et sous-thèmes proposés par les commissaires.
Si on rattache souvent Niki de Saint Phalle au Nouveau Réalisme, son art s'est en réalité développé dans plusieurs directions. Ces changements d’orientation trouvent en général une explication dans les expériences marquantes de sa vie. Mais si les sujets sont différents, l'art de Niki suit une logique commune, celle d'intégrer les épisodes de son histoire personnelle systématiquement dans son travail.
Par exemple, En 1953, Niki est hospitalisée pour une grave dépression et subit une dizaine d’électrochocs. Une providentielle thérapie par l’expression picturale l’aide à surmonter sa souffrance: ses premières œuvres sont des collages puis des gouaches. Elle découvre, étonnée puis émerveillée, combien peindre la libère de ses angoisses et lui permet de s’exprimer.
L’exposition souhaite alors montrer de quelle manière les états d’âme de l’artiste ont influencé son travail au fil des années. · Son œuvre est marquée par son histoire intime et l’imaginaire. L’artiste est consciente de se dévoiler: l’art est une expression au sens qu’il permet d’extérioriser des sentiments.
Les œuvres qui vont la révéler au grand public seront ses tableaux-tirs, qui sont reliefs composés de sachets d’aliments ou remplis de couleur recouverts de plâtre. Il y aura aussi les tableaux-autels, accumulation en forme de façade d’église d’objets profanes ou religieux (angelots, éléments de couronne mortuaire, têtes de mort en plastique) collés sur des réserves de peinture. Les tirs au fusil font éclater les sachets, laissant alors se déverser les flots de couleurs ou d’aliments.
L’exposition du grand palais montre de quelle manière l’artiste représente ses états d’âme à travers différents symboles qui se retrouvent sur la plupart de ses créations. Par exemple, se retrouve souvent le motif religieux qu’elle dénonce avec violence dans les tableaux-fusils. Particulièrement sa morale hypocrite et intrusive particulièrement dans la vie des femmes (ses œuvres sont contemporaines des débats sur la contraception et l’avortement). Cela amène vers le motif de la femme qui se retrouve surtout dans ses sculptures, la femme étant souvent symbole de fertilité.
Toutefois, on peut retrouver pleins d’autres symboles dans son art, tel qu’un bestiaire entier qu’elle a crée, le jardin ou encore le crâne. Il ne faut donc pas oublier que Niki a une vision thérapeutique de l’art, comme elle le dit :
« Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme et fournissait une structure organique à ma vie sur laquelle j’avais prise. C’était une façon de domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi dans mon travail tout au long de ma vie et cela m’aidait à me sentir responsable de mon destin. Sans cela, je préfère ne pas penser à ce qui aurait pu m’arriver. »
En soit, si son art est en grande partie autobiographique et féministe, il est aussi participatif et radicalement engagé…
- Choix de quelques œuvres libre, si possible classés par sous-thème de l’exposition
- Les tableaux-fusils : le Grand Tir. Fait partie de sa collection des tableaux-fusils. Niki plaçait un ensemble de petits objets sur une toile ou une plaque puis elle tirait, ou invitait ses amis à le faire sur ces plaques avec un fusil. L’écoulement des poches de peinture qu’elle avait auparavant placées laissaient alors s’écouler pour créer un certain motif. Cette technique est en lien avec une relation à l'art quasi thérapeutique avec ses tirs-performances comme exutoire où elle fait "saigner la peinture". On peut aussi penser que l’arme était une provocation à la mesure de la souffrance que l’artiste portait en elle. Plus âgée, et apaisée, elle écrivait: «Je peux seulement combattre la douleur et la tristesse avec l’action. L’action est mon arme». Plus tard, elle dira aussi avoir voulu tirer sur toutes les violences qui la révoltent, de la Guerre d’Algérie à la pauvreté ou au racisme aux États-Unis
- L’image de la femme : une œuvre choisie pour représenter cette notion dans l’art de Niki de Saint Phalle : Black Vénus (1965 – 1966), qui est une œuvre à l’armature métallique, en résine de polyester. Cette figure représente une femme à la peau noire au maillot coloré et bariolé de diverses motifs. Elle mesure 2m80cm de haut. Elle tient une balle dans ses mains. La femme est représentée avec de nombreuses formes, une poitrine généreuse et semble agitée, comme si elle était en mouvement. Les extrémités de sont corps semblent au contraire beaucoup plus petites. Cette figure semble joyeuse et enjouée.
- Cette œuvre fait partie de la collection des Nanas de Niki de Saint Phalle, collection qu’elle va commencer dans les années 1965, qui représente toute une série de femme au corps larges et enjouée dans le mouvement.
Au delà du ressenti joyeux, cette œuvre a une signification politique forte. Cette Nana est de peau noire et a été crée dans le contexte violent de lutte des noirs américains contre la ségrégation dont ils sont victimes. C’est une des premières sinon la première d’une longue série réalisée en hommage, dira l’artiste, aux femmes noires, doublement victimes, d’êtres femmes et d’être noires. L’artiste réaffirme sa solidarité l’année suivante : Black Venus est présentée en 1967 au Stedelijk Museum d’Amsterdam dans une exposition intitulée: Le pouvoir des Nanas. Le titre de l’exposition fait référence au Black Power, mouvement revendiquant l’égalité des droits des citoyens noirs américains.
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