Portrait la parisienne et portrait de fayoum
Commentaire d'oeuvre : Portrait la parisienne et portrait de fayoum. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar polmsl • 3 Avril 2022 • Commentaire d'oeuvre • 1 340 Mots (6 Pages) • 429 Vues
Les deux œuvres choisies sont « La Parisienne », bout de fresque trouvée au palais de Cnossos lors des fouilles de l’archéologue Arthur Evans en 1900 et datant du XIVe siècle avant J.-C ; et le portrait d’une jeune femme faisant parti du Portrait du Fayoum, série de portraits funéraires retrouvés à Fayoum en Egypte datant du IIe siècle après J.-C.
A l’aide de ces deux portraits, nous allons voir dans quelle mesure le contexte de production de l’œuvre influe sur la nature du portrait.
« La Parisienne » est un portrait de femme se tenant de profil appartenant à l’art minoen, découlant lui-même de la civilisation minoenne, ou crétoise. La Crète est la plus grande île de Grèce et bénéficie de paysages somptueux finalement plus montagneux que maritime contrairement à ce que l’on peut penser. C’est donc dans cet environnement que le Palais de Cnossos, et ainsi la partie de fresque étudiée, sont retrouvées par Arthur Evans archéologue du début du XXe siècle.
Les minoens sont une civilisation extrêmement riche d’or, de pierreries, d’architecture et riche culturellement, aussi appelée « l’île aux mythes » en rapport avec le roi Minos ou encore le minotaure dont la représentation du taureau est omniprésente, de façons stylisées ou non.
De plus, elle est aussi très raffinée et porte un grand intérêt aux détails, à l’élégance, à la propreté et plus généralement au paraître. Ainsi, tout dans le palais n’est qu’apparat en commençant d’ailleurs par lui : le palais de Cnossos est non-défendable, il est ouvert de partout, ne possède pas d’armes excepté donc celles d’apparats en or donc inefficaces au combat. La civilisation minoenne prône la paix, la justice la joie et ne semble pas avoir de problèmes notoires, elle est pacifiste et tournée vers la nature, d’ailleurs extrêmement présente.
« La Parisienne » est une représentation de cette richesse et de cette nature. La richesse se ressent dans ses traits, son visage fardé à la peau pâle, à la bouche maquillée de rouge et à l’œil disproportionné, sans perspectives cela indiquant que le peintre veut créer une image harmonieuse et belle sans conserver ce qui serait important après Platon par exemple, et charbonneux dont le noir accentue son regard. Ses cheveux sont divinement bien coiffés et entretenus, comme il semblait être de mise pour les femmes et les hommes minoens. La délicatesse et le raffinement sont primordiales pour eux et les minoens sont une civilisation se lavant et prenant soin d’elle : ils bénéficiaient non seulement d’un système d’écoulement des eaux usées mais de plus l’eau, extrêmement importante au vu de la chaleur qu’il faisait, servait également pour se laver, Cnossos de 1400 avant J.-C. est nettement plus propre que ne l’est le Paris d’avant Haussmann.
La localisation de la fresque en dit aussi long sur la place de l’apparence et de la beauté, en efet elle est située au premier étage du Palais, appelé « piano nobile », où se trouvaient magasins et salle d’apparat, d’où l’aspect sophistiqué et élégant de cette jeune femme dont le nom à était donné par les ouvriers car elle ressemblait aux parisiennes sophistiquées et apprêtées des années 1900 à 1920 pour qui la mode était sacrée et dont les découvertes antiques deviennent critères de style.
Les vêtements de cette jeune femme sont de ce fait somptueux, dans des tons de bleu, elle porte un très élégante robe ajourée dévoilant ses épaules, nudité très présente dans l’art minoen où les femmes sont souvent peintes seins nus pour représenter la fécondité (les femmes minoennes étaient bien plus libres que les femmes grecques).
Cette œuvre est polychrome, tout comme l’architecture du palais dans laquelle elle se trouve qui est peint de couleurs vives. Ceci dit, le palais a été repeint à la demande d’Evans lors de la fouille pour se faire une meilleure idée de ce qu’était un palais crétois et afin de rendre le site plus lisible, ce qui fut le cas. Le peintre de l’époque à peint grâce à un procédé déjà connu de l’Egypte, et étendait les couleurs à la détrempe sur le stuc frais. Il faut aussi noter la pigmentation remarquable qui est la plus riche d’Europe.
La nature est elle aussi extrêmement présente dans l’art minoen en général que ce soit par le biais des représentations animalières ou végétales (singes bleus peint au palais ou encore vase en tête de taureau). Sur la jeune femme, le collier représente un serpent porté dans le dos ce qui indique aussi que cette fresque met en scène une prêtresse ou une déesse, cette représentation en prêtresse sera d’ailleurs aussi présente dans les Portraits du Fayoum.
Ainsi, la civilisation minoenne et son fonctionnement pacifiste, accès sur la nature et le luxe sont parfaitement dévoilés par le biais de « La Parisienne » plus que représentative de son époque.
Cependant, la civilisation minoenne n’est pas la seule à retranscrire ses traditions et coutumes dans l’art. Les Portraits du Fayoum, découverts à Fayoum en Egypte gréco-romaine, sont eux aussi assez représentatif des coutumes et de l’image que se font les égyptiens de l’au-delà et de l’importance de la renaissance du défunt à sa mort.
Les Portraits du Fayoum sont donc des portraits funéraires marqués par cette Egypte devenue Grec et ayant de ce fait un double patrimoine culturel. C’est une région prospère où vit une population multiculturelle composée d’égyptiens, de grecs et de romains. Ce multiculturalisme à Fayoum se retrouve dans l’art, la religion ou encore la langue : les citoyens de cette région parlaient grec, leurs prénoms eux aussi étaient d’origine gréco-égyptienne. Les grecs eux aussi s’adaptés et adoptés les coutumes et traditions comme la momification et autres rituels religieux ou funéraires.
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