THE SCHOOL OF ATHENS

L'école d'Athènes

Située dans une immense illusion architecturale peinte par Raphaël, l’école d’Athènes est un chef-d’œuvre qui représente visuellement un concept intellectuel. Dans une peinture, Raphaël a utilisé des groupements de personnages pour élaborer une leçon complexe sur l'histoire de la philosophie et les différentes croyances développées par les grands philosophes grecs.
Raphael aurait certainement été au courant des représentations privées de la chapelle Sixtine en cours qui ont été organisées par Bramante. Bien que le travail de Raphaël puisse, à bien des égards, être considéré comme plus complexe en raison du nombre de personnages placés dans une scène, il a certainement été influencé par le travail du grand artiste. C’est ce qui ressort particulièrement de la longue figure qui se dessine au premier plan, comme nous le verrons bientôt.

En fait, l'influence moderne s'infiltre plus fréquemment qu'on ne le pense, notamment en ce qui concerne les visages utilisés par certaines personnalités de l'école d'Athènes. Jetons un coup d’œil, groupe par groupe, pour distinguer le concept et voir qui apparaît dans la célèbre fresque.
Les deux personnages principaux de l’œuvre sont placés directement sous l’arceau et dans le point de fuite de la fresque, une astuce compositionnelle qui attire l’œil du spectateur sur la partie la plus importante du tableau. Ici, nous voyons deux hommes qui représentent efficacement les différentes écoles de philosophie - Platon et Aristote.

Un vieux Platon se tient à gauche et pointe son doigt vers le ciel. À côté de lui se trouve son élève Aristote. Dans un étalage de raccourcissement superbe, Aristote tend le bras droit vers le spectateur. Chaque homme possède un exemplaire de ses livres dans sa main gauche: Timée pour Platon et Ethique à Nicomaque pour Aristote.

On pense que le geste de Platon vers le ciel indique sa théorie des formes. Cette philosophie soutient que le monde «réel» n'est pas le monde physique, mais plutôt un domaine spirituel d'idées rempli de concepts et d'idées abstraits. Le domaine physique, pour Platon, est simplement les choses matérielles, imparfaites que nous voyons et avec lesquelles nous interagissons quotidiennement. Il est intéressant de noter que certaines personnes pensent que Raphaël a utilisé le visage de Léonard de Vinci pour Platon, sur la base de similitudes tirées de son autoportrait.
Inversement, la main d’Aristote est une représentation visuelle de sa conviction que la connaissance provient de l’expérience. L’empirisme, comme on le sait, part de l’hypothèse selon laquelle l’homme doit disposer de preuves concrètes pour étayer ses idées et est profondément ancré dans le monde physique.

Les chercheurs soutiennent que cette division des philosophies, placée au centre de l'école d'Athènes, est le thème central de la peinture.

Alors, qui est tout le monde? Ce n’est pas toujours limpide, car Raphaël n’arme pas tous ses personnages d’attributs révélant leur identité. Heureusement, il y en a beaucoup sur lesquels les érudits peuvent s'entendre.
À gauche de Platon, Socrate est reconnaissable à ses traits distinctifs. On dit que Raphaël pouvait utiliser un ancien buste de portrait du philosophe comme guide. Il est également identifié par son geste de la main, comme l’a souligné Giorgio Vasari dans Vies des artistes. "Même le raisonnement de Socrate est exprimé: il tient l’index de la main gauche entre cela et le pouce de sa droite, et il a l’air de dire qu’il disait: Tu me donnes ceci et cela."
Parmi la foule qui entoure Socrates se trouvent ses étudiants, dont le général Alcibiade et Eschines de Sphettus.

Au premier plan, Pythagore est assise avec un livre et un encrier, elle aussi entourée d'étudiants. Bien que Pythagore soit bien connu pour ses découvertes mathématiques et scientifiques, il croyait aussi fermement en la métempsychose. Cette philosophie affirme que chaque âme est immortelle et qu’à sa mort, elle se déplace vers un nouveau corps physique. Dans cette optique, il est logique qu’il soit placé du côté de Platon sur la fresque.

Reflétant la position de Pythagore de l’autre côté, Euclid s’acharne à démontrer quelque chose avec une boussole. Ses jeunes étudiants tentent avec empressement de saisir les leçons qu’il leur donne. Le mathématicien grec est connu pour être le père de la géométrie, et son amour des théorèmes concrets avec des réponses exactes montre pourquoi il représente le côté d’Aristote de l’École d’Athènes. Les experts pensent qu'Euclid est un portrait de Bramante, l'ami de Raphaël
Le grand mathématicien et astronome Ptolémée est à côté d'Euclide, dos au spectateur. Vêtu d'une robe jaune, il tient un globe terrestre à la main. On pense que l’homme barbu qui se tient devant lui et qui tient un globe céleste est l’astronome Zoroastre. Fait intéressant, le jeune homme qui se tient à côté de Zoroaster et qui dépasse du regard n’est autre que Raphaël lui-même. L’incorporation de ce type d’autoportrait n’est pas inhabituelle à l’époque, bien que ce fût un geste audacieux pour l’artiste d’incorporer sa ressemblance dans une œuvre d’une telle complexité intellectuelle.
Il est universellement admis que le vieil homme étendu sur les marches est Diogène. Fondateur de la philosophie cynique, il était une figure controversée à son époque, vivant une vie simple et critiquant les conventions culturelles.