William Gasparini
Recherche de Documents : William Gasparini. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiress comme plus sérieuses) jusqu'à la fin de la première guerre mondiale. Le sport affirme son identité dans les années 1920 et 1930, lorsqu'il se distingue des loisirs, de l'EP -1-
scolaire ou de la préparation militaire. 1922, Pierre de Coubertin publie un ouvrage intitulé « pédagogie sportive » : « le sport est le culte volontaire et habituel de l'effort musculaire intensif appuyé sur le désir de progrés et pouvant aller jusqu'au risque. » Les éducateurs réagissent à cette définition : G. Hebert, auteur de la « méthode naturelle » en EP propose d'appeler « sport » : « réalisant une performance, lutte contre un éléments défini (temps, durée) Au fil du XX ième siècle, nombreux sont ceux qui tentent de définir le sport : les juristes, des écrivains, journalistes, idéologues de la politique et des spécialistes des sciences sociales.
2-2 Définition établies par les sciences sociales.
A partir des années 1950-1960 en France, on tient davantage compte des définitions proposées par les experts en sciences humaines et sociales que celles des agents directement engagés dans la conduite des affaires sportives. Deux extrêmes dans la notion de « sport » : – jeu, distraction, forme ludique, souple, éphémère donc loisirs
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Travail hautement spécialisé : activité codifiée, exercée à temps pleins avec un soucis de rendement très poussé, organisé en véritable « carrière ». L'athlète a le sport en lui, un habitus compétitif (Papin, 2006)
« Le sport est à la fois un jeu doté d'une certaine gravité et une activité rationnelle tendue vers une forme d'efficacité directement objectivable dans le performance » Defrance, 2006 Ces 2 valences sont à l'origine de différents paradigmes sociologiques autour du sport. Les définitions les plus pertinentes sont celles qui retiennent l'ambivalence « jeu plaisant versus travail sérieux » Comme Norbert Elias en 1986 « une forme de combat qui donne du plaisir sans choquer la conscience. » Donc le sport peut être considéré : – comme un objet de la sociologie des loisirs – Mais aussi comme un objet autonome, c'est à dire constituant à lui seul un objet spécifique de la sociologie. ►Deux approches du sport coexistent :
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Définition par la nature anthropologique, biologique de l'activité, vision dominante entre début XX et années 1930-1940 qui a donné lieu à des constructions intellectuelles relevant de l'évolutionnisme, de l'eugénisme et parfois du racisme. Définition par les caractéristiques culturelles de l'institution, vision dominante entre 1945 et 1960 qui a orienté les recherches vers le cadre de la sociologie de l'éducation et de la culture (Dumazedier 1962) A partir des années 1950-1960, les acteurs de sciences sociales définissent le sport en combinant différents points de vue.
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Magnone, 1964 : -2-
« activité de loisir dont la dominante est l'effort physique, participant à la fois du jeu et du travail, pratiqué de façon compétitive, comportant des règlements et des institutions spécifiques, susceptible de se transformer en activité professionnelle. » On assiste à un accroissement et une diversification de l'institution sportive, si bien que les nouvelles pratiques sportives s'opposent aux pratiques établies. Exemple : dans un premier temps, elles s'organisent sur des bases ludiques, anticompétitives, avec un refus des entraînements laborieux, un rejet du club, du cadre fédéral... mais tout en revendiquant un caractère sportif (Pociello et Al, 1981) Mais dés les années 1980, lors d'enquêtes quantifiés, les définitions des sociologues qui interrogent le sport sont très floues : type de pratique, régulière ou non, licenciée ou non, compétitive ou non, à l'école ou en dehors exclusivement, pendant les vacances ou en dehors. Les sociologues de l'INSEP ont adoptés la position radicale suivante : « le sport , c'est ce que font les gens quand ils pensent qu'ils font du sport » INSEP, Irlinger, Louveau, Metoudi, 1988, p15 Le choix de définition est devenu encore plus inclusif dans les enquêtes récentes. Le travail débouche sur la nécessité de donner, non plus « une » définition mais « des » définitions des diverses formes d'activités physiques.
3- La naissance du sport sous l'éclairage des sciences sociales.
L'Angleterre exporte un modèle sportif de jeux physiques : – non seulement sous la forme de sports « inventés » sur son territoire puis diffusé au plan international – Mais aussi en influant sur la manière de pratiquer les jeux d'origines différentes. L'institution du sport suggère des hypothèses sociologiques à propos de la genèse des sports modernes, conduisant vers une lecture marxiste, une approche Wébérienne, ou l'introduction de modèles théoriques plus récents comme Norbert Elias ou de Pierre Bourdieu.
A- L'influence du modèle Marxiste
A son apogée dans les années 1960 lorsque la sociologie des sports prend forme, les travaux s'interessent par exemple aux contextes économiques dans lesquels se forment les sports notamment le rôle des paris effectués sur les résultats des courses et des matchs, dés le XVIII en Angleterre. Au même moment, la critique « néo-marxiste » prend le relais, le sport est alors une forme capitaliste d'exploitation des ressources du corps. La logique du social et celle du sport sont rapprochées par l'analyse de catégories fondamentales :
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la catégorie du temps celle du rendement la façon dont le corps est institué en réceptacle de toute la valeur productive de l'individu la vision d'une progression indéfinie des performance.
Ces analyses ont été développées principalement par Jean-Marie Brohm en France. Brohm appelle à une analyse critique de la culture de masse et de l'aliénation des classes populaires par l'industrie du spectacle sportif.
B- L'influence de Max Weber
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Allen Guttmann (1978) a d'abord développé l'hypothèse de la genèse des sports comme forme de la rationalisation de la vie sociale dans le monde industriel, sous l'impulsion de protestantisme. Guttmann caractérise les EP et les sports modernes à l'aide de 7 critères qui les distinguent des jeux traditionnels : – séculiers – égalitaires – spécialisés – rationnels (résultante de choix raisonnés) – bureaucratiquement organisés – quantifiés – à la poursuite de records Mais, dans un 2ième temps, faisant appel à Merton, il remanié l'hypothèse de Weber pour lui donner une formulation plus proche de l'histoire culturelles. « l'émergence des sports modernes ne représentent ni le triomphe du capitalisme, ni la montée du protestantisme, mais le lent développement d'une vision du monde empirique, expérimentale et mathématique. » début des années 1970 : moment le plus fort des débats entre marxistes et culturalismes.
C- Les sports comme forces civilisées de passe temps dans la théorie d'Elias.
Norbert Elias et Eric Duming attirent l'attention sur la lente transformation des jeux physiques de moyen âge à l'époque contemporaine. Les jeux de balles et les combats (ex : soule) changent complètement en devenant des affrontement réglés, dont la violence est atténuée. Les travaux d'Elias sur la civilisation des mœurs lui permettent de replacer la transformation des jeux en sports dans le processus plus général de planification de la vie sociale. ▲ La vie sociale : Le modèle d'Elias insiste plus sur la structure des relations sociales et la formation des espaces politiques nationaux que :
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sur l'armature économique ou industrielle privilégiée par les marxistes. Sur la rationalité scientifique et technique mise en avant par les wébériens.
Elias montre la genèse d'un habitus social qui marque la vie sociale des pays industrialisés et urbanisés contemporains. La définition du sport moderne est construite par comparaison systématique avec les jeux de compétitions de l'activité grecque, perçus à tort comme les précurseurs des formes actuelles de sports. Ex : Pancrace Non seulement le sport moderne est pensé en rupture avec les jeux de compétitions physiques du passé, mais la société moderne est elle-même présentée comme reposant sur une autre forme de relation sociale que les sociétés anciennes. Sa théorie permet de comprendre la codification progressive des sports et le renforcement des normes de sécurité physique.
D- Dynamiques internationales et nationales
Une fois établie en Angleterre dans les années 1870, l'institution sportive s'étend rapidement. La -4-
diffusion se fait vers les pays ou les espaces industrialisés et urbanisés, dans lesquels des formes de rapports sociaux salariaux, individuels et monétisés sont dominants. Il pénètre très peu l'Afrique et l'Asie centrale
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