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Amazonienne, au cœur des poumons de la Terre

Dissertation : Amazonienne, au cœur des poumons de la Terre. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  31 Janvier 2016  •  Dissertation  •  1 815 Mots (8 Pages)  •  1 148 Vues

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Je marchais sous la canopée amazonienne, au cœur des « poumons de la Terre », suivant mon heureux guide Marco. Marco. Un brillant guide, mais également un excellent professeur de la Nature, d’un abord jouissant, d’origine surinamienne, qui avait un sage français. Il était d’ailleurs très reconnu à Yurimaguas, dernière ville accessible en voiture avant de pénétrer dans la forêt amazonienne. C’est là-bas que je l’ai trouvé, pour un treck de sept jours dans la selva au départ de Lagunas. Mais Lagunas, le départ des trecks amazoniens, étant uniquement accessible par bateau, je naviguais en Collectivo, un bateau lent, ou plutôt un ferry tel qu’il faut se l’imaginer en Amazonie. Le trajet dura dix longues heures mais nous étions installés confortablement dans un hamac, alternant sieste, lecture et admiration du paysage, qui commençait à ressembler à une véritable jungle. J’eue déjà l’incroyable plaisir de rencontrer quelques dauphins et oiseaux qui pointaient leur tête. Quand j’arrivais enfin à Lagunas, j’eue le droit à un splendide couché de soleil, où la ligne d’horizon s’octroyait de magnifiques teintes bleuâtres, rosâtres et toute une palette de magie que la nature, dans sa simplicité, nous offrait illuminant ainsi toute sa beauté.

Lagunas était la dernière ville, ou devrais-je dire le dernier hameau d’habitations, faisant barrage avec notre mère nature. Bien évidemment, il m’est inutile de préciser que sans ce guide émérite et ses précieux conseils de survie, mon expédition aurait été irréalisable.

En effet, durant notre première nuit sauvage, en installant le campement nuptial, les rugissements de tyrannosaure qui soufflaient dans la selva nous accueillirent dignement. Heureusement ce n’était rien d’autre que les cris de guerre d’une meute de Mono Rojo, des singes rouges, qui nous firent comprendre instantanément que nous n’étions pas les bienvenus. Peut-être les avions nous dérangés en pleine fête. Qui sait ?

La fine toile de tente qui nous servait d’abri ne m’empêcha pas d’entendre tout au long de la fraîche nuit, multiples rugissements, grognements, craquements et tant d’autres bruits sauvageons terrifiants que les esprits imaginatifs, j’en suis sure, peuvent s’accorder à imaginer.

Le jour, il me suffisait de lever les yeux au ciel pour apercevoir singes à tête blanche, paresseux suspendus par les pattes arrières, accrochées à la cime d’un arbre, reptiles, insectes les plus surprenants les uns que les autres, et tout un écosystème complexe et varié, dont l’équilibre encore intacte me laissait bouche-bée.

Au bout de plusieurs jours de marche, mon corps lessivé par mes bottes qui s’enfonçaient régulièrement profondément dans la boue, décuplant mes efforts pour avancer, se voyait jaloux de l’endurance de Marco et de sa formidable résistance devant cette force de la nature qui était bien plus pesante, assommante que l’était une journée de travail. Nous marchions des heures et des heures au court desquelles les seuls instants de répits que m’octroyait Marco étaient dédiés à l’étude et avant tout à la découverte de plantes et d’espèces animales.

Il me revient d’ailleurs à l’esprit cet affreux mais fascinant anaconda que Marco m’avait fait observer lorsque nous naviguions à bord d’une chétive et dérisoire pirogue sur l’Amazone pour admirer la beauté de notre mascotte de la forêt, le Lomo del rio. Comment résister à l’envie d’admirer toutes ces créatures curieuses, qui levaient leur jolie tête en sortant de l’eau leur cou très long pour voir ce qui se passe au loin, le tout en poussant des petits gloussements. Des loutres tout autant curieuse que moi. Amusant n’est ce pas ? Autant que les tortues par centaines qui se jetaient dans l’eau dés l’approche de la pirogue, sans compter les piranhas qui sautaient partout et des petits poissons que l’on voyait par millier frétiller à l’orée de l’eau. Une fête aquatique qui fusionnait parfaitement avec la fête qui était en train de se vivre en moi.

Le quatrième jour marquait le jour du ravitaillement et du retour à une subjective civilisation. En effet, ce soir là, nous sommes arrivés à un campement et avons fait la connaissance de deux français, un australien, un bolivien et deux dominicains. Un bon melting pot où je découvris les joies de la polyglottie.

Les jours passèrent et nous continuions notre épopée à travers les hauts heliconias dans lesquels se perchaient Aras Rouge, mygalomorphaes, alouates, capucins, cebus, ouakaris chauves, et nombres d’autres primates, mammifères, amphibiens. Marco était formidable, me protégeant de tous les dangers, comme les rares mais spectaculairement dangereux jaguars dont les doux et poétiques pas silencieux guettaient proies faciles et nourrissantes dont les humains ne font habituellement pas partis. Mais c’est la naturelle chaîne alimentaire et elle seule avait le droit d’en décider. Heureusement pour nous, celle-ci eut la gentillesse de nous épargner. Mon guide ne cessait de m’offrir sa culture phénoménal de ce poumon végétal tel un botaniste, ornithologue, primatologue, en bref, un scientifique aguerrit. Il m’apprit un soir à allumer un feu avec pour seuls instruments de la fibre de noix de coco et du bois sec, difficile d’ailleurs à débusquer dans une forêt tropical. Je me rendis alors bien compte de l’importance que jouait le feu. Il aurait été bien ironique de mourir de froid, ou dévoré par un prédateur, ou encore gelé par l’air humide glacé alors que ni l’eau ni la nourriture que l’ont appels éléments primordiaux à la survie ne manquaient, uniquement parce que le feu manquait à l’appel. Celui-ci, étant le plus inaccessible, deviendrait dans cette situation l’élément primordial à la survie.

Le cinquième jour, nous avions trouvé un nid de tortue rempli d’œufs. Nous les avions délicatement ramassés pour la protection de l’espèce. En effet, ils étaient collectés puis ré-enterrés au campement de Lagunas, me disait Marco, pour soixante-douze jour, avant d’éclore et les bébés étaient gardés quelques jours supplémentaires pour que leur nombril ait le temps de cicatriser, leur évitant l’attaque des piranhas lors de leur mise à l’eau. J’appris alors que c’était la seule espèce de la réserve aidée pour la reproduction. Ce qui me semblait déjà être un grand pas pour la protection de l’écosystème amazonien dont l’équilibre est ébranlé à chaque acte de barbarie contre la nature tel que la déforestation ou la pollution, l’effet de serre, qui ne cessent d’accroître, mettant en péril la survie de notre monde. Un écosystème en fête, voilà ce que j’admirais au fur et à mesure que je découvrais le bonheur de m’enfoncer dans cet épais tapis vert.

A l’aube du sixième jour de marche, nous arrivions enfin à notre escale

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