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Commentaire composé : Le mariage de Figaro Acte I scène 2

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Par   •  17 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 223 Mots (5 Pages)  •  2 118 Vues

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Commentaire composé : Le mariage de Figaro Acte I scène 2

La bataille du Mariage de Figaro est l’événement théâtral du siècle. Le roi a d’abord interdit la pièce, mais après 4 ans d’âpres discussions, la pièce triomphe : plus de 100 représentations ont lieu de 1784 à 1787. Bien plus que les tragédies de Voltaire qui militent en faveur de la tolérance ou de la liberté comme Mahomet ou La mort de César, le Mariage de Figaro incarne l’esprit philosophique et réalise parfaitement le programme que l’auteur s’est fixé dès le Barbier de Séville (dont le Mariage de Figaro est la suite) : « J’ai tenté de ramener au théâtre l’ancienne et franche gaieté, en l’alliant avec le ton léger, fin et délicat de notre plaisanterie actuelle. » Grâce à l’esprit de Beaumarchais, auteur réputé du XVIIIème siècle, le théâtre devient la tribune des philosophes et cherche à créer un nouveau mouvement d’opinion. Dans la scène d’exposition, Suzanne a dévoilé à Figaro les projets du comte Almaviva : il veut bien lui donner une dot et lui permettre d’épouser Figaro, mais c’est à condition qu’elle se livrera à lui, ce qui correspond à l’antique droit seigneurial de « cuissage », que le comte avait pourtant aboli lui-même sur ses terres. Figaro se propose de déjouer les plans du comte, et laisse libre cours à ses sentiments (de tendresse pour Suzanne et d’indignation) dans un court monologue, le premier de la pièce. Nous nous demanderons en quoi le valet est plus fort que son maître. Pour cela, nous étudierons tout d’abord le comique de la dupe puis la satire sociale et enfin le triomphe du serviteur sur le maître.

Dans ce texte de Beaumarchais, le comique de la dupe fait partie intégrante de l’œuvre.

Tout d’abord, le thème de la tromperie est omniprésent. En effet, le champ lexical de la tromperie est présent de manière vivante au travers du participe présent « dissimulant » (l. 12), ainsi que grâce à l’expression « m’en donner à garder » (l.3), suivie de la métaphore comique « apprendre à clocher devant les boiteux » (l.11). De plus, Figaro représente une victime passive ; en effet, il s’agit du personnage trompé. Celui-ci est manipulé par le comte comme en témoigne les nombreux pronoms « m’ » ayant la fonction de COD. De surcroît, le trompeur représenté par le comte, agit en tant que sujet des verbes d’action comme « m’établit » (l.4).

D’autre part, le lecteur assiste à une duperie inhabituelle. En effet, le trompeur est le plus puissant des deux si bien que les titres de noblesse adressés au comte sont mis en évidence par une répétition des termes : « ministre » (l.5), « Monseigneur » (l. 2-8) et « monsieur le Comte » (l.4-15). Cela permet de former une accumulation comique par opposition avec le valet prénommé Figaro, symbole du peuple plongé dans un contexte tragique. De plus, le comique de l’arroseur arrosé fait partie de la duperie. Ce registre est présent grâce à la métaphore « les enferrer » (l.12) symbolisant une manipulation mais également grâce au vocabulaire familier employé dans les verbes : « empocher » (l.14) et « étriller » (l.15).  Enfin, un double jeu se met en place sur les pronoms « je » et « vous » employés : « vous voulez m’en donner » pour parler du comte puis tout de suite Figaro utilise le pronom personnel « je » dans la même ligne afin de souligner sa prestance. On a donc bien une satire sociale mise en évidence par la victoire du peuple sur l’aristocratie ; du plus faible sur le plus fort.

La satire sociale joue un rôle clef dans cette pièce de théâtre.

Tout d’abord, les abus de l’aristocratie sont passés au crible au travers des deux classes sociales en présence. Le vocabulaire familier employé par Figaro le renvoie à son niveau social. Ce dernier méprise le comte puisqu’il insiste sur le verbe « daigner » lorsqu’il lui dit « vous daignant concourir à l’accroissement de la mienne » (l.7-8). De plus, l’image du peuple est forgée sur la tyrannie du comte sur ses serviteurs. En effet, « il y a de l’abus » (l.8-9). Figaro insiste davantage vers la fin du texte grâce à un parallélisme, une anaphore et une répétition présentes dans l’expression : « c’est trop de moitié, c’est trop » (l.10). Enfin, le libertinage constitue un loisir des privilégiés comme en témoigne la métaphore « faire à ma belle un joli chemin » (l.7) et la périphrase « les petites passions de monsieur le Comte » (l.14-15). L’adjectif « petites » constitue une litote qui renforce le libertinage assumé du comte.

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