Exposé poltique des verts

II/ B

        Tout comme en 1984, les Verts décident de fusionner avec un autre parti écologiste. Lors d’assises nationales organisées à Lyon le 13 novembre 2010 le parti Europe écologie les verts est créé par simple adjonction des deux précédents noms des parties. Cécile Duflot a permis de porter ce projet à bien et souhaite profiter de ce renouveau pour affirmer l’écologie politique en dehors du clivage droite/gauche classique. 

        Avant l’élection présidentielle de 2012, Europe écologie les verts procèdent à des primaires dont Eva Joly est sortie vainqueur le 12 juillet 2011 face à Nicolas Hulot qui était pourtant populaire. Eva Joly possède de fortes convictions politiques et recherche l’affirmation du parti écologiste. Toutefois, ce qui sera retenu de sa campagne sont des projets jugés trop progressistes et peu soutenus par l’opinion français. Elle a fait notamment référence à la suppression du défilé du 14 juillet, à l’instauration d’un jour férié en l’honneur des populations musulmanes ainsi que juives en France. Par ailleurs, elle a aussi affirmé la volonté de placé un représentant européen au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU et pour ce faire que la France renonce à ce siège ainsi que son droit de veto. En somme, ces mesures ne suscitent pas l’intérêt des électeurs et soulèvent des contestations souverainistes et conservatrices. Finalement au soir du 22 avril 2012, Eva Joly ne remporte que 2, 31% des suffrages, c’est un échec sans excuses pour les écologistes.

        Cependant, lors des législatives de juin (2012), EELV parvient à faire élire 18 députés siégeant dans le « groupe écologiste » présidé par François de Rugy, c’est la première fois que les députés écologistes forment un groupe parlementaire indépendant. En revanche, ce progrès ne doit pas tout au programme d’EELV mais bien d’un accord électoral (contrat de mandature) conclue avec le PS le 15 novembre 2011.

        Une fois que François Hollande a investi l’Elysée et Jean-Marc Ayrault Matignon, Cécile Duflot a été nommé ministre de l’égalité des territoires et du logement, et Pascal Canfin a été nommé ministre délégué en charge de la coopération. La présence des écologistes au Gouvernement reste très relative puisque ces nominations ne confèrent à EELV que deux ministres sur 38. L’entrée de l’écologie au sein de l’Exécutif demeure donc symbolique.

        Jean-Vincent Placé, président du groupe parlementaire EELV au Sénat, relève nt cette problématique de l’effectivité du rôle et de la place accordée aux écologistes dans le Gouvernement Ayrault. (« nous nous posons la question de savoir ce que nous faisons au gouvernement, heureusement que nos ministres sont bons et qu’ils font du bon boulot mais c’est vrai qu’au bout de 6 mois, le bilan est maigre »→ atteste de leur minorité au sein de l’exécutif)

        De plus, Pascal Durant qui a pris la tête d’EELV le 23 juin 2012, développe la nécessité d’affirmer l’écologie politique et de lutter contre une menace de « PRG-isation », en quelque sorte le fait d’être tout juste réduit à suivre et subir les décisions du PS, tel que le Parti Radical de Gauche dés les années 1980.

        Les désaccords apparaissent rapidement au Gouvernement entre les réformes portées par le PS et le programme d’EELV, leur voix est quelque peu inaudible, que ce soit au niveau de la fiscalité ou des réformes institutionnelles. En conséquences le parti est quelque peu divisé, certaines personnalités fortes d’EELV vont s’en détourner telles que Noel Mamere et Pascal Durant.

        Le 30 novembre 2013 Emmanuelle Cosse est élu (avec 55,35% de voix des adhérents réunis) secrétaire national d’EELV lors du congrès de Caen.