LA ROYAUTE CAROLINGIENNE (VIIIe-Xe siecle)
Cours : LA ROYAUTE CAROLINGIENNE (VIIIe-Xe siecle). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar susup • 28 Septembre 2019 • Cours • 4 559 Mots (19 Pages) • 668 Vues
CHAPITRE 2 - LA ROYAUTE CAROLINGIENNE (VIIIe-Xe siecle)
II) LE PASSAGE DE LA ROYAUTÉ À L’EMPIRE.
Deux éléments caractérisent la dynastie carolingienne : le sacre qui est confèrer à cette nouvelle royauté. Une fois que le carolingien est sacré il dispose de tous les éléments pour restaurer le titre impérial et devenir au-dessus du roi.
A) La royauté franque: le sacre et ses conséquences
Le sacre confère au roi carolingien une puissance symbolique. Le sacre donne au roi une légitimité divine que les Mérovingiens n’avaient pas, c’est donc un appui évident pour le pouvoir carolingien.
1/ Signification et fonction du sacre
C’est une cérémonie qui appartient au rite religieux de l’église et qui consiste en une onction réduite et sainte qui est donnée u roi carolingien est conférée soit par un évêque ou soit par un Pape.
Pépin a reçu deux fois ce sacre. En 751 et en 754 par le Pape lui même la seconde fois. Si le sacre est quelque chose de nouveau dans la pratique du pouvoir franc, cela ne l’est pas au regard de l’Histoire. La tradition vient des anciens rois d’Israel
En Occident la tradition du sacre est réapparue un siècle avant le sacre de Pépin le Bref, car les rois Wisigoths et Espagnols pratiquaient aussi cette cérémonie.
C’est l’Eglise qui assure le changement dynastique
Le sacre fait que la légitimité du carolingien est en quelque sorte supérieure à celle du mérovingien. Le maire du palais exerce la réalité du pouvoir royale et a été sacré par l’Eglise, la légitimité repose sur le droit.
Le principal obstacle des Pépinnide est la règle héréditaire, elle est écartée par le changement dynastique mais immédiatement restaurer.
Sacre de 751 , c’est un choix de circonstance.
Le sacre de 754 est conféré par le pape, la portée politique est différente, Pépin le Bref apporte dans la cérémonie sa femme et ses deux fils. Il y a une autre lecture de la portée politique de l’évènement, les deux fils sont déjà sacrés et donc dignes de succéder à leur père. Cette cérémonie va rester un attribut de la royauté
Le roi sacré a une fonction qui est sacré, il exerce un pouvoir qui a un but sacré. Les théoriciens du pouvoir politique définit le pouvoir du roi comme une fonction.
Désormais, par le sacre, le roi est oint du seigneur. Il est donc l’élu de Dieu sur Terre. Avec le sacre des Carolingiens, commence une théocratie royale : un pouvoir tenu de Dieu et dévolu au roi. Les sujets royaux doivent obéir au roi comme ils doivent craindre Dieu. Le roi est une sorte de prêtre, il doit surveiller ses fidèles mais doit aussi veiller au salut de leur âme.
2/ La définition d’un ministerium regis
Les penseurs politiques du 9e siècle vont définir les contours de la nouvelle royauté. Ils vont donc définir ce qu’ils appellent le ministerium regis : la fonction du roi. Le roi Franc n’est plus chef de guerre mais a une fonction qui dépasse la mission militaire et de protection. Alcuin, Jonas d’Orléans et Hincmar. Leurs théories politique sera qualifier de « miroir des princes ». On retrouve les auteurs comme Cicéron, ces trois personnages définissent la fonction royale
Le plus célèbre des penseurs du 9e siècle est l’archevêque Hincmar de Reims (806-882). Il fait ses études à l’abbaye de Saint Denis et c’est le conseiller politique du petit-fils de Charlemagne, Charles le Chauve.
Hincmar de Reims est le plus grand juriste de son temps et il réalise dans ses écrits une synthèse de la conception germanique du pouvoir et les principes du christianisme. Pour Hincmar, le roi n’est pleinement roi que si tous ses actes sont conformes à l’enseignement chrétien. Ainsi, le roi doit être garant de la paix et de la protection des faibles. Le roi, choisi par Dieu, a une véritable fonction religieuse, il doit conduire le peuple chrétien vers son salut.
Alcuin est un moine anglo-saxons, il sera le principale conseiller politique de Charlemagne. Pour Alcuin le roi ne gouverne pas pour lui mais pour accomplir un but et la première caractéristique de cette fonction est de pacifier la société. Alcuin confie à Charlemagne la sauvegarde de la foi.
Jonas définit le métier de roi, le roi est rapproché de la figure du prêtre, il exerce une charge politique et de la même manière que le prêtre ne peut pas définir sa fonction, le roi carolingien ne peut pas toucher aux éléments qui définissent sa fonction. La fonction du roi est de gouverner et de régir le peuple dans l’équité et la justice pour qu’il puisse connaître la paix. Quand Jonas définit le roi il parle du peuple de Dieu, on ne considère pas l’individu comme un individu mais comme un croyant. Le roi est remodelé à partir de cette conception ecclésiastique de la charge.
À partir de 869, sous l’inspiration d’Hincmar de Reims, les rois carolingiens vont réaliser une promesse. Ils vont prêter un serment pendant la cérémonie du sacre : promesse de remplir des obligations. Le premier à le promettre est Charles le Chauve, qui doit défendre les églises, doit rester fidèle à l’égard des grands et du peuple, assurer le respect de la justice, et maintenir la paix.
Selon les théoriciens, le gouvernement du roi carolingien ne sépare pas le politique du religieux. C’est pour cela que l’on parle de « théocratie », gouvernement d’inspiration divine.
B) Le couronnement impérial et la renovatio imperii
1/ Charlemagne, roi et empereur
Le couronnement impérial de Charlemagne intervient en l’an 800 et change le caractère de la royauté carolingienne. Charlemagne poursuit avant la politique de conquête de son père Pépin le Bref. Rapidement, il obtient des succès encore plus marquants que ceux de son père. Son prestige augmente suffisamment pour que le pape décide de nouer avec lui une nouvelle alliance. C’est donc à l’initiative du pape que la royauté franque change de caractère en l’an 800. Charlemagne est roi des francs, il va devenir le seul roi des francs ce qui lui laisse la possibilité d’étendre son pouvoir et à partir de ce moment le titre impérial lui revient.
-L’affermissement de la royauté carolingienne :
Pépin le Bref meurt en 768, laissant deux fils : Charles (l’aîné) et Carloman. Quand Pépin meurt ses fils lui succèdent sans conflits. Carloman meurt jeune, en 771, et laisse Charles seul roi des Francs. A partir de 771 Charlemagne ne cesse d’agrandir ce territoire, il combat les barbares dans l’Europe centrale. Il s’est rendu maître d’une grande partie de l’Europe centrale et s’est ouvert la route de l’Italie. Il a reconstitué les frontières de l’ancien empire romain, Charlemagne domine politiquement et militairement l’empire d’Occident. En 771 la dynastie carolingienne se maintient dans une optique d’unité.
- Le couronnement impérial :
Le pape va trouver refuge auprès de Charlemagne à Aix-la-Chapelle en Allemagne et réclame d’être restauré sur son siège épiscopale. En 800 Charlemagne descend avec son armée et rétablie l’autorité du pape Léon 3 et pour mettre fin aux accusations envers ce pape, il le juge et au cours du procès prouve son innocence. L’empereur d’Orient est détrôné par sa mère et selon la tradition romaine, la magistrature ne peut pas être exercé par une femme, le trône impériale est donc considéré comme vacant. Par conséquent, l’autorité de Charlemagne étant celle connue sur l’occident et l’orient étant sans empereur, il revenait que Charlemagne devienne le nouvel empereur sur l’Occident tout du moins. Pour remercier, le pape le couronne empereur en Noël 800. Il est acclamé comme le nouveau Constantin.
2/ La renovatio imperii et les destinées de l’Empire
- Le désir de restaurer l’Empire chrétien
Ce désir est présent chez Charlemagne dès le départ, il est dans un optique des grandes figures chrétiennes, il ne veut pas de rupture. Par conséquent l’empire qu’il restaure est un empire universel, il n’a pas de limite territoriale. La tradition romaine voulait rassembler tous les peuples civilisés du monde et il s’agit de la religion chrétienne qui a une vocation universelle. Lorsque Charlemagne reprend le titre impérial, les contemporains évoquent la renaissance de la Rome d’or. Cette autorité est attachée à un territoire géographique, par son titre impérial il se place au-dessus de tout cela, l’empereur est supérieur au roi. Pourtant Charlemagne n’abandonne jamais ce titre de roi des francs, il garde ce titre qui conduit à une certaine tension dans la conception même du pouvoir qui se trouve matérialisé dans la succession impériale. Mais la tradition franque contredit l’idée d’universalité, elle impose le partage du royaume entre les fils du roi à la mort de celui-ci. À sa mort en 814, il n’a plus qu’un seul fils, Louis Le Pieux. L’unité de l’Empire est préservée par le fait du hasard. Mais Louis Le Pieux a lui-même plusieurs fils.
- Dislocation et échec de l’Empire carolingien :
Deux actes juridiques retiennent ici notre attention, un
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