Refus de traitement
Rapport de stage : Refus de traitement. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Carole Schouber • 10 Avril 2023 • Rapport de stage • 1 685 Mots (7 Pages) • 398 Vues
IFSI AVICENNE - JEAN VERDIER
Analyse de situation n°2/ Version 2
Stage du semestre n°2
Du 08/02/2021 au 16/04/2021
Service de psychiatrie/ collège
Date de restitution : le 11/05/2021
Nom, Prénom : SCHOUBER Carole
Promotion : 2020-2023
Nom du référent pédagogique : Me ROGGY Olivia
SOMMAIRE
Introduction…………………………………………………………………….P.1
I/ Description…………………………………………………………………...P.2
II/ Questionnement et analyse……………………………………………….....P.4
Conclusion……………………………………………………………………...P.6
III/Bibliographie……………………………………………..............................P.7
Introduction
Pour mon stage du deuxième semestre, j’ai été affectée dans un établissement de santé mentale de Seine-Saint-Denis. Dans cet hôpital, il existe plusieurs pavillons traitant différentes pathologies psychiatriques de l’enfant à l’adulte. J’ai effectué mon stage dans un pavillon d’adultes fermé. Cette unité a une capacité d’accueil de dix lits. Les patients sont des personnes avec des pathologies chroniques stabilisées qui ont pour projet d’être transférés dans des Foyers d’accueil médicalisés, des Maisons d’accueil spécialisées ou encore dans des EHPAD.
Au sein de ce pavillon, le personnel soignant est composé d’un psychiatre, d’un psychologue, d’une assistante sociale, d’un médecin généraliste, d’une cadre de service, d’infirmiers, d’aides-soignants, d’aides-médicaux psychologique et d’agents de service.
Mon analyse de situation portera sur un refus de traitement per os d’une patiente Me B. Leila âgée de 50 ans, atteinte de schizophrénie depuis ses vingt ans dont son état est non stabilisé malgré les traitements actuels. Cette situation m’a permis d’assister à la négociation avec les patients et m’a permis de m’interroger sur le refus d’un traitement en psychiatrie.
I/ Description
Lors de ma troisième semaine de stage en psychiatrie, l’infirmier me demande de préparer les traitements pour les patients. En regardant leurs ordonnances sur l’ordinateur, je commence à préparer les traitements en comprimés que je mets dans leurs piluliers. Après vérification de l’infirmier et toujours sous sa responsabilité, je prépare les traitements en gouttes.
Une fois cela fait, nous accueillons les patients un à un dans le poste de soins où nous leur prenons les constantes (tension, saturation et température). Une fois les constantes prises, nous leur distribuons leurs traitements.
Quand arrive Me B. Leila, nous voyons dans son regard qu’elle est en pleine crise de délire visuel et auditif. Je lui demande de venir s’installer sur le fauteuil de prélèvement se trouvant au milieu du poste de soins. Elle s’installe et se met à fixer les coins de porte avec un regard noir. Je lui demande de me tendre son bras pour lui prendre une tension ainsi qu’une saturation. L’infirmier me dit de laisser le brassard à tension à son bras tant qu’elle n’a pas pris ses traitements pour éviter qu’elle sorte de la pièce.
Je récupère son traitement de midi (100 gouttes de Loxapac® ; 50 gouttes de Valium®), j’ajoute un peu d’eau dans le verre, le donne à Me B. en lui expliquant que c’est son traitement de midi et en lui citant le nom des médicaments. Celle-ci commence alors à s’énerver, me disant de me taire dans un langage familier. Elle continue en me disant qu’elle ressent « l’envie de me tuer salement comme ils avaient tué Ahmed ».
Je lui dis qu’il ne faut pas écouter ce qu’elle entend et qu’en prenant son traitement cela ira mieux. Elle me répond des obscénités et se lève pour partir. Je l’alerte alors sur le fait qu’elle a toujours le brassard à tension à son bras et qu’avant de partir, il faut le lui enlever. L’infirmier décide de prendre le relai et il lui demande de se réinstaller dans le fauteuil. Me B. refuse, se débat pour partir en criant qu’elle va nous tuer et en nous injuriant.
L’infirmier lui propose alors de se calmer dans la chambre d’apaisement (pièce dédiée pour calmer les patients quand ils sont en crise de délire ou qu’ils sont violents). La patiente hurle disant qu’elle souffre de la tête et qu’elle n’a plus son corps. L’infirmier l’installe dans la chambre et lui explique que le traitement est important pour soulager ses maux. Il lui propose de prendre ses médicaments et en contrepartie, il lui donnera une cigarette pour qu’elle puisse décompresser dans le jardin.
Me B. accepte la cigarette, mais refuse le traitement per os. Elle continue à entendre ses voix qui lui demande de nous faire du mal et de voir des personnes tuées dont un certain Ahmed.
L’infirmier lui propose alors de lui administrer son traitement en intra-musculaire plutôt qu’en per os comme indiqué dans le protocole de service et inscrit sur l’ordonnance par le médecin.
Il explique à la patiente qu’une fois ses traitements administrés en intra-musculaire ceux-ci agiront plus vite et soulageront ses douleurs. Me B. accepte.
L’infirmier prépare donc le matériel et le traitement, me demande de tenir Me B. qui est au sol à quatre pattes sur le ventre afin que celui-ci lui injecte le traitement. En injectant les médicaments la patiente hurle, bouge son bassin pour ne pas que nous puissions lui injecter. Elle essaie également de nous faire mal car il y a un risque d’AES (accident exposant au sang). Elle nous insulte. Une fois le traitement administré, nous laissons la patiente se calmer dans la pièce et sortons. Quelques instants plus tard, nous repassons voir Me B. et nous la trouvons endormie.
Questionnement et Analyse
Cette situation m’a amenée à me poser plusieurs questions.
Tout d’abord, je me suis demandé pourquoi une personne atteinte de schizophrénie est-elle amenée à exprimer un refus de traitement ?
Ensuite, je me suis demandé quelle attitude adopter face à un refus de soin ?
Je me suis également questionnée sur la pudeur de la patiente lors de la prise du traitement en intra-musculaire et sur les lois qui font référence au refus de soins chez les patients atteinte de troubles psychiatrique.
Pour répondre à ma première question, j’ai trouvé primordial d’essayer de chercher l’origine de ce refus pour réagir au mieux face à l’opposition. Il faut essayer de comprendre la cause du refus, le sens, pour pouvoir adapter le soin dans des circonstances plus apaisées, plus adéquates.
Grâce à l’entretien que j’ai pu avoir avec le psychiatre du service, je m’aperçois que dans cette situation le facteur déclenchant est sa pathologie non stabilisée. En effet, devant une patiente schizophrène non stabilisée, le psychiatre m’informe qu’il peut exister chez elle, une défaillance de la perception ou d’analyse de la réalité. Il y a une perte de repères spatio-temporels. Chez la personne schizophrénique, le soin peut être incompris et ressenti comme une agression.
En me référant à la compétence 6, l’U.E 4.2 du semestre 2 « soins relationnels »[1], je réalise dans cette situation que j’ai pu être un peu trop brusque. Je lui ai directement tendu le gobelet sans prendre le temps de lui expliquer davantage et surtout de la remettre avec nous, dans la réalité.
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