Accident grave au CHU de Rennes dans le cadre d'une expérimentation sur une nouvelle molécule
Chronologie : Accident grave au CHU de Rennes dans le cadre d'une expérimentation sur une nouvelle molécule. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Adrien Plt • 29 Mars 2016 • Chronologie • 2 533 Mots (11 Pages) • 1 334 Vues
Intro : Accident grave au CHU de Rennes dans le cadre d'une expérimentation sur une nouvelle molécule
- Des arguments biologiques
Une espèce se définie par son isolement reproductif : les individus d’une espèce ne peuvent pas se reproduire avec des individus d’une autre espèce, sauf exception généralement stérile. Ceci est dû au fait que pour former l’œuf duquel sera issu le nouvel individu, le matériel génétique de l’ovule et celui du spermatozoïde doivent s’apparier, ce qui n’est possible que quand les deux cellules parentales proviennent de la même espèce.
Or on sait que tous les êtres vivants sont composés de cellules dont l’information génétique est constituée d’ADN (qui est universel à tous les êtres vivants).
Dans ce cas, pourquoi les espèces animales ont un modèle génétique différent ?
-gènes/chromosomes/protéines :
Au sein du vivant, les espèces se différencient les unes des autres par l’existence de gènes différents. Une espèce contient des individus qui possèdent les mêmes gènes.
Au départ, tous les êtres vivants possédaient un ancêtre commun, mais l’évolution et les mutations spontanées de l’ADN, la sélection naturelle des meilleurs gènes et les contraintes liées au milieu de vie ont favorisés leur différenciation. Les nouvelles espèces possèdent donc des caractères ancestraux et des caractères nouveaux qui les différencient des autres espèces.
Il s’ensuit donc que le caryotype est très différent (nombre et taille des chromosomes, position du centromère, taille des bras, répartition des bandes sombres et claires...) même au sein d’une même espèce (allèles différents...).
Ce sont les protéines produites par les gènes qui assurent le fonctionnement de l’organisme (digèrent les aliments, transforment les substances chimiques, transportent l’oxygène avec l’hémoglobine). La création d’un type de protéine dépend de l’instruction contenue dans le gène lors de la synthèse de celle-ci. Deux gènes qui contiendraient des variations minimes peuvent générer des protéines différentes.
Puisque ce sont des enzymes qui transforment les substances chimiques, selon le type d’enzyme que possède une espèce, une substance pourra lui être toxique ou non. Des gènes différents induisent donc des enzymes et des protéines différentes donc un système immunitaire différent.
Certaines substances non toxique chez l’animal peuvent l’être chez l’homme et inversement
Par exemple l’arsenic est beaucoup plus toxique pour les humains que pour les moutons...
Autre exemple, le chimpanzé est immunisé contre le virus du SIDA (HIV), incommodé par le virus de l’hépatite B et succombe au virus Ebola.
On remarque dans cet exemple que le chimpanzé a réagi de façon opposée, différente et identique à la réaction humaine.
Les expériences réalisées sur une espèce particulière aura des résultats différents de ceux sur d’autres espèces ainsi que sur l’homme.
C’est pourquoi on ne peut pas souvent prévoir les effets secondaires des médicaments à travers des expériences sur les animaux. Même une expérience sur un humain ne garantie pas à 100% le même résultat sur un autre homme de part la diversité génétique.
Les gènes confèrent les spécificités biologiques, la façon dont une cellule d'une espèce donnée réagit aux nutriments, à l'environnement, à des substances chimiques. Ces différences, déjà importantes au niveau cellulaire, induiront des différences spectaculaires lorsqu'il s'agira d'étudier les réactions de l'organisme entier. Chaque espèce est atteinte de maladies qui n'ont pas d'équivalent chez les autres espèces. Chacune réagira de façon différente à un médicament. Aucune espèce ne peut donc servir de modèle pour une autre.
B-Arguments philosophiques
Nous venons de voir que les différences biologiques ne permettent pas toujours des résultats transposables à l’homme, ce qui ne justifie donc pas l’expérimentation sur les animaux. Mais du point philosophique et moral, est-ce justifiable ?
Lorsqu'on utilise les animaux pour éviter de mener des expériences sur l'être humain, cela signifie de manière implicite que l'on estime que celui-ci est supérieur aux autres espèces.
Certains, comme Descartes, dans sa théorie de l’animal machine (disc. De la méthode), fonde l’infériorité de l’animal en ce qu’il ne ressent ni sentiments, ni douleur, et qu’il ne serait en quelque sorte qu’un « automatisme »
Au contraire, certains philosophes et penseurs se sont insurgés contre cette théorie et contre l’expérimentation animale (Voltaire, Peter Singer…) en s’appuyant sur des arguments scientifiques et des observations pour contester les principaux arguments qui seraient le fondement de la supériorité de l’homme sur l’animal :
Animal social. Cette affirmation n'apparaît toutefois pas très discriminante au regard des nombreuses sociétés animales, des insectes (fourmis, abeilles, termites, ...) aux mammifères (éléphants, rongeurs, primates, ...).
L'homme n'est pas non plus le seul à utiliser des outils : les primates le font, ainsi que la loutre par exemple, qui utilise des pierres pour ouvrir des coquillages, ou les éléphants qui se servent de branches pour chasser les mouches sur les parties de leurs corps qu’ils ne peuvent pas atteindre, ou encore les ours bruns qui prennent des pierres pour se gratter le museau.
La transmission de la culture non plus, n'est pas spécifique à l'homme. Non seulement de nombreux animaux sont capables de coopérer de manière parfois très élaborée dans des stratégies de chasse ou pour protéger leurs petits, mais plus encore, certains animaux sont capables de se soigner eux-mêmes et de transmettre cette connaissance. Les chimpanzés semblent ainsi savoir choisir les parties des plantes qui semblent les soigner et éviter celles qui leur sont nocives pour se débarrasser par exemple de parasites intestinaux, les dauphins sont capables de se soigner tout seuls d’importantes blessures … A tel point que ces observations d’automédication chez les animaux menées depuis une vingtaine d’années inspirent aujourd'hui à l’homme de nouveaux médicaments : c'est l’objet d'une nouvelle discipline scientifique, la zoopharmacognosie.
Plus encore, la conscience de nous-mêmes, qui relèverait d'une forme de pensée spécifique, n'est pas réservée à l'espèce humaine. Certains animaux ont conscience d'eux-mêmes, comme le prouve le test du miroir : lorsqu'on place un point sur le front d'un éléphant ou d'une pieuvre, à un endroit que l'animal ne peut pas voir, puis qu'on place celui-ci devant un miroir, ces animaux effacent le point sur leur front.
Enfin, nous ne sommes sans doute pas les seuls non plus à avoir conscience de la mort. Les éthologues montrent ainsi qu'il existerait des rites funéraires chez les éléphants, les dauphins et les chimpanzés.
Dans La Politique, le discours sert à exprimer l'utile et le nuisible, et, par suite aussi, le juste et l'injuste : car c'est le caractère propre à l'homme par rapport aux autres animaux, d'être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales ".
De ce point de vue, les travaux plus contemporains d' Hannah Arendt, qui a beaucoup étudié comment le totalitarisme peut se développer dans les sociétés modernes avec notamment la déresponsabilisation de l'individu, nuance ce propos (dans certaines circonstances, l’homme perd son sens moral et est donc rabaissé au rang de l’animal).
On le voit, il devient difficile au fur et à mesure des avancées scientifiques et philosophiques (ou morales) de justifier la prééminence de l'homme.
De ce point de vue, la question devient alors : sous quelles conditions l'expérimentation animale peut-elle être acceptable ?
C-La souffrance animale
Pour répondre à cette question, on s’intéresse à la souffrance animale.
Il existe trois degrés de sensibilité dans le monde animal : la nociception, la douleur et la souffrance.
La nociception est le retrait d’une partie corps ou le déplacement du corps entier (fuite) suite un message nerveux fournis par les nocicepteurs
On parle de douleur lorsque, à la nociception, s'ajoutent des émotions, un ressenti (modification du comportement ou variable physiologiques)
On parle de souffrance lorsque, à la nociception et à la douleur, se joignent des manifestations cognitives, liées à une forme de conscience (différent de conscience d’avoir conscience)
Par exemple, un animal peut subir une souffrance morale (situation de solitude excessive, séparation d'avec ses congénères, ou au contraire à une surpopulation ou une exposition à une expérience désagréable déjà vécue).
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