Lettre à la jeunesse, Émile Zola
Mémoire : Lettre à la jeunesse, Émile Zola. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Maxime Fourel • 5 Novembre 2018 • Mémoire • 2 076 Mots (9 Pages) • 3 925 Vues
Maxime Commentaire 2nd 11
Fourel Lettre à la jeunesse
de Émile Zola
Durant le siècle des Lumières, de nombreux philosophes, intellectuels et écrivains s'engagent de plus en plus dans les problèmes de la société française.
En effet des écrivains comme Émile Zola, Victor Hugo ou le philosophe Voltaire disent ouvertement ce qu'ils pensent des injustices ou d'autres problèmes politiques. Par exemple, Voltaire qui se manifeste pour défendre Jean Calas ou bien Émile Zola qui intervient pour dénoncer la justice française lors de l'affaire Dreyfus. Et pour se faire entendre, ces auteurs écrivent des livres, des plaidoyers ou des lettres ouvertes publiées dans les journaux comme Victor Hugo avec Claude Gueux ou bien Émile Zola avec la lettre ouverte J’accuse . D'ailleurs, Émile Zola a publié une autre lettre ouverte, Lettre à la jeunesse, datant de 1897, lors de l'affaire Dreyfus. À ce moment, alors que l'affaire Dreyfus dure depuis bientôt dix ans, la jeunesse est complètement perdue et ne sait plus où se placer entre les dreyfusards et les anti-dreyfusards. Zola va , avec cette lettre, inciter la jeunesse à défendre Dreyfus en parlant au nom des générations passées et futures. Zola va aussi utiliser, pour être insistant, l'anaphore « Ô, jeunesse, jeunesse » au début de chacun de ses paragraphes argumentatifs. Nous allons dans un premier temps démontrer que Lettre à la jeunesse est une lettre ouverte, ensuite nous verrons qu’Émile Zola a rédigé cette lettre pour convaincre la jeunesse. Enfin nous prouverons que c'est une lettre oratoire destinée à convaincre et persuader la jeunesse.
Lettre à la jeunesse est une lettre ouverte écrite par Émile Zola car elle est adressée à un destinataire collectif, à une génération toute entière, la jeune génération à l'époque de l'affaire Dreyfus. De plus, cette lettre ouverte a été publiée dans un journal en 1897 donc afin que même les adultes de l'époque qui achetaient le journal puisse la lire. Et puis Lettre à la jeunesse aborde divers sujets et comporte une dimension polémique.
Pour la situation d'énonciation, on a aussi les caractéristiques d'une lettre ouverte. En effet, l’énonciateur est peu présent mais il se désigne quand même un peu avec le pronom « je ». Il y a aussi un autre pronom qui inclut l’énonciateur, Émile Zola, c'est le pronom « nous », mais il inclut aussi la génération d' Émile Zola. Zola s'adresse aussi à la jeunesse en utilisant le pronom « tu » et en début de chaque paragraphe, on remarque aussi l'apostrophe « Ô, jeunesse, jeunesse », anaphore qui interpelle le destinataire, la jeunesse, qui fait partie du registre oratoire. Les adjectifs « jeunes gens » et « étudiants »(l.39) sont exprimés pour désigner une génération de jeunes, celle de Zola à l'époque de l'affaire Dreyfus.
Zola s'adresse également à la jeunesse dans un langage familier mais confiant. Zola qualifie en effet la jeunesse grâce à des adjectifs comme « généreuse »(l.7), « ambitieuse »(l.8), « plus libre d'esprit » et « travailleuse »(l.9), « courageuse »(l.40) et « humanitaire »(l.33). Le tutoiement utilisé par Zola pour parler à cette génération et les adjectifs utilisés le prouvent. Il s'agit bien d'une lettre ouverte écrite par Zola pour convaincre et persuader la jeunesse en s'adressant à elle avec un langage familier mais confiant.
Pour conclure cette première partie, Zola motive la jeunesse en se servant des efforts accomplis par les anciennes générations, dont celle de Zola ,afin perpétue ces efforts. Zola va aussi utiliser un langage familier mais confiant afin de persuader les jeunes de l'écouter et va aussi les complimenter.
Maintenant nous allons voir que Lettre à la jeunesse est une lettre rédigée pour convaincre.
Tout d'abord, Zola donne plusieurs missions à cette nouvelle génération. En effet, après avoir attiré l'attention des jeunes, Zola leur confie des missions pour défendre Dreyfus et afin de garder les droits et le pouvoir qu'on les jeunes dans les affaires politiques. Pour commencer, Zola demande à la jeunesse de poursuivre, de continuer le travail accompli par les générations précédentes. Défendre la justice et l'esprit de justice au-delà des luttes partisanes d'intérêt. En effet la jeunesse doit faire preuve de générosité et d'audace car si elle ne poursuit pas les actions des générations précédentes, elles seront vaines.
Dans le premier paragraphe de la lettre, on remarque une métaphore végétale « faire enfin pousser la débordante moisson de joie sous l'éclatant soleil »(l.9 à 10). Cette métaphore de la croissance végétale accentue l'idée d'un passage cyclique d'une génération à une autre. Émile Zola demande à la jeunesse d'être consciente des combats menés contre la dictature qui menace. En effet Zola va, pour persuader les jeunes, parler des combats et des sacrifices menés par les générations précédentes.
Pour conclure cette deuxième partie, on remarque que Zola se base sur les actions des générations précédentes pour encourager, pour persuader la jeunesse à perpétuer ces actions. Maintenant, nous allons voir que Lettre à la jeunesse est une lettre oratoire faite pour convaincre et persuader.
En effet, on remarque que cette lettre oratoire est faite pour convaincre et persuader. Tout d'abord, Émile Zola utilise des procédés oratoires pour convaincre la jeunesse. Il utilise par exemple l'apostrophe « Ô jeunesse, jeunesse »(l.11) ce qui permet à Zola de capter l'attention des destinataires, les jeunes. Il utilise également des questions oratoires telles que « N'est-ce donc pas là une aventure qui doive soulever ton enflammée passion du droit ? Qui se lèvera pour exiger que justice soit faite, si ce n'est pas toi qui n'es pas dans luttes d'intérêts et de personnes, qui n'est encore engagée ni compromise dans aucune affaire louche, qui peux parler haut, en toute pureté et en toute bonne foi ? »(l.25-28). Ces questions oratoires permettent de faire réfléchir le lecteur sur la réponse qui est souvent évidente pour convaincre le lecteur que l'auteur a raison, c'est le principe d'une question rhétorique. On remarque par ailleurs que la plupart du temps l'auteur enchaîne plusieurs questions afin d'insister sur l'évidence de l’innocence de Dreyfus et sur la bêtise de la justice française.
De plus, on remarque bien que Zola utilise des arguments forts pour faire agir et réagir la jeunesse. En effet, Émile Zola utilise un ton puissant et dramatique en disant à la jeunesse que si elle n'agit pas, ce sera la fin de la société qu'elle connaît, que cette société risque de s'écrouler et se reconstruire en une dictature. Zola insiste bien sur l'urgence de la situation. On le voit bien grâce aux expressions : « la dictature est au bout »(l.20) ; « Si l'idée de justice s'obscurcissait en toi, tu irais à tous les périls. »(l.21-22) ; « Soit toujours avec la justice »(l.21). Zola cherche également à convaincre la jeunesse d'être pour la justice. Cependant il veut montrer à ces jeunes que la justice n'est pas juste celle établie par l’État mais bien plus, la justice doit être dirigée par le peuple et l’État. Nous le voyons grâce à l'expression « il est une notion plus haute, la justice, celle qui pose en principe que tout jugement des hommes est faillible et qui admet l'innocence possible d'un condamné, sans croire insulter les juges. »(l.23-25). De plus Zola demande à la jeunesse de participer à cette nouvelle justice en insistant sur le fait que c'est elle qui sera le moteur de cette nouvelle justice, seulement si elle veut que la justice et la société aillent mieux. Zola nous le fait comprendre grâce aux expressions « Qui se lèvera pour que justice soit faite, si ce n'est toi qui n'es pas dans nos luttes d'intérêts et de personnes, qui n'es pas encore engagée ni compromise dans aucune affaire louche, qui peux parler haut, en toute pureté et en toute bonne foi ? »(l.25-28) et « Qui donc, si ce n'est toi, tentera la sublime aventure, se lancera dans une cause dangereuse et superbe, tiendra tête à un peuple, au nom de l'idéale justice ? »(l.35-36). De plus Zola tente de faire culpabiliser le destinataire, il joue sur les sentiments de ce dernier en disant que ce n'est pas aux aînés, à ceux de la génération de Zola et d’avant, de se préoccuper de l'avenir de la justice française et du pays en particulier mais que c'est à cette nouvelle génération de modeler en quelque sorte leur propre avenir, de travailler dure pour plus tard récolter les fruits de leurs labeurs. On le comprend dans l'expression « Et n'es-tu pas honteuse, enfin, que ce soit des aînés, des vieux, qui se passionnent, qui fassent aujourd'hui ta besogne de généreuse folie ? »(l.36-38).
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