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Michel CHRISTOL, « Entre Galère et Maximien Hercule : Constantin en 307-308, Cahiers du Centre Gustave Clotz, 2013, 24, p. 63-89

Fiche de lecture : Michel CHRISTOL, « Entre Galère et Maximien Hercule : Constantin en 307-308, Cahiers du Centre Gustave Clotz, 2013, 24, p. 63-89. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Mars 2024  •  Fiche de lecture  •  1 744 Mots (7 Pages)  •  197 Vues

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Michel CHRISTOL, « Entre Galère et Maximien Hercule : Constantin en 307-308, Cahiers du Centre Gustave Clotz, 2013, 24, p. 63-89

1er axe : le cadre général

Michel Christol est un historien français qui est né en 1942 et qui est aujourd’hui à la retraite. Il est spécialiste de l’Antiquité romaine et en particulier de l’épigraphie (études des anciennes inscriptions gravées) Il a été professeur à l’université de Paris I (Panthéon Sorbonne) de 1983 à 2008 et directeur des Publications de la Sorbonne de 1989 à 2000. Il appartient au centre Gustave Clotz (l’UMR 8585).  Il a rédigé sa thèse sur la crise de l’empire romain sous Valérien et Gallien et a publié de nombreux articles et certains ouvrages tels que L’empire romain du IIIe siècle, Histoire politique, Rome et son empire ou Voyage en Algérie antique.

Cet article provient des Cahiers du centre Gustave Clotz, un recueil de contributions autour du thème « Pouvoir dans l’Antiquité » qui est, par la suite, devenu un journal annuel. Le public le plus susceptible de le lire serait des historiens spécialistes. Dans cet article, l’auteur s’intéresse aux premières années au pouvoir de Constantin dans la tétrarchie et la manière dont ce dernier a tenté d’asseoir sa légitimité. Il s’est notamment appuyé sur le panégyrique VI, discours adressé à Constantin et Maximien Hercule prononcé à Trèves à l’occasion de son mariage avec Fausta en 307.

2e axe:la démarche

L’auteur se demande comment Constantin a affronté les difficultés lors de son arrivée au pouvoir et a affirmé son pouvoir en allant pourtant à l’encontre des principes de la tétrarchies mise en place par Dioclétien.

Michel Christol est l’un des seuls historiens à avoir écrit sur les premières années de Constantin dans la tétrarchie, à l’exception peut-être de T.D. Barnes. La plupart des autres ouvrages et articles qui s’intéressent à ce sujet se concentrent sur la période pendant laquelle Constantin était le seul auguste ou bien s’intéressent à des points plus précis comme les émissions. C’est ce sur quoi s’est penché P. Bastien dans ouvrages et articles comme « Le début du monnayage de Constantin Auguste à l’atelier de Lyon ».

Pour rédiger cet article l’auteur a utilisé des sources épigraphiques et numismatiques notamment le Panégyrique VI et les bornes milliaires en se basant sur d’autres articles et ouvrages à propos du règne de Constantantin tels que Constantine. Dynasty Religion and Power in the Roman Empire par T.D. Barnes ou encore à propos de la tétrarchie en générale, et des articles et ouvrages se référant par exemple à la numismatique comme ceux de P.  Bastien ou à l’épigraphie des bornes milliaires tel que Bornes milliaires et réseau routier dans la cité de Vienne sous l’empire romain de Bertrandy. Il utilise également dans son article un tableau représentant les inventaires du monnayage dans l’émission de Concordia et dans l’émission suivante par P. Bastien pour appuyer sa réflexion basée sur la numismatique.

L’article est composé de six parties et suit un plan thématique :

Dans une première partie intitulée «Les premiers milliaires de Constantin : le jeune prince au sein du collège impérial », l’auteur démontre comment les bornes milliaires de l’empire romain ont permis d’affirmer le pouvoir naissant de Constantin au sein du collège impérial avant même qu’il n’atteigne L’Augustat. Les milliaires contribuait à afficher l’image de l’unité du collège impériale. Le plus souvent, c’était l’ensemble du collège impérial qui était mentionné sur ces bornes, par exemple le long des routes dans la cité de Vienne ou d’Antibes. Le collège pouvait aussi être représenté en deux sous-ensemble avec la mention d’un auguste associé a son césar, comme le milliaire de Crévy daté de 305-306 qui se réfère à Constance Chlore et à Sévère ou encore le milliaire d’Annemasse avec les noms de Galère et Maximin Daia. Dans la phase initiale du règne de Constantin en temps que césar dans le collège impérial, les inscriptions milliaires des bornes sur son domaine semblent s’inscrire dans la continuité des précédents mentionnant le collège mais ne mentionnent souvent que le nom de Constantin en révélant la volonté d’affirmation du pouvoir nouvellement établi à Trèves. Cependant, ces milliaires n’excluent pas la hiérarchisation au sein de la tétrarchie car Constantin y est qualifié de nobilissimus caesar, qui rappelle la position inférieure à laquelle Galère l’a relégué, une position que Constantin semble, du moins, en apparence accepter.

Ensuite dans la deuxième partie « Constantin, Imperator et Caesar, fils de Constance divinisé : une première affirmation », Michel Christol démontre que Constantin s’est efforcé d’assoir sa légitimité grâce à sa généalogie. Il a fait inscrire en tête des bornes miliaires à son nom imperator et caesar, un titre normalement porté par l’auguste.  Avec l’ajout d’imperator et également de l’adjectif pius, réservé aux empereurs, il annonce aux provinciaux qu’il est plus qu’un césar et qu’il ne se contente pas de la position subalterne qui lui a été assignée par Galère. Il rappelle également qu’il est le fils de Constance Chlore en faisait graver «  divi Constanti Pii Augusti Filius ». Avec cette revendication dynastique, il va à l’encontre de l’objectif de Dioclétien lorsqu’il avait crée le collège impérial. Cette insistance sur son lien avec Constance Chlore montre sa volonté de se mettre à part et d’éclipser les autres princes d’autant plus que sur ces bornes, il n’y a pas de mention des autres membres du collège impérial.

Puis, la troisième partie « Maximien Hercule aux côtés de Constantin : les apparences du panégyrique » montre comment le Panégyrique VI révèle que Constantin a voulu renforcer sa légitimité en s’associant à Maximien Hercule. Il se présente comme son petit fils en utilisant la filiation créée par l’adoption de Constance Chlore par Maximien. Cette élévation de Constantin est mentionnée sur une série de bornes milliaires, notamment dans l’ancienne province de Narbonnaise. Ce lien avec Maximien est renforcée par le mariage de la fille de ce dernier, Fausta avec Constantin. Dans ce panégyrique, Maximien est magnifié : cité en tête de l’exorde et la péroraison du Panégyrique, et Constantin se présente en seconde position. Le Panégyrique laisse entendre que Maximien a une position dominante au pouvoir. Toutefois l’auteur amène le lecteur à s’interroger sur le réel pouvoir qu’exerçait Maximien à ce moment là. En effet, Constantin avait tout intérêt à le flatter pour conserver les garanties que le vieil auguste lui offrait en lui permettant notamment de « porter un coup à l’échafaudage politique mis en place par Galère » (P.74)

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