L'Exode Rural

a lutte contre la désertification

La lutte contre la désertification est assez ancienne en Tunisie. Cet engagement de la Tunisie en faveur de la lutte contre la désertification a permis de mobiliser des ressources budgétaires assez conséquentes et de mettre en œuvre de nombreuses stratégies, programmes et projets qui contribuent directement ou indirectement à la lutte conte la désertification.

L'ensemble de ses actions est à la fois intégré et consolidées à travers le plan d'action nationale de lutte contre la désertification (PAN-LCD), qui est lui même partie intégrante du programme national de développement durable (Agenda 21).

Exode et migration interne en Tunisie

Les mouvements migratoires qui s'opèrent entre deux zones sont le résultat des forces attractives et répulsives du milieu d'accueil et du milieu de départ. La migration s'opère pour la recherche d'emploi, pour l'amélioration du revenu et pour la recherche de conditions de vie meilleures.

Après avoir connu une forte croissance, les flux migratoire ont connu une tendance à la baisse depuis le milieu des années 1980. Par ailleurs, cette mobilité est surtout l'affaire des citadins avec 88 % des flux inter-gouvernorat. L'exode rural devient un phénomène négligeable puisqu'il ne représente plus que 2,9 % des flux inter-gouvernorats. Il ne concerne plus que 11060 personnes entre 1987-94, suite à l'urbanisation du pays (61 % en 1994) et à la rétention des campagnes. (INS, 1997).

L'exode rural semble donc s'inscrire dans un cadre de plus en plus régional : le mouvement d'exode rural intra-gouvernorat l'emporte nettement sur l'exode inter-gouvernorats. Le recensement de 1994, évalue les migrants ruraux à l'intérieur des gouvernorats à 56226 personnes sur un total de 67286 personnes, soit 84 %, l'exode rural vers le milieu communal d'un autre gouvernorat n'a touché que 11060 personnes pour l'ensemble de la période.

Les effets de la migration

A travers la mobilité spatiale l'exode et l'émigration permettent un relative équilibre entre les ressources et les besoins. En effet l'exode permet de réduire l'accroissement de la population dans les zones au faible potentiel économique. Ils permettent à travers les envois de revenu des émigrés d'améliorer le niveau de vie de la population des zones d'origine, voire de participer au développement de ces zones par leur contribution à l'investissement, notamment dans la valorisation des ressources naturelles.

Mais la migration se traduit aussi par des effets négatifs à la fois sur les milieux de départ perte des ressources humaines, …) et ceux d'arrivée (problèmes d'urbanisation, pression sur les ressources naturelles, …).

Par l'amélioration des revenus et la diversification des économies locale, la migration participe à la LCD.

Développement rural et LCD

Deux types de déséquilibre caractérisaient la Tunisie des années 1970 et du début des années 1980. Le premier est celui entre le milieu rural et le milieu urbain. Le second concerne les régions intérieures et le Sud par rapport au littoral. La Tunisie possède une longue expérience dans le domaine du développement rural.

Développement durable et Lutte contre la désertification

Les actions de lutte contre la désertification rejoignent les actions de développement rural et leur confèrent une dimension de durabilité. En effet suite à la ratification de la Convention internationale de lutte contre la désertification, la Tunisie a élaboré un Programme d'Action Nationale (PAN) de lutte contre la désertification en 1998. "Ce programme vise à développer les méthodes d'intervention garantissant la durabilité des acquis obtenus grâce aux différentes interventions pour la conservation des ressources naturelles et la lutte contre la désertification". Il s'agit de développer l'approche participative en direction des bénéficiaires et des composantes de la société civile, de renforcer la coordination entre les différents acteurs de la lutte contre la désertification aux niveaux national, régional et local.

Les actions qui composent le PAN et son expression régionale (PAR) et locale (PAL), contribuent ainsi à la mobilisation et à l'intégration des différents programmes de développement rural. Le PAN permet ainsi l'intégration de la lutte contre la désertification dans les stratégies sectorielles, il vise inversement à faire de la lutte contre la désertification un outil de développement durable.

Les résultats de la politique de développement rural

Création et consolidation de l'emploi

"Les programmes régionaux de développement interviennent dans la création et la consolidation de l'emploi et des sources de revenu par l'octroi soit de dons, soit de subventions et de prêts à conditions avantageuses pour la réalisation de projets productif dans l'agriculture, la pêche, l'artisanat et les petits métiers." (INS, 1995).

L'évaluation du programme a montré que le PDRI a non seulement réussi à stabiliser ses bénéficiaires, mais aussi à provoquer un contre exode rural.

Amélioration des conditions de vie entre 1984 et 2006 :

• Le taux d'électrification est passé de 29,3 % à 98,5 % (milieu rural) et 99 ,4 en total

• Le taux de la population ayant accès à l'eau potable est passé de 49,4 % à 92,6 % (milieu rural) et 97% en total

Réduction de la pauvreté et amélioration du niveau de revenus

La réduction de la pauvreté a été l'un des indicateur de développement qui a le plus évolué en Tunisie depuis une vingtaine d'année. Cette évolution traduit une réduction importante de la pauvreté dans l’ensemble du pays et pour toutes les régions et dans tous les milieux. En effet alors que le taux de pauvreté en milieu rural était encore de l'ordre de 14,1 % en 1980, il n'est plus que de 2,9 en 2000.

Développement rural, gestion des ressources naturelles et LCD