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L'éducation romaine: un apprentissage de la citoyenneté?

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Par   •  14 Octobre 2018  •  Dissertation  •  2 600 Mots (11 Pages)  •  969 Vues

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Khadija Ayoub

L2 Socio-Histoire

TD1

L’éducation romaine, un apprentissage de la citoyenneté ?

INTRODUCTION 

L’Antiquité est une période de l’Histoire qui couvre plusieurs milliers d’années et qui commence aux alentours du IVe millénaire avant Jésus-Christ avec l’invention de l’écriture en Mésopotamie. Elle se termine aux alentours du Ve siècle après Jésus-Christ lors de la déposition de l’empereur d’Occident Romulus Augustule en 476 de notre ère.

D’après la définition du Larousse en ligne, l’éducation renvoie à  la formation de quelqu'un dans tel ou tel domaine d'activité, elle représente l’ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales acquises dans ce domaine par quelqu'un, par un groupe. Lors de notre démonstration, il sera question de cette formation tant physique qu’intellectuelle dans l’éducation romaine.

Toujours d’après le Larousse, la citoyenneté se définit par une situation positive créée par la pleine reconnaissance aux personnes de leur statut de citoyen. Le citoyen dispose, dans une communauté politique donnée, de tous ses droits civils et politiques.

Au cours de notre démonstration nous nous demanderons par quelles institutions et de quelles façons l’éducation romaine est dispensée durant l’Antiquité. Nous nous attacherons également à montrer en quoi cette éducation façonne les futurs citoyens romains tout en excluant dès leur plus jeune age les femmes de la vie civique.

Dans un premier temps, nous verrons que la famille représente le premier cadre d’apprentissage de la citoyenneté. Puis il sera question du rôle éducateur de l’école dans cet apprentissage. Enfin, nous parlerons de l’exclusion des femmes de la vie politique et civique.

I- La famille : premier cadre de l’apprentissage de la citoyenneté

Dans son ouvrage Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, Henri-Irénée Marrou décrit la famille comme le milieu naturel où l’enfant doit se former et grandir.

« Nulle part, le rôle de cette cellule sociale n’apparaît avec autant d’évidence que dans l’éducation. Aux yeux des Romains, la famille est le milieu naturel où doit grandir et se former l’enfant. » (Marrou 1948 : 15). 

Elle représente la première institution d’apprentissage et de socialisation.

A) Nourrir et façonner physiquement l’enfant

A la naissance les nouveaux nés sont considérés comme étant faibles et sauvages. L’éducation est nécessaire pour faire d’eux des Hommes.

Il ne suffit pas de naître dans une famille romaine pour que l’enfant y soit élevé. En effet, le père de famille doit accepter le nouveau né au sein de sa famille. Certains nouveaux-nés peuvent être abandonnés si ils présentent des handicap physiques ou mentaux.

 Ils peuvent également l’être si le père doute de leur légitimité ou si le nombre d’enfants dans une famille est trop élevé. Les nouveaux-nés sont alors déposés dans des endroits de la cité et peuvent mourir ou être élevés par d’autres personnes. On appelle cela l’exposition.

Huit ou neuf jours après la naissance de l’enfant, il reçoit un nom et marque son entrée dans la vie sociale.

Jusqu’à ses sept ans, l’enfant est nourri et élevé par sa mère qui est aidée dans sa tache par une nourrice. L’enfant est donc allaité à la fois par la mère et par la nourrice car dans la tradition romaine le lait ne transmet pas la parenté et n’a pas de valeur particulière. Nous pouvons citer l’exemple de Romulus et Remus qui sont nourris par une louve.

En nourrissant l’enfant, on le forme physiquement. D’autres procédés contribuent à ce modelage physique, parmi eux le bain froid quotidien, les massages et l’emmaillotement.

Enfin, l’enfant est formé à la parole .

B- Une éducation stricte pour préparer l’enfant à la citoyenneté

Quand l’enfant atteint l’age de sept ans, il a atteint l’age de raison. Il peut participer à la vie familiale.

C’est aussi à cet age que la famille estime qu’il doit être protégé de la corruption morale. Pour cela, l’accent est mis le sport (Natation dans l’eau froide, équitation). On estime que la résistance physique permettra à l’enfant d’endurcir son corps et son âme.

Son temps de sommeil est diminué ainsi que ses repas, les bains chauds lui sont interdits.

Il est également sujet à des sévices corporelles.

L’enfant est donc préparé, par une éducation sévère, à son futur rôle de citoyen. Il acquiert grâce à  ces restrictions des valeurs telles que l’honnêteté, l’endurance et l’humilité qui sont des valeurs  essentielles pour être un bon citoyen romain.

 

                                                                                                                                                             

C- Le rôle du Paterfamilias                                                                                                                                                                                                                                                            

Il arrive que le père veuille assumer  son rôle d’éducateur malgré sa grande implication dans la vie sociale et politique. Il apprend à son fils la citoyenneté en l’emmenant avec lui lors des grands repas et au Sénat. L’enfant intègre alors des comportements, des normes, des valeurs  et des règles de vie en société en vue de les perpétuer. Ainsi il apprend à garder secrètes les délibérations du Sénat, et certaines valeurs telles que l’héroïsme et le patriotisme.

L’enfant va donc apprendre à se tenir correctement et à observer des règles de bienséance notamment dans les milieux sénatoriaux.[pic 1]

Si le paterfamilias souhaite apprendre à ses enfants à lire et à écrire lui même ou déléguer cette tache à une personne en particulier, il peut. Pour illustrer cela, on peut citer l’exemple du sarcophage de Marcus  Cornelius Statius où l’on  voit sur l’un des reliefs le père et son fils, ce dernier est debout et semble réciter. Le père, avec la main sous le menton semble attentif au plaidoyer de son fils.

 [1]

D’autres membres de la famille peuvent participer à l’éducation  de l’enfant après l’age de sept ans : les oncles paternels, les grands parents et parfois même la mère. Nous développerons plus bas le cas de Cornélia, mère des Gracques qui a largement contribué à l’éducation morale et à l’apprentissage de la citoyenneté à ses fils.

L’éducation romaine se fait donc dans un premier temps au sein de l’institution familiale. Cependant elle ne représente pas la seule institution qui dispense l’éducation aux jeunes romains.

Quand l’enfant atteint l’age de sept ans, l’école vient suppléer la famille pour lui donner les outils indispensables pour vivre dans la cité.

II- La scolarisation des jeunes romains : nourrir l’esprit et façonner le citoyen

En prenant exemple sur le modèle grec, des écoles voient le jour dans le monde romain. Elles se chargeront de l’alphabétisation des enfants romains.

Toute personne souhaitant ouvrir une école peut le faire à condition de réunir assez d’élèves. Il est aussi important de notifier l’aspect facultatif de la scolarisation chez les romains. Comme nous l’avons indiqué dans la partie précédente, le paterfamilias peut se charger de cet apprentissage.

A- Transmission du savoir par le magister ludi

Le magister ludi vient prolonger le travail effectué par la nourrice. Tandis qu’elle façonne le corps de l’enfant, le magister ludi façonne l’esprit et le caractère de l’enfant.

De l’age de sept ans jusque l’age de onze ans, l’enfant apprend à écrire, à s’exprimer en public, la lecture, la danse, le chant et l’art de l’éloquence.

La pédagogie du magister ludi est fondée sur l’exemple. L’enfant va imiter son enseignant dans ses gestes et sa voix . Elle repose également sur un espace et un temps de jeu durant lequel l’enfant s’amuse avec d’autres enfants et apprend à se situer.

Enfin, l’enfant subit comme au sein de sa famille des sévices corporelles symbolisées par une baguette (parfois un fouet dont les lanières sont en cuir ). Cela permet dans l’idéal romain de façonner le caractère de l’enfant.

B- L’importance de l’alphabétisation : une succession progressive et lente d’étapes

 Dans les traités de rhétorique de l’époque, l’acquisition parfaite des mécanismes de lecture y est décrite comme nécessaire si l’on veut être éloquent. Cet apprentissage se fait progressivement, par une succession d’étapes.

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