LE PEUPLE BIÉLORUSSE SE SOULÈVE FACE À LEUR DICTATEUR
Synthèse : LE PEUPLE BIÉLORUSSE SE SOULÈVE FACE À LEUR DICTATEUR. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar c.beauver • 12 Octobre 2022 • Synthèse • 1 070 Mots (5 Pages) • 338 Vues
LE PEUPLE BIÉLORUSSE SE SOULÈVE FACE À LEUR DICTATEUR
Depuis début août 2020, un mouvement de manifestation se déroule en Biélorussie contre la réélection de leurs président Alexandre Loukachenko. En effet à la tête du pays depuis 1994 , le 9 août il est réélu avec 80,23% des voix, résultats contestés par son opposante Svetlana Tsikhanovskaïa qui elle n'aurait remporté que 9,9%. La déclaration des résultats considérés comme frauduleux par une partie des électeurs, les poussent à descendre dans les rues : des mouvements de contestation se forment des villes aux campagnes.
Alexandre Loukachenko à la tête de la Biélorussie depuis vingt-six ans maintenant dirige d'une main de fer ce pays n'ayant connu qu'une brève illusion d'une réelle démocratie. Suite à la chute du bloc soviétique en 1991, bon nombre de pays, comme la Biélorussie, deviennent indépendants. Se mettent alors en place de nouveaux systèmes démocratiques semblables à ceux déjà existants à l'Ouest. Le 25 août 1991, La République Socialiste Soviétique (RSS) de Biélorussie fut donc renommée officiellement République de Biélorussie, l'ancien drapeau frappé de sa faucille et son marteau est remplacé par un drapeau aux lignes blanches et rouges à l'initiative du nouveau président Stanislaw Chouchkievitch. Un dirigeant aux idées libérales qui sera rapidement rejeté par la population des zones rurales attachée au système communiste récemment proscrit. Lors des élections en 1994 on lui préfère Alexandre Loukachenko lui-même issu d'un milieu rural modeste et directeur d'une ferme collective (kolkhoses), il est peu sensible aux idées libérales de son prédécesseur. Le nouveau président n'est pas un inconnu dans le paysage politique, il a déjà été député au Conseil Suprême (1990-1993) et président du comité anti-corruption (1993-1994). Il apparaît donc comme un continuateur de l'ancien régime, rassurant ainsi les populations qui y restent attachées, tout en incarnant le renouveau démocratique. Deux ans après sa première élection, il fait voter un référendum remplaçant le quinquennat par un septennat et renforçant les pouvoirs du président notamment sur le budget et en matière de sécurité intérieure. Des changements annonciateurs de la dérive autoritaire à venir.
En effet, le nom de «République » cache un régime autoritaire qui affirme diriger au nom du peuple avec des élections « Démocratiques ». Sous ce régime à l'illusion démocratique se trouve en réalité une envie du dictateur de mettre son fils Nikolay Lukashenko comme successeur, bafouant les règles de la démocratie. Dans cette logique, le régime exécute une oppression de l'opposition et le non-respect liberté de la presse tout ceci à travers des disparitions douteuses et arrestations d'opposants et journalistes. Loukachenko proscrit par la violence policière, les manifestants et les journalistes opposants au régime. Dans ce pays, la télévision est le média le plus populaire, sous contrôle exclusif du gouvernement, devient un moyen de propagande. Ce pays étant 153ème sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse par Reporters Sans Frontières, la presse indépendante et étrangère fait donc l'objet d'intimidation, de violence et de campagne d'arrestation. Le régime censure des sites d'informations et ordonne des coupures internet,afin d'instaurer un silence, un « vide informationnel » face aux manifestations. Quant à l'opposition elle n'est pas en reste : Svetlana Tsikhnovskaïa s'est portée candidate au élection contre Loukachenko, après que son mari le 9 mai 2020 soit emprisonné une première fois, officiellement pour «manifestations illégales» et «troubles à l'ordre public». Mais des voix dénoncent une manœuvre pour l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle. Aujourd'hui, Svetlana Tsikhnovskaïa a fui le pays contrainte et forcée en Lituanie. De même, Maria Kolesnikova, opposante au régime a, le 25 août 2020, été victime d'un enlèvement avec deux de ses collaborateurs au sein du conseil de coordination. Après un interrogatoire ils ont été conduits, de force, à la frontière biélorusse par les services spéciaux. L'opposante aurait déchiré son passeport en signe de refus et de résistance. Le dirigeant ne manque pas de qualifier ces opposants de fuyard, alors que l'ONG Viasna, de défense des droits de l'homme, recense plus d'une cinquantaine de prisonniers politiques. Loukachenko se débarrasse de toute forme d'opposition au régime. Toute cette répression ne passe pas inaperçue pour le peuple biélorusse, ce qui renforce leur colère contre l'autocrate.
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