La Chine et le Japon, deux puissances concurrentes
Dissertation : La Chine et le Japon, deux puissances concurrentes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Claire38 • 1 Novembre 2017 • Dissertation • 2 427 Mots (10 Pages) • 1 235 Vues
La Chine et le Japon sont deux grandes puissances mondiales. À eux deux, ils représentent 18% du PIB mondial et 70% du PIB asiatique. Ils sont entrés en conflit au XXe siècle lors de la Seconde Guerre mondiale, et sont restés rivaux depuis. Ce conflit est marqué par la défaite du Japon en 1945. Mais, après la reconstruction, le Japon connaît une phase de haute croissance (1955-1973) avec un PIB qui augmente de 10% chaque année, ce qui lui permet de devenir la seconde puissance économique mondiale en 1968. Mais, à cause de la crise des « décennies perdues » dans les années 90, le Japon perd cette seconde place. Cependant, il reste la 3ème puissance économique et un membre de la Triade, dont la puissance est établie depuis les années 50. La Chine, de son côté, est un membre actif des BRICS, et elle est la principale puissance émergente du monde. En effet, elle prend la place du Japon en tant que 2ème puissance économique mondiale en 2010. Cette émergence économique est possible grâce à Deng Xiaoping qui effectue la transition de l’économie chinoise vers un modèle capitaliste et l’économie de marché lors de son arrivée au pouvoir en 1978. Cependant, elle reste une dictature communiste, instaurée par Mao en 1949. Les deux pays souhaitent avoir un rayonnement mondial, ce qui les rend concurrents à l'échelle régionale. Nous verrons en quoi ces deux puissances concurrentes cherchent à s’imposer à l’échelle régionale et à influencer le reste du monde. Pour cela nous verrons dans un premier temps la Chine et le Japon à l’échelle régionale, puis leur influence à l’échelle mondiale.
Au niveau démographique, il y a de grands écarts entre le Japon et la Chine. En effet, la Chine dispose de l’atout majeur d’une population de 1,353 milliard d’habitants, qu’elle peut accueillir grâce à sa superficie de 9 597 000 km² contre 126,5 millions au Japon, dont la superficie n’excède pas 377 944 km². De plus, la population chinoise compte 74% d’adultes (contre 64% au Japon), ce qui représente 24% de la population active mondiale. La diaspora de 50 millions de chinois dans le monde constitue également une preuve notable de sa puissance. De plus, l’évolution démographique ne va pas en faveur du Japon. En effet la population japonaise est confrontée à un problème de vieillissement. Avec un solde négatif de -0,278% et une immigration nulle, le Japon est entré en décroissance : sa population devrait atteindre seulement 95 millions d’habitants en 2050. On assiste aussi à l’accroissement de la précarisation, ce qui n’améliore pas ce déclin. Mais, la Chine vieillit elle aussi, notamment à cause de la politique de l’enfant unique instaurée de 1979. Avant son abolition en 2015, on ne prévoyait plus que 1,313 milliard de chinois en 2050 avec 30% de personnes âgées. Mais, malgré ce vieillissement, la Chine reste quand même supérieure au Japon au niveau démographique. Cependant, cela n’empêche pas le Japon de faire concurrence à la Chine au niveau économique.
Le Japon et la Chine sont deux géants économiques qui se disputent le leadership asiatique. Cependant, ils présentent plusieurs différences, et la Chine domine dans plusieurs domaines. Alors que le Japon est seulement la 3ème puissance économique, la Chine est la 1ère. En effet, la Chine est une puissance émergente, alors que le Japon est une puissance établie depuis des années 50. De ce fait, la Chine connaît une forte croissance économique alors que celle du Japon est assez faible. D’ailleurs, la Chine a la première place en tant qu’exportateur mondial (11,5% des exportations mondiales), contre la 4ème place pour le Japon, et elle est qualifiée « d’atelier du monde » et de « laboratoire du monde ». Mais, elle est souvent critiquée par ses partenaires commerciaux pour sa politique qui consiste à maintenir une monnaie faible afin de doper ses exportations. De plus, malgré la faible croissance du Japon, son PIB par habitant est d’environ 37 000 dollars contre seulement 7 600 en Chine. En effet, à cause de son poids démographique considérable, le PIB par habitant est relativement bas, et une grande partie du pays reste sous-développée. La Chine attire elle les IDE (Investissements Directs Étrangers) grâce à sa production qui repose sur des coûts bas et une main-d’œuvre peu chère. Son ouverture vers l’extérieur lui permet aussi de faire beaucoup d’investissements à l’étranger (notamment en Afrique), investissements qui ont été multiplié par 20. Elle possède de grandes métropoles telles que Shanghai, Pékin et Hong-Kong. Cependant, le Japon reste supérieur dans la possession de FTN (Firme Transnationale) (Toyota, Sony, Mitsubishi) et dans l’afflux d’IDE. De plus, il possède aussi de grandes métropoles (Nogoya, Osaka) dont Tokyo qui est la plus grande ville du monde. En 2014, il prend la place de premier créancier du monde, ce qui prouve sa puissance financière. Il dispose aussi d’un grand savoir-faire dans les hautes technologies grâce à ses investissements dans la recherche et le développement qui représentent 3,6% de son PIB contre 1,5% pour la Chine, qui est beaucoup moins moderne et innovante. De plus, les secteurs d’activité de la Chine ne sont que très peu diversifiés, puisque ce sont l’agriculture et l’industrie qui fournissent le plus d’emplois, alors que le Japon dispose de secteurs très variés. Cependant, la concurrence de ces 2 pays n’empêche pas de début d’une intégration régionale. En effet, depuis l’ouverture de l’économie chinoise et son adhésion à l’OMC (Organisation Mondiale du commerce) en 2001, les échanges entre les 2 puissances se sont intensifiés, et représente aujourd’hui 3% des échanges internationaux. La Chine représente 20% des échanges extérieurs du Japon et son premier partenaire économique, et inversement, le Japon est le deuxième partenaire de la Chine, derrière les États-Unis. Les entreprises japonaises délocalisent en Chine (20 milles entreprises japonaises présentes en Chine) et le Japon est le premier importateur d’IDE en Chine. Il y a aussi de plus en plus de flux de personnes entre les 2 pays.
Mais, malgré cette tentative d’intégration économique, il existe toujours une forte concurrence géopolitique. En effet, la Chine et le Japon cherchent tous deux à avoir les meilleurs rapports possibles avec le reste de sphère asiatique, dans le but d’avoir la place de leader sur le continent. La Chine cherche à effacer son image « menaçante » envers ses pays voisins dans un but coopératif. Le Japon, lui aussi, participe activement à l’aide au développement de l’Asie, en prônant une politique de coopération à plus grande échelle, dans le but de normaliser ses rapports avec les pays asiatiques. Seulement, il existe un contentieux mémoriel entre les deux pays qui freine le Japon dans ses objectifs. En effet, le Japon souffre des héritages du passé, et de sa politique expansionniste en Asie et dans le Pacifique au milieu du XXe. Ce sentiment est exploité et entretenu par la Chine qui souhaite limiter l’influence japonaise. Par exemple, elle ne manque pas de rappeler le massacre de Nankin et les crimes de guerre perpétrés par l’armée japonaise entre 1937 et 1945. De plus, ce ne sont pas les seuls désaccords entre les 2 puissances. Par exemple, la Chine et le Japon s’opposent au sujet des îles Senkaku (en japonais)/Diayutai (en chinois), situées entre Taïwan et Okinawa. Ces îles sont sous le contrôle des Japonais depuis 1895 mais sont fortement revendiquées par les Chinois. Fréquemment, des bateaux chinois entrent dans la zone dominée par les japonais, ce qui provoque de vives réactions de la part du Japon. De plus, de nombreux incidents s’y produisent régulièrement, car la zone a pris un nouvel intérêt en raison des gisements pétroliers offshore. Dans le domaine géopolitique, il existe aussi des tentatives d’intégration, mais où la concurrence reste dominante, car la question reste de savoir au profit de qui s’opérera l’intégration. C’est l’enjeu de l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est), qui est une zone de libre-échange et un forum de coopération politique. La Chine se contente de l’ASEAN+3 (Chine, Japon, Corée du Sud) alors que le Japon s’efforce de promouvoir un ASEAN+6 (Australie, Nouvelle-Zélande, Inde) qu’il appelle « l’arc de la démocratie ». L’OCS (organisation de coopération de Shanghai), créée en 2001, qui regroupe la Chine, la Russie et quatre autres pays de l’Asie centrale, est aussi un sujet qui génère des tensions. En effet, elle inclut également des pays observateurs qui pourraient potentiellement intégrer l’organisation comme l’Iran ou encore le Pakistan. Ce statut d’observateur a été refusé au Japon ainsi qu’aux États-Unis. La Chine affirme alors son leadership régional car sa situation géographique lui permet de jouer un rôle de pivot entre l’OCS et l’ASEAN. Cette concurrence entre ces deux grandes puissances ne s’arrête pas à l’échelle régionale mais s’étend aussi à l’échelle mondiale, car ils veulent tout deux amplifier leur influence.
Sur le plan économique,
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