Victor Hugo
Dissertations Gratuits : Victor Hugo. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirese, en 1819, un Lys d'or pour La statue de Henri IV et un Amaranthe d'or pour Les Vierges de Verdun12, et un prix en 1820 pour Moïse sur le Nil13.
Encouragé par ses succès, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles il a des aptitudes (il suit les cours des classes préparatoires), et embrasse la carrière littéraire. Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde en 1819 une revue, « Le Conservateur littéraire », qui attire déjà l'attention sur son talent. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans. Les quinze cents exemplaires s'écoulent en quatre mois. Le roi Louis XVIII, qui en possède un exemplaire, lui octroie une pension annuelle de mille francs14.
Jeune écrivain
Victor Hugo jeune homme.
La mort de sa mère le 27 juin 1821 l'affecte profondément15. En effet, les années de séparation d'avec son père l'avaient rapproché de celle-ci. Il épouse, le 12 octobre 1822, une amie d'enfance, Adèle Foucher, née en 1803, qui lui donne cinq enfants :
Léopold (16 juillet 1823 - 10 octobre 1823) ;
Léopoldine (28 août 1824 - 4 septembre 1843) ;
Charles (4 novembre 1826 - 13 mars 1871) ;
François–Victor (28 octobre 1828 - 26 décembre 1873) ;
Adèle (28 juilletnote 1 1830 - 21 avril 1915), la seule qui survivra à son illustre père, mais dont l'état mental, très tôt défaillant, lui vaudra de longues années en maison de santé.
Ce mariage précipite son frère Eugène dans la folie, une schizophrénie qui conduira à son enfermement jusqu'à sa mort en 183716.
Il commence la rédaction la même année de Han d'Islande (publié en 1823) qui reçoit un accueil mitigé. Une critique de Charles Nodier, bien argumentée, est l'occasion d'une rencontre entre les deux hommes et de la naissance d'une amitié17. Il participera aux réunions du Cénacle à la bibliothèque de l'Arsenal, berceau du romantisme, qui auront une grande influence sur son développement[réf. souhaitée]. Celle-ci dure jusqu'à 1827-1830, date à laquelle Charles Nodier commence à être très critique envers les œuvres de Victor Hugo18. Durant cette période, Victor Hugo renoue avec son père19 qui lui inspirera les poèmes Odes à mon pèrenote 2 et Après la bataille20. Celui-ci meurt en 1828.
Sa pièce Cromwell, publiée en 1827, fait éclat. Dans la préface de ce drame, Victor Hugo s'oppose aux conventions classiques, en particulier à l'unité de temps et à l'unité de lieu et jette les premières bases de son drame romantique.
Le couple reçoit beaucoup et se lie avec Sainte-Beuve, Lamartine, Mérimée, Musset, Delacroix21. Adèle Hugo entretient une relation amoureuse avec Sainte-Beuve qui se développe durant l'année 183122. De 1826 à 1837, la famille séjourne fréquemment au Château des Roches à Bièvres, propriété de Bertin l'Aîné, directeur du Journal des débats. Au cours de ces séjours, Hugo rencontre Berlioz, Chateaubriand, Liszt, Giacomo Meyerbeer et rédige des recueils de poésie dont Feuilles d'automne. Il publie en 1829, le recueil de poèmes Les Orientales. Le Dernier Jour d'un condamné paraît la même année et est suivi de Claude Gueux en 1834. Dans ces deux courts romans, Victor Hugo présente son dégoût de la peine de mort. Le roman Notre Dame de Paris paraît en 1831.
Années théâtre
La Bataille d'Hernani (Grandville, 1836)
De 1830 à 1843, Victor Hugo se consacre presque exclusivement au théâtre, mais publie néanmoins des recueils de poésies : Les Feuilles d'automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les Ombres (1840).
Déjà en 1828, il avait monté une œuvre de jeunesse Amy Robsart. L'année 1830 est l'année de création d’Hernani qui est l'occasion d'un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes, ces derniers, au premier rang desquels Théophile Gautier, s'enthousiasmant pour cette œuvre romantique — combat qui restera dans l'histoire de la littérature sous le nom de « bataille d'Hernani». Marion de Lorme, interdite une première fois en 1829 est montée en 1831 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, Le roi s'amuse en 1832 au Théâtre-Français. La pièce sera dans un premier temps interdite, fait dont Hugo s'indignera dans la préface son édition originale de 183223.
En 1833, il rencontre l'actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse et lui consacrera sa vie. Elle le sauvera de l'emprisonnement lors du coup d'État de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble chaque anniversaire de leur rencontre et remplissent, à cette occasion, année après année, un cahier commun qu'ils nomment tendrement le Livre de l'anniversaire24note 3,25. Mais Juliette ne fut pas la seule maîtresse de Victor Hugo qui en eut de nombreuses26.
Juliette Drouet par Champmartin
Lucrèce Borgia et Marie Tudor sont montées au Théâtre de la porte Saint Martin en 1833, Angelo, tyran de Padoue au Théâtre Français en 1835. Il manque de salle pour jouer les drames nouveaux, Victor Hugo décide donc, avec Alexandre Dumas, de créer une salle dédiée au drame romantique. Aténor Joly reçoit, par arrêté ministériel, le privilège autorisant la création du théâtre de la Renaissance en 183627 où sera donné, en 1838, Ruy Blas.
Hugo accède à l'Académie française en 1841, après trois tentatives infructueuses essentiellement dues à une poignée d'académiciens menés entre autres par Étienne de Jouynote 4, opposés au romantisme et le combattant férocement28.
Puis en 1843 est montée la pièce Les Burgraves qui ne recueille pas le succès escompté. Lors de la création de toutes ces pièces, Victor Hugo se heurte aux difficultés matérielles et humainesnote 5. Ses pièces sont régulièrement sifflées par un public peu sensible au drame romantique, même si elles reçoivent aussi de la part de ses admirateurs de vigoureux applaudissements29.
Le 4 septembre 1843, Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, dans la Seine, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Hugo était alors dans les Pyrénées, avec sa maîtresse Juliette Drouet, et l’apprendra alors par les journaux annonçant la mort de sa fille. L'écrivain est terriblement affecté par cette mort qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations — notamment, « Demain, dès l'aube… ». À partir de cette date et jusqu'à son exil, Victor Hugo ne produira plus rien, ni théâtre, ni roman ni poème. Certains voient dans la mort de Léopoldine et l'échec des Burgraves une raison de cette désaffection de Victor Hugo pour la création littéraire30. D'autres y voient plutôt l'attrait pour la politique qui lui offre une autre tribune31.
Action politique
Élevé par sa mère bretonne dans l'esprit du royalisme, il se laisse peu à peu convaincre de l'intérêt de la démocratie (J'ai grandi, écrit-il dans le poème « Écrit en 1846 »32 en réponse à un reproche d'un ami de sa mère).
Selon Pascal Melka33, Victor Hugo a la volonté de conquérir le régime pour avoir de l'influence et permettre la réalisation de ses idées34. Il devient ainsi confident de Louis-Philippe en 1844, puis pair de France en 1845. Son premier discours en 1846 est pour défendre le sort de la Pologne écartelée entre plusieurs pays35, puis en 1847 il défend le droit au retour des bannis dont celui de Jérôme Napoleon Bonaparte36.
Au début de la Révolution de 1848, il est nommé maire du 8e arrondissement de Paris, puis député de la deuxième République et siège parmi les conservateurs. Lors des émeutes ouvrières de juin 1848, Victor Hugo, lui-même, va participer au massacre, en commandant des troupes face aux barricades, dans l'arrondissement parisien dont il se trouve être le maire. Il en désapprouvera plus tard la répression sanglante. Il fonde le journal L'Événement en août 1848. Il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la République en décembre 1848. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, il est élu en 1849 à l'Assemblée législative et prononce son Discours sur la misère. Il rompt avec Louis-Napoléon Bonaparte lorsque celui-ci soutient le retour du pape à Rome40 et il se bat progressivement contre ses anciens amis politiques, dont il réprouve la politique réactionnaire.
Exil
La maison du Pigeon, maison de la Grand-Place de Bruxelles que Victor Hugo habita lors de son exil à Bruxelles en 1852
Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, Victor Hugo tente d'abord de fuir puis se constitue prisonnier, mais un commissaire français, flairant le piège, refuse de l'arrêter lui répondant « M. Hugo, je ne vous arrête pas car je n'arrête que les gens dangereux ! » Il s'exile volontairement à Bruxelles, puis à Jersey en condamnant vigoureusement pour des raisons morales43,note 6 le coup d'État
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