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Corrigé de la dissertation sur la nouvelle de Balzac, La Maison du chat qui pelote (1830)

Dissertation : Corrigé de la dissertation sur la nouvelle de Balzac, La Maison du chat qui pelote (1830). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  8 Avril 2023  •  Dissertation  •  2 860 Mots (12 Pages)  •  399 Vues

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Corrigé de la Dissertation sur la nouvelle de Balzac, La Maison du chat qui pelote (1830)

DE VERKHOIS

Sujet: Comment Balzac critique-t-il la société de son temps dans sa nouvelle La Maison du Chat qui pelote ?

Introduction:1) Accroche concernant la nouvelle: par exemple une citation de Balzac sur son projet d'étude des "espèces sociales" dans l'Avant-propos de la Comédie Humaine (1842). Ensuite il est impératif de faire le lien entre votre citation et le sujet. Balzac, écrivain réaliste qui rédige ses ouvrages en pleine période du Romantisme, n'hésite pas à se moquer de ses contemporains.

2) Présentation rapide de la nouvelle Bref résumé de la nouvelle (3-4 lignes) : La

nouvelle La Maison du Chat-qui-pelote est classée dans les Scènes de la vie privée dans La Comédie Humaine, nom qu'a donné l'auteur en 1842, à son c uvre qui regroupe ses romans, essais ou nouvelles ou encore ses études de caractère.

3) Ecriture du sujet présenté tel quel, définition et explication des termes du sujet :

C'est ce qu'on voit bien dans le sujet présenté "Comment Balzac critique-t-il la société de son temps ?" dans lequel le réalisme est étroitement associé à la satire sociale. Le verbe "critique" invite en effet à ne pas repérer seulement les descriptions minutieuses des lieux et des personnages dans la nouvelle, mais aussi à étudier les jugements qu'il porte sur ses contemporains et les moyens littéraires utilisés pour parvenir à ce but, comme l'indique l'adverbe interrogatif "comment". Le contexte historique de la nouvelle quis'étend de l'Empire de Napoléon (1811) jusqu'à la parution de la nouvelle en 1830 est celui de la Révolution industrielle qui voit l'arrivée d'une classe sociale bourgeoise avide de s'enrichir et peu appréciée de l'auteur, royaliste convaincu; il lui semble en effet que cette bourgeoisie n'a plus d'idéalet est seulement intéressée par l'argent. De plus, à cette critique du matérialisme de la société de son temps, Balzac ajoute une dénonciation du manque d'écoles pour des filles issues du milieu populaire ou de la bourgeoise, qui fréquemment ne peuvent rivaliser sur le plan intellectuel avec leur mari, et ne sont élevées que pour destâches domestiques. Cette nouvelle est donc une démonstration des mésalliances qui peuvent survenir à son époque, et l'auteur s'est inspiré du cas de sa sœur morte de chagrin à vingt-trois ans du fait d'une mésalliance : tout le récit doit démontrer que les femmes issues de la bourgeoisie et du peuple ne sont pas instruites et préparées pour leurvie d'épouse, et ce défaut d'instruction les expose à des drames conjugaux.

4) C'est pourquoi le sujet pourrait s'écrire de cette façon : Comment Balzacse sert-il du

récit réaliste de la vie de la famille d'Augustine et de sa relation amoureuse avec Théodore pour dénoncer l'infériorité culturelle et sociale de la femme par rapport à son mari et prévenir les risques de mésalliance ?

1ère partie : La critique du milieu familial d'Augustine et de son éducation limité e

2ème partie : La critique du milieu aristocratique de Théodore et de la duchesse de Carigliano

3ème partie : Un récit au service de la défense de la cause des femmes.

1. La critique du milieu familial d'Augustine

La famille d'Augustine vit dans la rue Saint-Denis, dans un quartier très commerçant du centre de Paris, et plus précisément dans la boutique de draps que tiennent M. Guillaume et sa femme, ses parents, et où travaillent trois commis, envoyés dans sa boutique pour y faire leur apprentissage. Celle-ci est facile à reconnaître par son tableau original sur la façade de la maison: un chat qui renvoie une balle avec sa raquette à "un gentilhomme en habit brodé". Les mœurs et habitudes de cette famille ainsi que l'éducation donnée à ses deux filles par Mme Guillaume, constituent pour l'auteur une étude de choix du fait de leur singularité en plein Paris, et qui rappelle le caractère curieux et pittoresque de cette maison vétuste et "décrépite"

a) Des mœurs et habitudes "monacales": travail acharné et régularité du mode de vie (horaires de travail, peu de distractions de la famille en dehors d'un bal à condition de ne pas dépasser onze heures du soir, processions de la famille jusqu'à l'église Saint-Leu, les trois commis mangeant séparément au dessert) , autant de règles que l'auteur trouve ridicules, et qui lui rappellent les lois d' "une petite république": M. Guillaume est comparé à un despote quifait travailler ses trois commis "comme des nègres" : "il croyait de son devoir de les tenir sous la férule d'un antique despotisme". Le champ lexical de la tvrannie indique bien la facon dont

M. Guillaume traite ses commis: "despotisme, férule", la comparaison sous-entendue avec un maître esclavagiste, ou encore "'auguste étiquette", au sens d'un ensemble de règles désuètes et vieillottes. Ce despotisme est présenté comme "inconnu de nos jours dans les brillants magasins modernes", paraît donc exagéré à l'heure où la Révolution industrielle accroît la production des biens de consommation. Ce décalage entre les mœurs de cette famille et l'esprit de son époque se voit lors de la réservation de places au théâtre pour une pièce "à laquelle Paris ne pensait plus" ; M. Guillaume est présenté comme "un de ces hommes antiques", qui malgré ses règles "ridicules" s'occupe de ces trois commis comme de ses fils. Ce paternalisme envers ses emplovés paraît, à cette époque, désuet puisqu'à l'heure de la révolution industrielle ceux-ci doivent avoir de vrais contrats de travail.

b) L'austérité des habitudes et du mode de vie est aussi critiquée par l'auteur. Elles portent des habits simples et ne peuvent satisfaire leur désir de "coquetterie innée chezla femme", ce qui suppose une surveillance constante de leur mère. Même lors des bals elles portent des parures "dont la mesquinerie les faisait rougir', autrement dit qui montraient leur esprit économe et leur peu de valeur. Cette "surveillance maternelle" est évidemment dénoncée par l'auteur et tournée en ridicule d'une façon saisissante lorsqu'elles ne peuvent répondre à leur cavalier que "par oui et non". Cette situation prêterait à sourire si elle n'annonçait pas dans la suite un manque de répartie et un manque de savoir-vivre en société qui handicape lourdement Augustine dans ses rapports avec Théodore et ses amis. Ainsi L'auteur commence à avancer ses pions et à présenter ses arguments utiles à sa démonstration.

c) Mais c'est surtout le problème de l'éducation des filles, qui retient l'attention de Balzac.

L'éducation des filles de M. et Mme Guillaume, Virginie l'aînée, âgée de vingt-huit ans, et Augustine, âgée de dix-huit ans, est centrée sur le travail et le commerce des draps, ce quifait dire à l'auteur que leur éducation est très limitée, comme ille dit: "Elevées pour le commerce, habituées à n'entendre que des raisonnements et des calculs tristement mercantiles... leurs idées n'avaient pas beaucoup d'étendue". Avant même d'avoir décrit au lecteur les seuls livres qu'ont le droit de lire Virginie et Augustine, Balzac donne au lecteur cette triste vérité : "il est facile d'imaginer les résultats de l'éducation qu'elles avaient reçue". Son intervention dans le récit, que le lecteur voit à plusieurs reprises, informe le lecteur d'une pièce maîtresse dans son raisonnement: le manque d'éducation des filles les conduit, une fois mariées, à leur perte, et les empêche de bien s'entendre avec leur mari, qui lui, peut passer son baccalauréat, contrairement aux filles, et bénéficie d'écoles variées et même de grandes écoles : l'Ecole polytechnique, l'Ecole Normale supérieure, fondées sous la Révolution ou par l'Empereur.

Ainsi le milieu très fermé dans lequel vit Augustine ne peut la préparer à sa vie de femme mariée si elle épouse un homme d'une autre classe sociale que la sienne.Après avoir passé en revue les critiques négatives que porte Balzac à l'encontre de la famille

Guillaume, venons-en maintenant à la confrontation des deux mondes, celui d'Augustine et celui de Théodore, qui est le point central de la démonstration de Balzac.

II. La confrontation entre les deux mondes

Une fois le décor planté et les membres de la famille Guillaume présentés, Balzacimagine une relation amoureuse à peine crédible, entre un peintre de génie, issu de l'aristocratie parisienne, Théodore de Sommervieux, et Augustine que son caractère plus porté à la rêverie que sa sœur

Virginie, éloignait du mode de vie voulu par sa mère. Cette confrontation ne peut se finir que par un drame. Elle se voit dans trois aspects : l'incompréhension de la famille devant le métier d'artiste, la vanité d'Augustine et de ses parents désireux de profiter de la célébrité et de l'argent de leur futur gendre, le fossé entre l'éducation d'Augustine et celle de Théodore.

a) De l* "horreur" devant le métier d'artiste au revirement d'opinion des parents d'Augustine

Balzac décrit d'abord les vains efforts de Théodore pour s'approcher d'Augustine qu'il a vue à table avec ses parents et les trois commis. Après l'avoir vue à table avec sa famille et les trois commis, le peintre, frappé par un coup de foudre à la vue de "cet ange exilé qui se souvint du ciel", se désespère de venir lui parler: "S'il échappait à tant d'Argus, il se voyait échouant sous les yeux sévères du vieux négociant ou de madame Guillaume." Emporté par la violence de ses passions, il "tournait alors dans le quartier avec l'activité d'un fou" et "inventa de gagner à prix d'or la servante joufflue". Cette conduite est clairement tournée en ridicule par l'auteur comme le montrent la référence à l'animal mythologique qui surveillait, sous les ordres d'Héra, les nymphes dont était amoureux son mari le dieu Zeus, ainsi que la folie qui s'empare de Théodore. Ce n'est que lors de la messe qu'il put revoir Augustine. Puis, lors de l'entretien de celle-ci avec ses parents, le seul mot de "peintre" effraie littéralement sa mère. Balzac s'amuse à énoncer dans sa bouche tous les préjugés des commerçants contre les artistes: des "meure-de-faim", trop dépensiers"; mais lorsque pour sa défense, Augustine affirme que Théodore est riche et noble, et que madame Roguin, la cousine de madame Guillaume renchérit sur la bonne réputation du peintre quivient d'être nommé chevalier de la Légion d'Honneur par l'Empereur lui-même, et sur sa richesse puisqu'il "possède en bons biens au soleil douze mille livres de rente", la mère d'Augustine change d'avis et fait l'éloge du portrait d'Augustine exposé au Salon. Ce changement subit d'avis vient du fait qu'elle et son mari espèrent profiter de la gloire et de la richesse de leur futur gendre ; ce n'est donc que par vanité qu'ils accordent la main de leur fille à Théodore. C'est bien ce défaut que souligne Balzac. En effet à cette époque l'accord parental est nécessaire pour qu'une jeune fille puisse se marier.

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