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Fiche de lecture sur La leçon

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Par   •  11 Mai 2024  •  Fiche de lecture  •  1 733 Mots (7 Pages)  •  221 Vues

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FICHE DE LECTURE

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TITRE :  LA LECON (1951)

GENRE : Pièce de théâtre (drame comique) appartenant au mouvement littéraire de l'ABSURDE qui a émergé principalement au milieu du XXe siècle.

(L'Absurde est un terme générique employé pour la première fois par le critique : Martin ESSLIN (1962) pour classer les oeuvres de certains auteurs des années 50 qui rompent avec les concepts traditionnels du théâtre occidental.)

AUTEUR : Eugène IONESCO

Dramaturge et essayiste franco-roumain. Il est considéré comme le père du théâtre de l'Absurde, nouveau genre théâtral qui vient, au lendemain de la seconde guerre mondiale, bousculer les règles du théâtre classique :

exploration de l'irrationalité, de l'absurdité et du non-sens de la vie humaine.  Utilise le langage de manière illogique et absurde, et mettent en scène des situations déroutantes et absurdes pour critiquer la condition humaine et la société.

Ses autres oeuvres connues (pièces de théâtre) :

- La Cantatrice chauve (1950)

- Rhinocéros (1959)

- Le roi se meurt ( 1962)

Autres auteurs de l'Absurde :

 Samuel BECKETT, Albert CAMUS, Jean-Paul SARTRE

THEMES : tentation, meurtre, désir langage, pouvoir, enseignement.

RESUME : "LA LECON" (ou la leçon absurde d'un professeur à son élève) est une pièce en un acte.

C'est l'histoire d'un vieux professeur qui reçoit chez lui une jeune étudiante lui demandant des cours particuliers. Au fur et à mesure de la pièce, la leçon se complique, et la communication ne passe plus entre le maître et l'élève. L'histoire se termine par l'assassinat de la jeune femme par son professeur.

PERSONNAGES : A l'exception de la bonne, prénommée Marie, les deux autres personnages ne sont jamais nommés autrement que par leur fonction sociale, soit :  "le professeur" et "l'élève".

 - L'élève : Une jeune fille de  18 ans. Son apparence décrite laisse présager qu'elle vient d'une bonne famille (bourgeoise). Elle apparait superficielle et semble dépourvue d'aspiration personnelle. Son objectif étant avant tout de satisfaire ses parents en se préparant au "concours du doctorat total". Elle évolue tout au long de la pièce. Sûre d'elle, au début, elle se laisse progressivement destabiliser et se retrouve victime de l'ascendant du professeur. Enfin elle n'a pas de personnalité marquante et se fond alors dans la quarantaine d'élèves qui l'ont précédée et qui lui succèderont (interchangeable).

- Le professeur : Personnage principal de la pièce. Il est le stéréotype du professeur par son apparence vestimentaire (barbe blanche, blouse noire) et son attitude respectueuse au début. Cependant, il évolue rapidement et devient instable. Il souffre d'un dédoubldement de personnalité. En effet, de mal à l'aise et timide, il devient dominateur puis pervers jusqu'à en devenir meurtrier, avant de se retrouver désemparé comme un petit garçon. Il incarne à la fois l'autorité et le savoir et sa pédagogie est singulière. Il abuse de son pouvoir sur l'élève en tant que professeur mais aussi sur sa bonne en tant que patron. Il incarne à la fois l'absurdité et la folie.

- La bonne : Prénommée Marie, c'est la bonne du professeur. Elle apparaît comme une femme "forte" âgée de 45 à 50 ans. Simple domestique, sans histoire . Son profil psychologique demeure toutefois complexe. Elle joue un double jeu dans ses rapports avec le professeur. Elle obéit à ses ordres mais n'hésite pas à s'adresser à lui avec franchise, voir le brusquer. Elle le met en garde plusieurs fois jusqu'au final. Elle le réprimande puis le prend en pitié.

Son évolution est cyclique : elle redevient une domestique respectueuse en accueillant un nouvelle élève, comme la précédente,  tout en étant consciente des risques.

THEMES : Ionesco aborde les thèmes de l'éducation et du pouvoir.

- Satire de l'enseignement :

* Il se moque de l'absurdité de certaines connaissances demandées, du faible niveau qui est aujourd'hui exigé même dans des classes avancées (ex: " Un et un font deux. Le Professeur (émerveillé par le savoir de l’Élève) : Oh, mais c’est très bien. Vous me paraissez très avancée dans vos études. Vous aurez facilement votre doctorat total, Mademoiselle." p )

* L’élève n’est pas valorisé pour ce qu’il sait mais pour ce qu’il ne sait pas. Celui qui possède le savoir, c'est le professeur ; étaler ses connaissances quand on est élève est mal perçu (ex: " – Phonèmes… – J’allais vous le dire. N’étalez donc pas votre savoir. Écoutez, plutôt. " p )

* Le manque de pédagogie de la part de l’enseignant. Le Professeur se montre incapable d'expliquer la soustraction à la jeune fille.

* L’impuissance du corps enseignant à travers le recours à des méthodes comme la violence verbale ou la menace avant la violence physique = farce* au théâtre.

* Ionesco montre que le langage qui sert de principal vecteur à l'enseignement peut être vide de sens (expression "tomber dans l'oreille d'un sourd" p 59) le professeur s'en tient à une explication au premier degré.

*Il emploie un ton magistral pour expliquer des choses qu'il cherche à présenter comme logique alors qu'elles sont invraisemblables ( ex: "il ne pouvait pononcer la lettre f. ...."p63), différentes traductions (ex:"il suffira que vous  prononciez le mot couteau dans toutes les langues" p79)

*La farce est un genre théâtral né au Moyen Âge, qui a pour but de faire rire et qui a souvent des caractéristiques grossières

- Le pouvoir (par la force du langage) :

 Le Professeur est ici mis en position de force ; il a tout pouvoir sur l'élève, qu'il considère comme une simple chose, et se permet absolument tout.  Manquant d'autorité, il use de la force verbale comme moyen de possession de l'autre et de la force physique (ce qui est de plus en plus remis en question // 2 guerres mondiales). Il transforme son élève en une chose soumise et passive.

=> au final, la parole va jusqu'à rendre réel l'objet meurtrier : le couteau. et c'est la force représentative du mot qui partvient à assassiner l'élève.

Le dialogue amène le professeur à une sorte de schizophrénie.

LA PIECE DANS LE THEATRE DE L'ABSURDE :

* La pièce se résume à un seul acte sans découpage en scènes. Pas d'intrigue au sens propre.Une action simple (une simple leçon), peu de péripéties mais un prologue, un développement progressif qui aboutit au paroxysme : le meurtre sadique, puis à une chute.

* La pièce principale où se déroulent toutes les scènes ne nous est pas présentée. Nous ignorons où sont les meubles, leurs quantités, leur style : volonté de désorganisation spatiale. La notion du temps est effacée (la durée de la leçon inconnue)

* Les personnages paraissent déshumanisés, sans identité propre, jouant sur les thèmes de la mort et de l'absurdité.

* Une volonté de créer un spectacle total : mimes, gesticulation, didascalies qui donne beaucoup d'éléments aidant à la mise en scène. = permet d'accentuer le comique de la pièce.

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