Le Père Goriot, Balzac

Melchior                                                                                                1°5

Zoumboulakis        

COMMENTAIRE DE TEXTE

        Honoré de Balzac, éminent écrivain du XIXe siècle, s'est immortellement ancré dans la littérature française par sa célèbre série de romans intitulée "La Comédie Humaine". Dans cette fresque littéraire monumentale, Balzac peint un tableau saisissant de la société et de ses aspirations à travers des personnages emblématiques. Parmi ces portraits, se distingue un extrait significatif issu du roman "Le Père Goriot". Ce passage expose les désirs, les ambitions et les stratégies adoptées par une génération assoiffée de réussite sociale. Dans cet extrait, Balzac explore les aspirations fiévreuses de jeunes ambitieux déterminés à gravir l'échelle sociale. Le narrateur expose sans fard le désir ardent de parvenir à la fortune, dépeignant les contrastes frappants entre les aspirations et les réalités quotidiennes de ces individus. Cette quête effrénée de réussite et les moyens envisagés pour y parvenir éclairent un aspect crucial de la société de l'époque.Comment l'extrait de "Le Père Goriot" de Balzac met-il en lumière les aspirations sociales et les compromis moraux auxquels se confrontent les jeunes ambitieux du XIXe siècle pour atteindre la réussite dans une société hiérarchisée et impitoyable? Dans un premier temps, nous allons voir l’expression des ambitions et du désir dans le texte puis nous nous pencherons sur la façon de les réaliser.

        Dans cet extrait, les aspirations profondes du personnage sont clairement exprimées, dès les premières lignes. À travers l'utilisation répétée d'antithèses de la ligne 2 à la ligne 6, le personnage dévoile des désirs bien au-delà de sa situation actuelle : « nous voulons la fortune... nous voulons un hôtel ». Cette opposition souligne son appétit vorace pour une existence au-delà de ses moyens présents. Cette idée est renforcée par l'emploi d'un lexique du désir, notamment avec des termes comme « voulons » (lignes 2 et 6) et « désirs » (ligne 15), qui témoignent de ses ambitions démesurées. De plus, la métaphore saisissante « une faim de loup » (ligne 16) illustre de manière frappante le désir insatiable du personnage. Cette image animale exprime l'avidité vorace qui le consume et sa volonté inébranlable de s'élever socialement. Ces éléments linguistiques offrent un aperçu saisissant des aspirations démesurées du personnage, donnant vie à ses désirs ardents et à son appétit insatiable pour une vie plus prestigieuse et confortable.

        Le personnage renforce sa crédibilité en étayant ses propos avec des éléments illustratifs. Par l'usage du superlatif répété « plus » de la ligne 10 à 11, il cherche à asseoir sa conviction en accentuant l'importance de certaines qualités, donnant ainsi davantage de poids à ses arguments. Son affirmation concernant l'attrait des femmes pour les hommes forts et ambitieux, soulignée par l'hyperbole « elle préfère à tous les hommes celui dont la force est énorme » (ligne 14), renforce cette idée avec exagération, accentuant ainsi son point de vue. De plus, de la ligne 18 à 21, son ambition est encore mise en évidence à travers un parallélisme de construction, soulignant ses expériences qui reflètent ses aspirations. Cette séquence rythmique renforce son discours en montrant la cohérence de ses actions avec ses désirs. Enfin, l'utilisation de la métaphore « vous êtes revenu avec un mot sur votre front » (ligne 22) illustre une fois de plus le désir et l'ambition des personnages à s'élever dans la société. Cette image suggestive renforce l'idée d'une marque indélébile laissée par la quête incessante de réussite et d'ascension sociale.

        Nous avons dans un premier temps étudier l’expression des personnages autour de leur désirs et de leur ambitions, mais, dans un second temps, ils expliquent comment ils compte atteindre leurs objectifs.

        Dans la seconde partie, le personnage détaille les moyens qu'il envisage d'employer pour atteindre ses objectifs. D'abord, il recourt à des comparaisons marquantes telles que « il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot » (ligne 29), « il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon » (ligne 32), et « s'y glisser comme une peste » (ligne 33). Ces métaphores dépeignent une lutte acharnée pour la réussite tout en suggérant que les stratégies pour y parvenir flirtent avec les limites de la morale. Le recours à un vocabulaire péjoratif avec des termes tels que « peste » et l'image saisissante de se « manger les uns les autres comme des araignées » souligne cette dimension peu scrupuleuse des moyens à adopter. Ensuite, le personnage utilise une question rhétorique envers son interlocuteur « savez-vous comment on fait son chemin ici ? » (ligne 30), suivie d'une réponse directe : « par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption » (ligne 31). Cette réponse franche et directe souligne une fois de plus une stratégie peu éthique pour réussir, tout en la justifiant par ce procédé rhétorique. L'opposition entre le génie et la corruption met en lumière les voies contrastées pour parvenir au sommet dans cette société, insistant sur l'importance des moyens peu orthodoxes pour y parvenir.