La Peau De Chagrin Balzac

ui régnait à cette époque, sans pour autant être fataliste et décourageant; il a su répondre aux exigences et aux attentes des lecteurs de l'époque, d'autres jeunes auteurs et penseurs romantiques connaissant le mal du siècle. Il dénonce un système qui passe d'une oppression à une autre sans résoudre les crises qui touchent cette population. Balzac met en avant une société corrompue, gouvernée par l'argent, les apparences et l'hypocrisie que reflète Foedora, allégorie de la société : « -Oh ! Foedora, vous la rencontrerez. Elle était hier aux Bouffons, elle ira ce soir à l'opéra, elle est partout, c'est, si vous voulez, la Société. » Il ridiculise la bourgeoisie en décrivant le banquet où « les jeunes gens les plus remarquables de Paris » perdent toute dignité car le festin se termine en débauche où le désenchantement apparait clairement: « C'était la vie fangeuse au sein du luxe, un horrible mélange des pompes et des misères humaines, le réveil de la débauche, quand de ses mains fortes elle a pressé tous les fruits de la vie, pour ne laisser autour d'elle que d'ignobles débris ou des mensonges auxquels elle ne croit plus. ». Balzac a peint la société entière : les savants, les marginaux (l'Antiquaire), la haute société (Foedora), la bourgeoisie (Taillefer), le peuple, le milieu intellectuel (lors du festin, beaucoup d'écrivains, artistes, …), l'ancienne aristocratie (le père de Raphaël) et enfin les paysans (en Auvergne), on y trouve une critique générale de la société française et notamment de la politique instable, de la désillusion (le savoir est inutile) dans un cadre presque réaliste. Ainsi La Peau de chagrin (le romantisme et le réalisme en général), permet à Balzac, comme aux autres auteurs désenchantés de l'époque d'exprimer leur ressentiment envers une société immobile malgré la révolution de Juillet, une société qui brise toutes les espérances et corrompt les vraies valeurs humaines. On comprend donc que La Peau de chagrin est une critique de la société du point de vue de Balzac et de la jeunesse, également du point de vue du protagoniste Raphaël de Valentin auquel l'auteur s'identifie (le savoir ne protège pas des dettes et des désillusions). Mais La Peau de chagrin, malgré sa profonde étude de la société reste une œuvre inqualifiable, inclassable et très complexe à analyser, certainement moins structurée que d'autres œuvres de Balzac, écrites lorsqu'il avait acquis plus d'expérience; Balzac, ayant beaucoup cherché à comprendre se société, a développé une multitude d'idée au risque de rendre son œuvre trop dense, les informations y sont très abondantes dans un nombre de pages assez restreint.