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Les Lettres persanes, lettre 30

Commentaire de texte : Les Lettres persanes, lettre 30. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Octobre 2024  •  Commentaire de texte  •  2 059 Mots (9 Pages)  •  10 Vues

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    Montesquieu, issu d'une grande famille de parlementaires bordelais, a passé une grande partie de sa vie à fréquenter les salons parisiens. Il consacre également beaucoup d'intérêt et de temps aux voyages. Il est caractérisé par une ouverture d'esprit et une faculté d'adaptation peu commune. Les philosophes du 18ème siècle reconnaissent en Montesquieu leur précurseur : ses idées inspirent leur combat. Il a notamment défendu la conquête de la raison, de l'esprit de tolérance et, en politique, la séparation des pouvoirs.

       Les Lettres persanes ont été publiées anonymement en 1721 à Amsterdam. La lettre 30, s'agit d'un roman épistolaire qui présente la correspondance de deux Persans et leurs compatriotes restés en Perse. Ils font part de leurs étonnements devant le comportement des Parisiens et devant leurs découvertes. Nous pouvons nous demander en quoi cet étonnement que Montesquieu prête à son personnage est faussement sincère. D’abord, nous prouverons que l’auteur à souhaiter à travers son texte faire passer une satire des parisiens, puis nous montrerons la dimensions comique qui lui ait apporté, enfin, nous démontrerons qu’au delà de tout ça l’écrivain à soulever une réflexion philosophique.                                I- Une satire des Parisiens

Cet satire est fondée sur le principe du regard extérieur, ou aussi appelé regard étranger. En effet, dans sa lettre, Rica dresse un portrait de paris et des parisiens selon son regard perse. C’est donc le point de vue d’un personnage étranger qui dépeint ce qu’il voit. L’étonnement de Rica vaut donc pour critique et dénonciation des travers de la société française, ici en l’occurrence, des Parisiens. Il est si étonné qu’il ne fait plus de distinction entre ceux qu’il l’entoure. On le comprend avec la gradation descendante lié à l’âge de l’individu : « vieillard, homme, femme, enfants », qui représente ainsi tous les parisiens, qui à travers son regard surpris, constituent à tout âge confondu, des êtres semblables les uns aux autres , et forme un groupe de gens ayant un comportement singulier. Ainsi, il ne vise personne mais accuse tout le monde    La phrase exclamative « Chose admirable ! » nous laisse comprendre que l’attention déconcertante à son égard représente n’est pas naturel de son point de vu, ainsi celui ci ne comprend pas l’intérêt qu’on lui porte.

L’auteur met en scène plus particulièrement une satire de leur curiosité mal placée. En effet, l’auteur met en avant la particularité de l’attention des parisiens « qui va jusqu’à l’extravagance », nous comprenons aisément la critique de leur excessivité qui n’a pas lieu d’être grâce à cette hyperbole. Mais la différence de regard se trouve aussi et surtout dans l’attitude des parisiens : « comme si » ; la comparaison représente bien l’effet excessif du persan sur les parisiens. Un « Envoyé du ciel » en effet, le voilà classé parmi les êtres surnaturels. Le Persan au contraire, rappelle avec modestie qu’il n’est « qu’un homme ».Ceci est propre à eux et agit de toute parts , « partout »l13, « sur toutes les cheminés » l15. Qui plus est Montesquieu insiste sur le fait qu’ils se permettre de lorgner l’étranger comme s’il n’était pas conforme, alors qu’ils ont pour seul modèle leur propre personne, il nous est possible de le  comprendre à travers la synecdoque, « des gens qui n’étaient presque jamais sortis de leur chambre ». L’auteur laisse ainsi entendre que ces habitants n’ont jamais quitter leur pays pour découvrir de nouvelles choses.  Tout ceci marque l’impolitesse ainsi que le manque de courtoisie et d’égard qui les caractérise.

Montesquieu souhaite de la même manière exposer une satire de leur intérêt illusoire et dénoué d’un réel intérêt. D’autant plus que cette curiosité représente un moyen de combler l’ennui, en effet l’arrivée de Rica constitue une sorte de bouleversement puisque

Selon la personification « troubler le repos d’une grande ville »  les parisiens n’ont rien de plus intéressant. Ils en profitent pour vendre le portrait du persan, « je me voyais multiplié dans toutes les boutiques ».On comprend que l’attention pour Rica est très portée sur le regard, il y a notamment le champs lexical du regard, « vu », « voyait », « regardé ». On comprend qu’ils ne s’intéressent en effet moins à Rica en tant que Persan qu’à son apparence vestimentaire. Aucun, par exemple, ne lui demande les mœurs et coutumes de son pays, ou encore les impressions de son voyage.  Ils n’interagit avec eux qu’en écoutant les différentes conversions portant sur lui. Les parisiens portent ainsi plus de sollicitude à l’apparence, elle n’est donc que physique, voir artificielle. Rica est, par conséquent, considéré comme un objet.

II- Un texte comique

En effet, l’auteur se sert du registre comique ainsi que l’absurde afin d’amuser le lecteur tout au long du texte. Premièrement, il existe plusieurs types de comique qu’on retrouve dans la continuité du texte. D’abord le comique de gestes : "Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel »  « vieillard, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir". Rica se moque ici de la naïveté des Parisiens. Ces nombreux exemples représentant plusieurs actions peu conformes permet au lecteur de se divertir en imaginant la scène. Nous pouvons y retrouver le  comique de caractère : "Il faut avouer qu'il a l'air bien Persan" ; "Ah ! ah : monsieur est Persan ? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ?". On peut aisément comprendre la critique du caractère excessif des parisiens et de leur ethnocentrisme. Enfin il y a du comique de situation : "Je trouvais de mes portraits partout » « je me voyais multiplié dans toutes les boutiques », ainsi ces nombreuses situations gênantes dans lequel se retrouve Rica entraîne l’amusement.   La progression de l’absurde est aussi plus que présente dans le texte. Premièrement elle est soulignée par l’abondance du pluriel ainsi que le champs lexical de la quantité : « mille » , « cent », « tout le monde », « toutes les boutiques ». Cet effet de surnombre accentue le caractère déraisonnable de la lettre. De plus, selon l’homme, dés qu’il se présenta dans cette ville lui étant inconnue, « [il] fu[t] regardé comme si [il] avai[t] été envoyé au Ciel », ainsi « jamais homme n’a tant été vu que [lui] ». Ces hyperboles démontre l’exagération du caractère exceptionnel accordé à Rica, exposant le ridicule des parisiens.

D’autre part, le comique du texte se poursuit avec l’effet de contraste entre les deux partie du texte. D’abord celle où Rica est habillé à l’orientale. L’auteur énumère avec une anaphore toutes  les circonstances et les occasions durant lesquelles on l’observe, toutes introduites par la conjonction de subordination « si », il se voit, par exemple, « multiplié dans toutes les boutiques ». Cette figure, associée à l'emploi du présent de vérité générale, puis de l'imparfait itératif et au rythme ternaire de la phrase : "si je sortais... si j'étais... si j'étais...", permet de créer un effet de comique, comme si tous les habitants de Paris se mettaient à s'imiter les uns les autres comme des automates . Les vieillards, qui eux, sont supposés plus sages, imitent les femmes et les enfants. Cela créé déjà un effet comique au vu du caractère insolite de ces situations.  Mais cela s’accentue quand, cette amplification d’étranges évènements cesse dés que l’étranger « endosse » un costume à l’européenne. En effet, la brutalité du changement amuse « j’entrai tout à coup dans un néant affreux », Rica devient tout à coup anonyme et inintéressant, ceci est intensifié par hyperbole ironique « néant affreux ». Ce changement de vêtement persan pour le vêtement parisien relève là d’une expérience scientifique, puisqu’il parle lui-même d’un « essai ». Le sérieux pris par Rica pour cette action assez ordinaire, le changement d’habit amuse d’autant plus. Cette rupture des situations fait sourire le lecteur et appuie donc la portée satirique du texte.

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