Analyse linéaire Prologue, Juste la fin du monde, Jean Luc lagarce
Analyse sectorielle : Analyse linéaire Prologue, Juste la fin du monde, Jean Luc lagarce. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar rioo • 8 Mai 2022 • Analyse sectorielle • 1 625 Mots (7 Pages) • 1 504 Vues
Analyse linéaire du prologue de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce
Jean-Luc Lagarce est un comédien, metteur en scène et dramaturge de la 2e moitié du 20e siècle. C'est 7 ans avant sa mort qui l'apprend qu'il y ait condamné : Il est atteint du sida. Et c'est 1990 qu’il écrit Juste la fin du monde (deux ans après).
L'intrigue de cette pièce repose justement sur l'annonce de la mort prochaine du personnage principal à sa famille. La pièce est constituée de seulement 5 personnages et a lieu un dimanche dans la maison familiale.
Tout comme le lieu unique, la durée et la structure de la pièce et la rivalité entre frères, le prologue est une des caractéristiques de la tragédie mise en place par Jean-Luc Lagarce.
Dans cet extrait, Louis se livre à un monologue dans lequel il expose le fil conducteur de la pièce.
LECTURE
De cet extrait, nous pouvons tirer une problématique :
En quoi le prologue pas tout à fait conventionnel de Juste la fin du monde reflète-t-il l’ensemble de la pièce ?
Nous pouvons donc distinguer 2 grands mouvements : Premièrement, Louis annonce sa mort prochaine (début du prologue à « vous détruirait aussitôt »). Ensuite, il présente les raisons de son retour.
I. Annonce de sa mort prochaine
• Le prologue s'ouvre sur 2 compléments circonstanciels de temps : « plus tard, l'année d'après ». Ces 2 repères temporels semblent nous donner des indications sur la temporalité de la pièce, mais en réalité n'ont aucune réelle valeur car ils ne sont rattachés à aucun moment précis. Ces indications complètent celles données après la distribution des personnages qui est situent la pièce un dimanche on ne sait pas quand. On peut dès à présent mettre en avant l'omniprésence du temps tout au long de cet extrait.
• Ce premier verset de la pièce peut aussi permettre de mettre en avant une des caractéristiques de la tragédie, qui s'exprime par une tonalité prophétique présente aussi bien ici que dans des tragédies antiques où il était commun d'annoncer ce qui allait se passer dans la pièce. Au verset 2, Louis annonce sa propre mort.
• Après avoir dévoilé le fil conducteur de la pièce seulement au 2ème verset, le personnage principal revient au présent avec l’adverbe « maintenant », et l'utilisation du présent « j'ai » mais aussi du futur « je mourrai » qui rappelle encore une fois le thème principal tout en créant une impression de mélange temporel déroutant.
• La formulation « L’année d’après » est de nouveau utilisée dès le 5ème verset et sera répétée 5 fois dans cet extrait. Comme prédit, le champ lexical du temps est présent. On peut désormais citer quelques termes lui appartenant : « plus tard, année, ans, mois, prochaine, trop tard… ». Cela permet de rappeler le passage du temps, qui est désormais ce qui rapproche de plus en plus Louis de la mort, thème central de certaines tragédies.
• Face à cette mort et à son destin tragique, il avoue être incapable de l’affronter d’en être mentalement paralysé « j’attendais à ne rien faire », « ne plus savoir », « j’attendais d’en avoir fini ». Ce sentiment prend encore plus d’importance grâce au parallélisme de construction dans lequel ces termes s’encrent : « de nombreux mois… que j’attendais », qui permet aussi de souligner la durée de ce sentiment d’impuissance.
• En plus d’être omniprésent, le temps est évoqué comme un ennemi dangereux, invisible et qu’il craint : « on ose bouger », « danger extrême », « imperceptiblement », « geste violent », « qui réveillerai l’ennemi et vous détruirait aussitôt ».
• Cette dernière métaphore filée met en scène un combat à mort, qui est celui ici de Louis contre le temps.
• « L’année d’après » vient briser la continuation de la phrase et en modifier le sens.
Cette brisure de rythme se clôt sur le sentiment de peur, du temps, de la mort, et, principalement dans le mouvement suivant de revoir sa famille.
II. Raisons de son retour
• Afin de marquer le début de cette nouvelle partie, Lagarce utilise « malgré tout », qui montre une opposition. On peut ici supposer que cette opposition est celle de l’immobilité et l’impuissance face à la mort contre sa décision de revenir dans sa famille. Il se force à y aller et parvient à s’extirper de l’état dans lequel il était.
• Le mot, ou plutôt le sentiment mis en valeur après cette rupture est un des plus présents chez Louis dans cette pièce : « la peur ». Elle est d’abord présente sous forme de paralysie contre le temps et la mort et ensuite lorsqu’il doit dire son sort à sa famille. De plus, cette peur générale est renforcée par la peur de ne pas arriver à dire ce qu’il a à dire.
• Elle participe également à la tonalité épique sous entendue dans « prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre » avec « risque », « sans espoir […] de survivre », qui peut faire référence une fois de plus aux tragédies antiques dans lesquelles les héros partaient à la guerre ou une quête se sachant condamnés à mourir.
• On retrouve au verset 20 et 21 un mélange des temps. Louis répète de nouveau « l’année d’après », mais suivi cette fois du passé simple « je décidai ».
• Il mentionne ensuite brièvement sa famille avec le déterminant « les » qui désigne les membres de sa famille sans le clarifier. Nous sommes au milieu du prologue, l’intrigue n’a pas réellement commencé, les autres personnages ne sont pas encore apparus et il Louis utilise ce mot comme s’il les avait déjà mentionnés auparavant ou comme si le lecteur savait clairement de qui il parlait. Cela accentue l’effet d’incompréhension de brouillage et de fouillis qui est présent tout au long de la pièce.
• C’est
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