Analyse linéaire Salomé, Apollinaire

Salomé

Introduction

Dans ce poème, le locuteur est Salomé, elle interpelle un certain nombre d’interlocuteurs. Elle s’adresse à sa mère, au roi Hérode et aux fous du rois.

Salomé est présentée comme une femme fatale. Elle est la figure de prédilection du mouvement symboliste et décadent.

Comment Apollinaire déconstruit la représentation traditionnelle du mythe pour inscrire dans le poème la folie et la culpabilité ?

Du vers 1 au vers 12, Salomé s’adresse à sa mère et au roi Hérode et évoque le temps passé ainsi  que ses regrets. Du vers 13 au vers 23, elle s’adresse à son entourage et les invités à l’enterrement de Jean-Baptiste.

1. Salomé évoque le temps passé et ses regrets

Le poème commence in medias res.

Le poème s’ouvre sur le thème de la danse. La danse est associée au désir que Jean Baptiste soit heureux.

Salomé exprime son souhait de retrouver Jean Baptiste. Elle espère sa résurrection comme le traduit la subordonnée circonstanciel de but au vers 1 et le conditionnel du verbe danser au vers 2.

Salomé veut rivaliser avec les anges.

Ces deux premiers vers sont étonnants puisqu’il s’agit du renversement du mythe de Salomé car jean Baptiste et ici heureux alors qu’il est mort. Ces deux vers s’adressent au roi Hérode. En effet, Salomé a dansé pour Hérode afin que Jean Baptiste meure.

L’Apostrophe sire confirme que Jean baptiste est décédé.

Au 3eme vers, Salomé s’adresse à sa mère qui est l’instigatrice du meurtre de JB. On note un paradoxe : en effet, La  mère de Salomé a voulu la mort de JB et elle est ici triste. Il y a une sorte d’ironie puisque Salomé feint de ne pas connaitre la cause de la tristesse de sa mère.

Dans la deuxième strophe, Salomé se souvient de son amour pour JB comme le traduit la répétition du verbe battre qui concerne le cœur avec l’adverbe intensif très. De plus, l’harmonie imitative en b et en t semble reproduire les battements du cœur.

La première impression quand on lit cette strophe est que la danse de Salomé fut une dans innocente. Salomé évoque un passé heureux et une fascination pour les paroles d’Hérode.

On peut noter une interprétation phallique du fenouil.

Le lys est un symbole de la royauté mais aussi de la pureté. Salomé a l’impression d’avoir été pure mais elle ne l’est plus.

L’image d’une dame du Moyen Age s’ajoute à la figure biblique : elle tisait une  banderole pour JB.

1. Enterrement de Jean Baptiste

La troisième strophe est la seule strophe ou il n’est pas question de danse. Cette strophe constitue une sorte de reprise :

La tristesse, la peine et l’émotion de Salomé est exprimée, elle déplore la mort de Salomé.

La reprise du verbe brider au vers 9 ajoute une tonalité plaintive au texte.

On note une reprise étonnante du bâton, cette reprise semble être liée a Moise. Son bâton refleuri traduit un souhait de résurrection de Jean Baptiste.

On remarque aussi une reprise des lys qui sont la métaphore de la perte de l’être aimé.

Enfin l’alexandrin en tremi trequi insiste sur l’alliance lys, soldat et Hérode.

Les deux dernières strophes évoquent la mort de Jean Baptiste et son enterrement. Salomé s’adresse a tout son entourage.