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Analyse linéaire le rouge et le noir chapitre 41

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Par   •  24 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  1 938 Mots (8 Pages)  •  11 216 Vues

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Analyse linéaire Le rouge et le noir

Le rouge et le noir est un long roman d’apprentissage publié en 1830 et écrit par Stendhal un écrivain réaliste et ancien officier de Napoléon. En effet, ce roman du XIXe siècle appartient au mouvement du réalisme et raconte l’ascension du jeune Julien Sorel, qui s’élève dans la haute société grâce à son intelligence ambitieuse et sa beauté juvénile. Cet extrait se situe à la fin du roman, au chapitre 41 de la parti II, peu après les révélations d’infidélité par Mme de Rênal, qui détruisent le projet de mariage entre Mathilde et Julien et poussent ce dernier à commettre un crime vengeur et inattendu : celui de tirer sur son ancienne amante.

Dans ce passage, le jeune homme prononce un discours dénonciateur qui le condamne à mort et accuse la société.

On peut alors se demander comment Julien, à travers son discours, interprète-t-il son propre destin et se condamne-t-il volontairement à une mort héroïque.

Cet extrait se divise en 4 parties.

Tout d’abord, le discours que s’apprête à prononcer Julien lors de son procès constitue sa plaidoirie, son discours de défense. C’est pourquoi Julien prend la parole de manière solennelle et s’adresse aux « Messieurs les jurés » qui sont censés juger la gravité de son crime.

Cependant dès sa deuxième phrase, Julien emploie l’expression « l’horreur du mépris » pour justifier sa prise de parole. Malgré le fait qu’il pensait ne pas être affecté par l’opprobre public qui suivrait son exécution, Julien se rend compte qu’il tient finalement à sa réputation même après sa mort. Il apparaît alors comme un héros orgueilleux, qui refuse d’être jugé par des hommes, qui le méprisent, et prend donc la parole pour s’expliquer, se justifier et exposer les différentes raisons qui l’ont conduit à son crime impuni et à son malheureux destin.

Dans son discours, Julien se présente de manière élogieuse comme un héros rebelle qui, malgré son appartenance à une classe ouvrière, a essayé de s’élever socialement. Il rappelle ainsi d’où il vient en se qualifiant de « paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune » pour montrer qu’il était voué à la pauvreté. De plus, la colère de Julien, révolté par la société, est renforcée par l’allitération sifflante dans « un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune ». Cette révolte passe également par plusieurs oppositions entre Julien et les jurés : je oppose à vous et votre classe à paysan.

Néanmoins, Julien exagère l’héroïsme de sa révolte car en réalité il ne s’est pas battu et investit pour défendre la classe ds opprimés à laquelle il appartient, mais à plutôt préféré gravir l’échelle sociale, à travers des stratégies opportunistes qui l’ont parfois conduit à trahir sa classe, comme l’épisode de la « note secrète ».

Julien rappelle également la position sociale de ses jurés en précisant qu’il n’a pas « l’honneur » d’appartenir à leur « classe ». Cette tournure ironique montre le mépris de Julien Sorel envers les jurés. Les termes élogieux « honneur » et « votre classe » sont en réalité un blâme. De même, la répétition du mot « Messieurs » dans la deuxième phrase est une anaphore moqueuse, et non une marque de respect. Cette injustice est soulignée par le fait qu’il n’est pas juger par ceux de son milieu mais des personnes qui lui sont socialement supérieures, ce qui présage un procès qui n’est pas équitable.

Dans la seconde partie de son discours argumentatif, Julien, alors même qu’il risque la mort, ne cherche pas à influencer ses jurés, ni à éviter sa condamnation. Au contraire, il ne « demande aucune grâce » et prétend déjà connaître le destin funeste qui l’attend. Cela constitue donc un plaidoyer judiciaire très inhabituel : en effet le héros renverse la fonction de la plaidoirie car il transforme sa défense en auto-condamnation suicidaire.

De plus, Julien envisage la suite de son procès comme certaine : en effet il dit que « la mort l’attend » en utilisant un présent à valeur de futur proche et sait donc qu’il sera condamné à mort. C’est pour cela qu’il emploie également le futur simple de l’indicatif qui sert à exprimer une action future certaine.

Ainsi, grâce à l’emploi du registre tragique, la fureur du héros a laissé place à une maîtrise de soi stoïcienne comme l’atteste le complément circonstanciel de manière « en affermissant sa voix ».

De plus, Julien rend son crime encore moins excusable en composant un portrait idéalisant de Mme de Rênal. Par le biais d’hyperboles et de superlatifs, Julien désigne de manière très élogieuse Mme de Rênal comme « la femme la plus digne de tout le respect de tous les hommages ». Grâce à une comparaison, il va même jusqu’à la designer « comme une mère » pour lui.

Julien renforce son accusation contre lui-même en révélant la préméditation de son crime. En effet, ne cherchant pas de circonstances atténuantes, Julien, à l’inverse, avoue que son crime n’est pas le résultat d’un accès de rage mais un acte voulu est réfléchi. Cependant, les italiques de « prémédité » indiquent que Julien prononce ce mot de manière irréfléchie avec enphase. L’adjectif qualificatif atroce renforce également la gravité de son crime et son auto condamnation.

Toujours dans la logique de s’accuser lui-même et de se condamner, Julien conclue cette présentation en révélant qu’il a mérité la mort avec la conjonction de coordination « donc ». L’allitération en m « j’ai donc mérité la mort, messieurs » renforce également l’auto-condamnation suicidaire de Julien.

Pour la première fois dans cette étrange plaidoyer, il tente néanmoins de se défendre en évoquant l’argument de son jeune âge : « sa jeunesse peut mériter de pitié ».

Cependant cet argument, qui aurait dû susciter plus de clémence chez les juges, ne semble pas être retenu par ces derniers.

Julien continue de se condamner lui-même et avoue ouvertement être coupable du crime dont on l’accuse en utilisant la conjonction de coordination « mais » et le verbe « serais». Celui ci est conjugué au présent du conditionnel, qui a ici la valeur d’irréel du passé; d’un fait qui ne s’est jamais réalisé.

Julien justifie cette auto-condamnation par le fait que les juges « voudront punir et décourager a jamais cette classe de jeunes gens nés dans un ordre inférieurs, et opprimés par la pauvreté ». Selon lui,les juges sont injustes envers lui car, peu importe sa culpabilité, Julien aurait été jugé avec la même sévérité. Il considère donc qu’il est déjà condamné à mort du fait de son appartenance sociale.

Cette injustice qu’il dénonce est renforcée par le terme « audace » qui signifie « courage ». En effet, Julien caractérise la jeunesse pauvre d’audacieuse car celle-ci est prête à empiéter sur les privilèges des plus fortunés. C’est donc un terme mélioratif qui, non seulement valorise la jeunesse pauvre mais par la même occasion valorise aussi Julien.

À l’inverse, le terme « audace » peut avoir une connation péjorative et être le synonyme de si l’on attribue ce mot au discours des riches.

Le portrait péjoratif des « gens riches » est renforcé par le mot « orgueil » qui dénote l’arrogance des riches à croire qu’ils sont au dessus de tout et ne souhaitent pas que des individus de classe populaire s’immiscent dans leur caste.

Les termes « classe », « ordre inférieur », « opprimés » et « la

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