Beaumarchais, le mariage de figaro, 1784, acte i, scène 1
Étude de cas : Beaumarchais, le mariage de figaro, 1784, acte i, scène 1. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar anaisou • 3 Juin 2023 • Étude de cas • 1 258 Mots (6 Pages) • 266 Vues
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1784, Acte I, scène 1
Intro : Dans Le Mariage de Figaro, Beaumarchais reprend un personnage du Barbier de Séville : Figaro.
Cette pièce du siècle des Lumières a été jouée pour la première fois en 1784 (mais écrite en 1778). Elle est l'occasion pour Beaumarchais de réaliser une satire sociale, tout en divertissant son public.
Trois années ont passé depuis que le Comte Almaviva a épousé Rosine, devenue depuis la Comtesse. Figaro, le barbier de Séville, a beaucoup aidé le Comte à réaliser son mariage. Figaro à son tour doit donc se marier ce jour même avec Suzanne, la camariste (femme de chambre et confidente de la Comtesse). Dans le début de cette scène d'exposition, Figaro est en train de mesurer la chambre que le Comte lui a donnée ainsi qu'à sa future épouse. Dans cette scène d’exposition, nous retrouvons Figaro et Suzanne qui sont sur le point de se marier.
→ En quoi cette scène d’exposition présente l’ensemble des enjeux de cette comédie ?
I. Rencontre avec les deux fiancés (l1à 10)
· Didascalie initiale : le décor est intéressant, il manque un lit dans cette chambre mais avec la présence d’un fauteuil qui aura son importance + tard dans la pièce. Les personnages vaquent à leurs occupations en lien avec le mariage qui se prépare. Cela pose le cadre de la pièce et met l’accent sur le couple phare (= rôle d’une scène d’expo).
· Début in medias res (= en plein milieu de l’action), Figaro est en train de mesure une surface, surement pour un futur lit. A travers leur échange, sont abordés des thématiques qui montrent à la fois leur intimité et leur appartenance sociale : la virginité de Suzanne, « ce bouquet virginal », sa beauté, « la tête d’une belle fille », l’amour de Figaro, « l’œil amoureux d’un époux », leur union à venir, « le matin des noces ». Cela permet d’informer le spectateur de l’intrigue principale qui repose sur l’amour que se portent les 2 servants.
· Le champ lexical du rapprochement physique + le tutoiement + leurs surnoms « ma charmante », « mon fils », « ma petite Suzanne », nous indiquent que ce sont des serviteurs et non pas des nobles.
II. Refus de la chambre : portrait des caractères (l11à 24)
· Dans le passage suivant, Suzanne refuse le lit offert par le comte, sans justification malgré la demande pressante d’explications de Figaro. Échange rapide (= stichomythies) de répliques courtes qui s’enchaînent en mode questions / réponses. Succession de questions de F auxquelles S refusent de répondre, anaphore des négations, « je n’en veux point », « je n’en veux pas ».
· Alors que Suzanne s’adresse toujours à Figaro en le tutoyant, ce dernier la désigne en employant le pronom personnel indéfini « On dit une raison » ou en l’englobant dans l’ensemble de la gent féminine « Oh ! quand elles sont sûres de nous ! », en reprenant le préjugé selon lequel les femmes sont capricieuses et changent d’avis.
· Suzanne répond par un paradoxe « Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort », cela renforce le préjugé : les femmes sont irrationnelles, F n’obtient pas d’explications à ses questions.
· Pour finir, elle tente de clouer le bec de Figaro en utilisant un raisonnement par l’absurde (« Es-tu mon serviteur ou non ? » l. 22), en s’appuyant sur le code amoureux élaboré au Moyen-Âge, du temps de l’amour courtois : le chevalier servant doit obéir aveuglément aux ordres de la Dame de ses pensées et ne jamais la contredire : si Figaro la contredit, c’est qu’il n’est pas véritablement amoureux d’elle. Comique de caractère, S représente les défauts accordés aux femmes à cette époque.
· F tente alors de la convaincre avec un argument logique (caractère des hommes en opposition avec la réponse irrationnelle de S)
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