Commentaire Bel-Ami
Commentaire de texte : Commentaire Bel-Ami. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Izzy91 • 28 Avril 2017 • Commentaire de texte • 781 Mots (4 Pages) • 1 290 Vues
À travers son roman "Bel-Ami", Guy de Maupassant, écrivain du 19e siècle, dépeint un tableau critique de la société de l'époque, fortement marquée par la notion de l'arrivisme, le capitalisme et l'ambition sociale. Le passage en question souligne de manière exemplaire la réussite sociale du personnage principal, Georges Duroy.
Dans cette scène, qui clôture le roman, Duroy vient de se marier à Suzanne Walter, une jeune femme dont le père a accumulé une fortune énorme grâce à son poste de directeur du journal "La Vie française", ainsi que des spéculations boursières au Maroc, avant l'annexion du pays. Même si l'association de la famille Walter avec Georges Duroy laisse supposer qu'il ne s'agit pas d'une cérémonie banale, la scène décrite dépasse largement les espérances du lecteur et ressemble plutôt au couronnement d'un roi qu’à un sacrement de mariage. Cette impression est soulignée par plusieurs éléments. D'abord, Maupassant se sert du champ lexical de la royauté pour nous présenter cette scène spectaculaire. Pour illustrer cela, citons la phrase : "un roi qu'un peuple venait d’acclamer". L'auteur met en contraste Duroy dans toute sa gloire et "le peuple de Paris [qui] le contemplait et l'enviait". Il emploie des synonymes variés pour désigner les admirateurs de Duroy, comme "la foule amassée", "pleine de monde", "l’interminable défilé" ou même la comparaison "la foule coulait devant le lui comme un fleuve" ce qui renforce l'image de Georges mis sur un piédestal, entouré par ses sujets. De plus, la récurrence constante de l'imparfait souligne la solennité de l’événement. Mais l'auteur emploie aussi un moyen plus direct pour mettre en valeur la festivité, en utilisant des expressions liées à la lenteur, telles que : "il descendit avec lenteur les marches du haut perron" ou "il allait lentement, le pas calme". La théâtralité de la scène renforce l'image de Duroy comme le « Roi Soleil », Louis XIV, qui "allait lentement, d'un pas calme, la tête haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte". Toutefois, son ascension fulgurante dans le monde de la presse, ainsi que dans la bonne société française, couronnée par la sortie triomphale de l'église, ne semble pas satisfaire entièrement les désirs de Georges. La référence au palais Bourbon ouvre des perspectives intéressantes pour son ambition insatiable.
Bien que Georges savoure ce moment du triomphe, il donne tout de même l'impression de se remémorer son passé glorieux. Dans l’extrait, à deux moments, il semble revivre ses triomphes de séducteur. Premièrement, lorsque Mme de Marelle s'approche de lui, elle fait naître chez Bel-Ami un désir sensuel, presqu'un regret, intensifié par le fait qu'elle lui est devenue inaccessible depuis son mariage avec Suzanne Walter. De plus, tout à la fin du roman, Duroy se souvient du temps où Mme de Marelle était sa maîtresse et il échappe à la réalité présente en dirigeant ses pensées vers leur passé commun. Cela devient évident en analysant le champ lexical du passé et du désir corporel. D'une part, l'auteur emploie le lexique du passé, comme "souvenirs", "pardonne" ou "sa pensée maintenant revenait en arrière". D'autre part, Mme de Marelle est aussi bien présente dans le temps du récit en évoquant des émotions sensuelles chez Georges: "devant ses yeux [...] flottait l'image de Mme de Marelle". De plus, on trouve de nombreuses descriptions de l'apparence de Mme de Marelle, ainsi qu’une évocation de la passion entre eux et de son désir amoureux. À travers ces indices, savamment disséminés dans le roman, le lecteur se rend compte que la mariée ne remplit qu'une fonction dans la vie du protagoniste : Suzanne ne représente qu'un moyen pour atteindre son but : la réussite sociale et financière. Mme de Marelle, quant à elle, représente l'emblème de l'amour physique.
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