Commentaire Ruy Blas scène 3 acte III
Commentaire de texte : Commentaire Ruy Blas scène 3 acte III. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar messaline05 • 9 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 947 Mots (8 Pages) • 10 294 Vues
Introduction :
Nous allons aujourd’hui étudier le moment le plus sublime de ce drame romantique, le moment où le déguisement de Ruy Blas opère d’un point de vue sentimentale alors même que le politique a réussi. Il s’agit de la scène 3 acte 3 du vers 1211 au vers 1275, la réunion des deux amants et l’aveu de leur amour mutuel. La scène étudiée suit celle où Ruy Blas devenue premier ministre se dispute les biens d’Espagne avec grande éloquence, pendant que la reine cachée écoutait ses paroles et précède la scène du dé-masquage par l’arrivée de Don Salluste, scène du retour à la réalité. Dans celle étudié c’est la révélation d’un amour mutuelle qui se dessine en surface comme la possibilité d’agir pour cet amour
mais en creux comme une prédestination à un amour funeste. Le sublime laissant place à l’inquiétude du grotesque.
Nous verrons donc comment à travers la réussite amoureuse grâce au travestissement nous sommes confrontés à différents masques amoureux dans lesquels les êtres s’effacent se transformant en objet pour ainsi atteindre le sublime?
Nous développerons l’idée d’une pluralité du je amoureux : un laquais discret, un faux Don césar ou encore un Ruy Blas sans masque ?
Puis nous observerons l’amour d’une reine sublimé pour un objet vivant
Finalement nous analyserons la reine comme outil final à la création d’un Roi
Une pluralité du je amoureux : un laquais discret, un faux Don César ou encore un Ruy Blas sans masque ?
Qui est cet amoureux ? Ce doux laquais déposant mystérieusement une fleur sur le banc ou ce grand ministre si terrible et si grand comme le caractérise précédemment la reine au vers 1210? Ou est-ce tout simplement un Ruy Blas sans masque? Cette pluralité du « je » invoque cette question, quel est cet amoureux face à nous?
Tout d’abords nous pouvons apercevoir un Ruy Blas faussement Don césar
Si nous analysons le début de son aveu « parce que je vous aime! » « parce que je me sens bien, moi qu’ils laissent tous » parce que rien n’effraie une ardeur si profonde et que pour vous, je vous sauverais » nous avons face à nous un Ruy Blas qui use de son sentiment pour passer à l’action loin de la mélancolie et du désespoir, loin de l’impossibilité, il incarne à merveille le rôle qu’il s’est donné à jouer. Le réel si difficile à supporter lui semble être évanouie et c’est l’amour, la vérité de l’amour qui est en train d’éclater au grand jour, au grand yeux, loin de l ‘obscurité des cachettes, Ruy Blas deviens un héros et il le crie par cette exclamative « et que pour vous sauver, je sauverais le monde » Ainsi c’est pour la reine, pour l’amour que Ruy Blas dans ces mots aspire à l’action politique. L’un est l’autre étant indissociable.
B) Mais Le ruy Blas romantique fait fondre le masque de Don César
Rapidement le costume du si terrible et si grand premier ministre s’écroule et le silencieux laquais ressurgit « je suis un malheureux qui vous aime d’amour, Hélas ! je pense a vous comme l’aveugle au jour » Même dans l’aveu RB dessine à nouveau les traits de l’impossibilité. Le champ lexical de la cachette de L’ombre apparaissent pour faire disparaitre l’exhalation héroïque précédemment énoncé. Ainsi donc on doit ce poser cette question:Est-ce l’ombre de sa position c’est à dire celle d’un laquais qui réapparait ou est-ce l’ombre d’une reine avec un roi, l’addition d’un amour impossible pour Ruy Blas?
C) en effet on retrouve un laquais retournant à sa position dans cet échange amoureux
Ruy blas retourne valet quand au vers 1269 indiqué par la didascalie il tombe à genoux face à elle. Un laquais silencieux répondant à son discours par un discret « madame … » ponctué de trois points au vers 1268.
Il la voit comme une Beatrice Dantesque, du haut de son ciel « vous m’emplissez le coeur » s’exclame t-il au vers 1236
Hugo a beaucoup écrit sur l’Inspiration que Dante et la divine commedia lui ont inspiré, de cette inspiration il en découle une imitation romantique « les voix intérieures » publié en 1837, il réécrit les premiers vers du premier chant en caractérisant l’amour comme « un couple enlacé, triste, et toujours brulant, Qui dans un tourbillon passe une plaie au flanc. » et en élargissant on peut voir apparaitre le masque de Ruy Blas et la fin funeste du poison quand il écrit « Plus loin , la lâcheté, la peur, la trahison, offrant des clefs à vendre et goutant du poison : et puis, plus bas encore, et tout au fond du gouffre, le masque grimaçant de la haine qui souffre! »
Ainsi tout comme Dante pensant à Béatrice dans ses rêve on peut parler d’une cristallisation de la reine, la didascalie « il l’écoute avec ravissement» crée un immobilisme autour d’elle, elle est comme une divination sous laquelle Ruy Blas se prosterne.
Dans cet extrait on assiste ainsi non seulement à un amour concrètement impossible mais aussi à la concrétisation impossible d’un être. tout d’abord l’exhalation d’un faux ministre suivant la scène précédente ou la réussite politique atteint son summum, puis le retour d’un réel impossible par Ruy Blas, et enfin, la position vers le bas d’un Laquais.
Ainsi cherchant sa propre voix il utilise celle de la reine pour la transformer en un objet de désir.
II) L’amour d’une reine pour un objet vivant
1) Dans cet extrait nous sommes face à la Condition d’une reine endormie
Le portrait de la reine n’est pas celle d’une femme animé par des désirs secrets et en mm temps poussé dans l’inactivité, Victor Hugo dresse d’elle le portrait d’une femme poussée vers la quête d’amour, la quête d’aventure et surtout de liberté, enfermée dans une prison dorée elle attends de s’échapper, loin d’être effrayée c’est une femme forte mais une reine endormie. Cette condition de reine délaissé par un roi ne disant « rien » comme elle l’affirme et « allant seulement chassé » lui provoque une sorte de figement, elle est fixée, comme un arrêt sur image sur sa propre vie . Elle utilise le verbe « ravir » au vers 1228 « Oh! Parle! Ravis-moi » ainsi Ruy Blas faussement Don Cesar a le devoir de la réanimer.
2) Il y a l’idée d’un Miroir hiérarchique inversé
Miroir car ce sont tous les deux des personnages qui désirent la liberté de vivre et d’être. Pour tout les deux le réel est difficile a accepter et a vivre. Hiérarchiquement la reine est naturellement au-dessus de Ruy Blas mais inversée car c’est elle qui se cache dans l’ombre dans la scène précédente et c’est Ruy Blas qui parle à haute voix. Ainsi comme une enfant
...