Correction du travail sur "Jeannot et Colin" de Voltaire
Cours : Correction du travail sur "Jeannot et Colin" de Voltaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar laurence9240 • 22 Août 2017 • Cours • 717 Mots (3 Pages) • 12 985 Vues
Correction « Jeannot et Colin » : questionnaire
RAPPEL : conte écrit sous un pseudonyme : « Contes » de Guillaume Vadé, 1764
1) Rapport avec le genre du conte :
- brièveté du texte
- intrigue simple et traditionnelle qui suit un schéma narratif clair : l'amitié entre deux Auvergnats (situation initiale), l'arrivée de l'habit, signe de promotion sociale (élément perturbateur), retrouvailles (résolution) et réconciliation (situation finale).
- un nombre réduit de personnages qui incarnent une condition sociale ( bourgeoisie, clergé, noblesse), un caractère (ambition naïveté, pédantisme...). Leur épaisseur psychologique est peu importante et leurs noms sont conventionnels.
- un cadre spatio-temporel imprécis : une ville de province quasi inconnue des lecteurs parisiens de l'époque : Issoire
- la présence d'une morale à la fin : « le bonheur n'est pas dans la vanité »
2) La morale
a) Elle est formulée à la fin : « Et Jeannot le père et Jeannotte la mère, virent que le bonheur n'est pas dans la vanité »
La vanité est un vice qui est condamné car il mène au malheur, contrairement à l'amitié.
b) Colin incarne des valeurs morales positives : générosité, « bonté d'âme », simplicité, fidélité, « douceur », « gaieté », indulgence (il n'est pas rancunier envers Jeannot).
c) Au contraire : Jeannot et ses parents font preuve de vanité : envie d'être approuvé par les autres, d'être considéré, orgueilleux.
Leur ambition est de plaire dans le grand monde, de s'élever par leurs manières au-dessus de leur condition roturière et Jeannot oublie son ami.
3) Ignorance de l'homme du monde :
- le gouverneur : « homme du bel air » , en charge d'éduquer Jeannot alors qu'il ne sait rien
- l'auteur à la mode que les parents invitent à dîner : il est désigné par des antiphrases : le narrateur l'appelle « bel esprit » alors que l'auteur avoue ignorer le latin ; puis le narrateur l'appelle « ami » alors qu l'auteur vient de conseiller de maintenir Jeannot dans l'ignorance (ce qui est un mauvais conseil).
L'auteur à la mode est aussi appelé « le gracieux ignorant » car il dénigre toutes les disciplines : latin, histoire, sciences... alors qu'il déclare la danse comme utile.
Enfin, Voltaire dénonce l'intérêt de ce personnage pour qui « la grande fin de l'homme est de réussir dans la société »
4) les vices de la société et les procédés de la satire :
Vices dénoncés | Procédés satiriques |
Le bavardage et le parasitisme mondain | Le paradoxe : « l'art de parler sans s'entendre » « se perfectionna dans l'habitude de n'être propre à rien » |
La cupidité | la périphrase : « une jeune veuve de qualité (…) qui n'avait qu'une fortune médiocre, voulut bien se résoudre à mettre en sûreté les grands biens de monsieur et de madame de la Jeannotière » (mettre en sûreté = s'accaparer) |
La manipulation | L'accumulation de verbes, la gradation et l'euphémisme : « Elle l'attira chez elle, se laissa aimer, lui fit entrevoir qu'il ne lui était pas indifférent, le conduisit par degrés, le subjugua sans peine » |
Le cynisme | Moqueries : « je lui veux toujours du bien : j'ai besoin d'une femme de chambre et je lui donnerai la préférence » |
L'indifférence, l'individualisme | Théâtralisation des réactions des personnages : rapidité de l'infidélité de la « jeune veuve », fuite du confesseur comprenant que la famille de Jeannot est ruinée. |
...