Critique littéraire - Comme une bête - Joy Sorman
Fiche de lecture : Critique littéraire - Comme une bête - Joy Sorman. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar diabolomenthe • 19 Mai 2019 • Fiche de lecture • 552 Mots (3 Pages) • 555 Vues
“Comme une bête”.
Joy Sorman.
Larmes et sang.
“Pim lit comme il découpe la viande, avec application et acharnement.” Moi j’ai dévoré ce roman !
“Comme une bête” de Joy Sorman nous présente le parcours de Pim, jeune apprenti en boucherie hypersensible. Il pleure très souvent sans aucune raison apparente. Très rapidement il développe un intérêt certain pour la viande et le sang et devient un des meilleurs apprentis bouchers de sa promotion. Pourtant, il n’a pas la carrure d’un boucher, il est décrit comme ayant des traits effilés et comme étant très mince, apparemment il plaît aux jeunes femmes. Ses relations avec ces dernières se détériorent rapidement après son entrée dans la formation. Très rapidement ses gestes deviennent “mécaniques”. Et à plusieurs reprises lors de leurs ébats sexuels il trace sur le corps d’une jeune fille rencontrée au bourg de Ploufragan les différentes parties d’une viande, comme le jarret, le filet mignon ou encore la tranche grasse et le cuisseau. Petit à petit Pim sombre dans la folie et tombe amoureux du sang et de la viande.
Ce livre est indéniablement dérangeant. Joy Sorman soulève des questions sur la souffrance animale dans les abattoirs et sur notre part d’animalité d’où le titre “Comme une bête”. Elle aborde la thématique de manière très crue, sanglante, brute.
J’ai également très apprécié le style d’écriture : minimaliste, efficace et prenant. Avec tout un travail au tour des sentiments et émotions de Pim. Ses moments de folie sont très réalistes et m’ont tenu en haleine une bonne partie du roman : J’ai vraiment bien réussi à ressentir l’hypersensibilité de l’apprenti boucher. Une autre “preuve” de l’importance du détail dans “Comme une bête” pourrait être le rythme du roman qui en temps normal est composé de presque uniquement de phrase longue et descriptive, parfois j’avoue un peu imbuvables et dès lors que Pim ressent une forte émotion ou fait une crise, le rythme s’accélère, un peu comme pour suivre ses battements cardiaques. Le personnage de Pim quant à lui est juste assez développé pour que l’on puisse saisir sa folie sans pour autant en dévoiler trop et c’est en toute honnêteté l’aspect de ce livre que je préfère. Certains mots reviennent très souvent comme “ankylosé” pour décrire le personnage et l’augmentation de son occurrence au fil du Roman de permet vraiment de saisir l’aspect froid, pétrifié et automatisé de Pim.
Je trouve que ce livre est très intéressant et qu’il mérite d’être lu, tout d'abord pour l’histoire originale
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