Dialogue entre Agrippine et Néron
Commentaire de texte : Dialogue entre Agrippine et Néron. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar e.macgregor • 3 Juin 2020 • Commentaire de texte • 424 Mots (2 Pages) • 561 Vues
1. Agrippine prédit son propre assassinat (“Je prévois que tes coups viendront jusqu’à ta mère”, v. 5), et la mort de Néron, contraint au suicide (“Qu’après t’être couvert de leur sang et du mien, / Tu te verras forcé de répandre le tien”, v. 18-19). Elle annonce également la malédiction qui va s’attacher à son nom (“Et ton nom paraîtra, dans ta race future / Aux plus cruels tyrans une cruelle injure”, v. 20-21).
2. Agrippine utilise à trois reprises des phrases injonctives avec des verbes à l’impératif au début du vers: “Poursuis” (v. 1 et 3) et “Ne crois pas” (v. 9). Dans les vers 1 et 2, Agrippine utilise l’ironie en conseillant à Néron de continuer ses crimes, qu’elle qualifie de “faits glorieux” (v. 2) par antiphrase. De la même manière, elle se donne l’illusion de l’autorité en renvoyant elle-même son fils: “Adieu. Tu peux sortir” (v. 23).
3. Dans sa tirade, Agrippine ne cesse d’opposer son “je” au “tu” de Néron. À de nombreuses reprises, les deux pronoms personnels se retrouvent dans la même expression, par exemple “je sais que tu me hais” (v. 6). On peut aussi relever la rime signifiante “moi” / “toi” (v. 10 - 11) ou même le mien / le tien, qualifiant ici le “sang”(vers 18 à 19). Alors même que Néron lui échappe, Agrippine cherche à le maintenir dans une relation exclusive. On peut aussi relever “furies” / “barbaries” (v.12 à 13): les conséquences des actes de Néron.
4. Fidèle à la représentation traditionnelle du tyran, comme celui qui est incapable de se maîtriser et n’obéit qu’à son caprice, Agrippine présente Néron comme victime de ses pulsion: les métonymies “ta main” (v. 4), “tes coups” (v. 5) désignent Néron et dissocient le personnage de son action; au vers 14, “ta fureur” (terme qui renvoie à la notion de folie) est le sujet de la phrase. Le vers 19, “Tu te verras forcé de répandre le tien”, présente Néron comme doublement passif: contraint de voir et contraint au suicide.
5. Selon Agrippine, la postérité condamnera aussi Néron: “Et ton nom paraîtra, dans la race future / Aux plus cruels tyrans une cruelle injure” (v. 20-21). Ainsi, le nom de Néron se confond avec la tyrannie même.
6. La première scène énonçait les craintes d’Agrippine que la pièce a ensuite réalisées. Cette scène annonce la suite historique du règne de Néron. Racine aboutit ainsi à cette notion de “monstre naissant” et met en avant le personnage de la mère, à la fois responsable et victime.
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