Fiche de lecture "Matin Brun" - Franck Pavloff

LAMBERTI Paul

Jeudi 20 octobre 2022

FRANÇAIS

Objet d’étude : La littérature d’idées et la presse du XIXe au XXIe siècle

Lecture cursive

Que raconte l’œuvre ?

Matin Brun est une nouvelle écrite par Franck Pavloff, publiée en 1998 qui raconte l’histoire de Charlie et du narrateur. Deux amis qui aiment passer du temps ensemble, se retrouver pour discuter, jouer aux cartes (« Des moments agréables, où on laissait filer le temps », page 1).

Un jour, ils font face à la montée d’un nouveau régime politique : l’état brun. Celui-ci interdit la possession d’animaux d’autre pelage que le brun. Ils sont obligés de se séparer de leurs animaux pour en prendre des bruns. Les deux amis sont surpris, mais obéissent : « c’est sans doute que les bruns sont plus résistants. » (page 3).

Puis, quand la censure s'étend aux journaux (« Le Quotidien de la ville ne paraîtrait plus. », page 3 ; « Les Nouvelles brunes, il n’y a plus que celui-là. », page 5), ils s'interrogent. Mais quand enfin, ils apprennent que la censure s'étend à ce qui était avant « avoir eu un chien ou un chat non conforme à quelque époque que ce soit, est un délit », il est trop tard (« Même si on n’a pas eu personnellement un chien ou un chat non conforme, mais que quelqu’un de sa famille […], en a possédé un, […] on risque soi-même de graves ennuis », page 10).

Quel sujet traite l’œuvre ?

Matin Brun traite de l’installation du fascisme. On peut faire un parallèle entre le titre de la nouvelle et les « chemises brunes » du régime nazi. Ensuite, dans la nouvelle, comme dans ce régime, il existe une idéologie de purification par la race : aryenne pour les nazis, les animaux bruns dans la nouvelle (« Il valait mieux garder les bruns. Que des bruns », page 2).

Enfin, on peut voir que le climat de terreur qui règne à la fin de la nouvelle existait aussi durant la Seconde Guerre mondiale : présence d’une milice toute puissante qui arrête les gens sans préavis, parfois sur dénonciation des voisins (« c’est pas difficile à savoir, il suffit de demander au voisin », page 9).

Qui sont les personnages ?

Les personnages sont les suivants :

Le narrateur : peu d’informations le concernent, il a des habitudes de vie simples et aime partager des moments avec Charlie (« Des moments agréables, où on laissait filer le temps en sirotant un café. », page 1). Il s’interroge sur les changements qui surviennent dans son pays et se pose la question de la résistance trop tard (« Résister davantage, mais comment ? », page 11).

Charlie : c’est un homme aux habitudes de vie similaires à celles du narrateur. Il se plie sans broncher aux nouvelles règles de l’état brun, pensant être tranquille (« Charlie fait sûrement partie des cinq cents personnes qui ont été arrêtées », page 10).

Les Bruns : ce sont ceux qui imposent la censure et contrôlent les médias (« Le Quotidien de la ville ne paraîtrait plus. », page 3 ; « Les Nouvelles brunes, il n’y a plus que celui-là. », page 5).

La milice de la ville : ils sont vêtus de brun et chargés des arrestations et des exécutions des animaux non-bruns (« les miliciens de la ville […], qui ne font pas de cadeau », page 8 ; « deux miliciens plantés sur le palier faisaient circuler les curieux », page 9).

Quel est le cadre spatio-temporel ?

Le cadre spatio-temporel est indéterminé. Les seules indications sont : « bistrot » (page 5) et « chez Charlie » (page 9). L’auteur laisse le lecteur s’interroger sur le lieu de l’histoire.

Quels sont les thèmes ?

Parmi les thèmes abordés dans cette œuvre, je note le totalitarisme, le fascisme, les discriminations (« Il valait mieux garder les bruns. Que les bruns », page 2 ; « la suppression des chats qui n’étaient pas bruns », page 3), et la censure (« Le Quotidien de la ville ne paraîtrait plus. », page 3 ; « remettre en cause les résultats des scientifiques », page 4 ; « Les Nouvelles brunes, il n’y a plus que celui-là. », page 5).