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Gargantua, Rabelais

Analyse sectorielle : Gargantua, Rabelais. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Décembre 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 385 Mots (6 Pages)  •  559 Vues

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GARGANTUA

Explication linéaire TEXTE 1

Introduction :

François Rabelais, humaniste du 16e siècle

• dans son deuxième ouvrage, Gargantua paru en 1534, il raconte les prouesses du père de son héros

• ce livre est divisé en 5 parties qui retrace les origines, la naissance, l’enfance et l’éducation humaniste du jeune Gargantua, les guerres Picrocholines

• dans la 3ème partie « Les Guerres Picrocholines », Rabelais raconte l’invasion des terres du roi Grandgousier (père de Gargantua) par les armées de son voisin, le tyran Picrochole et les débuts de la guerre

Situation du passage :

Dans le chapitre 27, l’auteur évoque l’attaque de l’abbaye de Seuilly, particulièrement du clos de sa vigne et met en scène la riposte d’un autre héros défenseur du bien, le moine guerrier Frère Jean des Entommeures.

Parcours de lecture :

Comment l’auteur propose-t-il à ses lecteurs un récit divertissant ?

Comment l’auteur dresse-t-il une satire de la guerre ?

Premier mouvement (1er paragraphe) : présentation des circonstances conformes au conte

• Rabelais emploi un procédé de transition composé d’un verbe d’énonciation au participe présent « disant cela » associé à un verbe de mouvement « sortit » et à une description symbolique d’une métamorphose du héros religieux en guerrier par l’emploi du verbe « se débarrassa », des mots de liaison « ainsi » la description de son vêtement et de son arme à l’aide du champs lexical religieux (« frère, habit, froc, bâton de la croix ») et du vocabulaire guerrier (« lance, écharpe, beau pourpoint ») pour passer de l’éloge du vin et de l’exhortation à la lutte

 • discours prononcé dans l’église par le moine Frère Jean pour proposer un nouvel épisode cette fois guerrier (la défense de la vigne de l’abbaye) dans cette péripétie du conte humaniste

• Rabelais renforce ce portrait du héros du conte par l’emploi du vocabulaire militaire (« ennemis, enseignes, trompette, tambour »)

• pour présenter ses opposants, éclairer le contexte du récit et en présenter les circonstances, il y ajoute un repère spatial par l’utilisation d’un groupe nominal CCL (« au milieu du clos »)

• l’auteur utilise aussi des verbes d’action qui appartiennent au lexique guerrier (« se débarrassa, frappa, chargea, renversa ») et sont conjugués au passé simple, un temps verbal caractéristique d’une narration au passé

• il se sert également d’hyperboles (« cœur de cormier, long comme une lance, épais comme le poing, brusquement, renversa, si rudement, frappant à tort et à travers ») qu’il renforce par des comparaisons associant les domaines religieux et guerriers (« comme une lance, à l’ancienne mode française ») et les accompagne de termes mélioratifs (« beau pourpoint, rudement »)

tous ses éléments permettent à Rabelais de dresser un récit épique du combat conforme à la tradition en mêlant registre réaliste, vocabulaire guerrier, registre du merveilleux par la démesure (hyperboles), mais aussi le vocabulaire religieux à laquelle il ajoute le portrait héroïque du personnage valorisant qualités morales et physiques (courage et force)

cependant l’auteur détourne le récit épique du combat en y associant un registre comique car il utilise le lexique du travail agricole (« vendangeais le clos, remplir du raisin, étaient chargés de rameaux et de pampre ») qu’il associe par des formes d’antithèse au vocabulaire de la guerre (« les ennemis sans ordre ni enseignes, ni trompette ni tambour, les porte-drapeaux, les portes enseignes ») pour détourner l’art de la guerre et le transformer en brigandage et pillage des terres agricoles mais aussi transformer le récit guerrier en spectacle et divertissement

• par les hyperboles, les énumérations, la description au plus-que-parfait (rappel des faits antérieurs) et imparfait, l'auteur souligne une métamorphose inverse de celle du héros en ridiculisant ses adversaires que Rabelais dépeint non plus comme des soldats mais comme des animaux de la ferme semant la pagaille à l'aide de sa comparaison « les reverses comme des porcs » et de l'expression « c'était une débandade générale »

• l'emploi des pluriels, des hyperboles, la transformation des armes de guerre en instruments agricoles apportent une dimension absurde et un registre burlesque au récit épique, permettant à Rabelais de divertir ses lecteurs tout en dressant une satire de la guerre réduite à du brigandage.

 mais dans ce passage d’épopée burlesque, l'auteur critique aussi les guerres de religion, c’est-à-dire ici les croisades par une parodie de l'épopée médiévale, la chanson de geste par des allusions au contexte politique et religieux de son temps « bâton de la croix, semées de fleurs de Lys, à l'ancienne mode française » (conflit entre le pape et le roi François 1er concernant l'organisation d'une croisade) et le paradoxe du moine transformé en guerrier et montrant peu de charité chrétienne

Deuxième mouvement (2ème paragraphe) :

 l’auteur poursuit son récit épique d’un combat en utilisant toujours des verbes du champ lexical de la guerre et du combat (« rompait, démettait, démoulait, effondrait, pochait, fendait, enfonçait, froissait ») mais il les emploie à l’imparfait de répétition pour renforcer les hyperboles qu’ils représentent associées aux pronoms au pluriel (« aux uns, aux autres »), aux énumérations

•  dans cette description narrative du combat il utilise l'emploi des termes anatomiques et médicaux (« bras et jambes, vertèbres, cervicales, reins, nez, yeux, mandibules, dents, omoplates, ischios, suture lamdoïde ») pour renforcer le registre épique, le réalisme de la bataille, mais aussi faire rire le lecteur par le mélange du vocabulaire médical et guerrier pour souligner l'absurdité du genre épique en proposant une parodie d'une épopée médiévale pour mieux dresser un tableau satirique du combat dont il dénonce la cruauté et l'inutilité

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